Le partage de compte Disney+ est désormais payant : voici les prix
Après Netflix, c'est au tour de Disney+ d'interdire le partage de compte gratuit à grands renforts de mesures dissuasives. Comme son grand concurrent, la plateforme propose désormais une option payante, mais plus chère et assez limitée.
Ce n'était qu'une question de temps, mais cette fois, ça y est : Disney++ met fin au partage gratuit de comptes ! L'été dernier, le géant du divertissement familial avait clairement exprimé son souhait de lutter contre cette pratique, tandis que des abonnés américains avaient reçu en septembre 2023 des mails leur signalant les changements apportés au contrat d'utilisation de sa plateforme de streaming, qui comprend des "restrictions sur le partage de compte" . Les abonnés français n'y avaient eu le droit qu'en juillet dernier, date à laquelle ils avaient reçu un mail concernant là aussi une "mise à jour des conditions générales d'abonnement", comme le rapportait L'Echo. Finalement, c'est ce jeudi 26 septembre 2024 que la plateforme de streaming a mis en place son système pour ajouter un membre au foyer – moyennant finance, évidemment.
Partage de compte Disney+ : des tarifs assez élevés
L'entreprise a enfin dévoilé son système d'ajout de membre à un compte existant, à l'image de ce qu'a fait Netflix – qui, pour rappel, facture chaque nouveau foyer sur compte 5,99 € en France et 7,99 $ en Outre-Atlantique. Ainsi, ajouter un membre supplémentaire sur un Compte Disney+ reviendra à 6,99 $ par mois pour un compte Standard, ou encore 9,99 $ pour un compte Premium. Petite précision importante : il n'est possible d'ajouter qu'une seule personne extérieure par foyer. On peut supposer que cela donnera 5,99 € et 8,99 € dans nos contrées. A priori, il semblerait que cet ajout ne soit pas possible sur l'abonnement Standard avec pub. Ce système est disponible dès ce jeudi 26 septembre aux États-Unis, au Canada, au Costa Rica, au Guatemala, en Europe et dans la région Asie-Pacifique.
Partage de compte Disney+ : c'est fini, comme chez Netflix
Longtemps redouté, la fin du partage de compte pour les abonnés Netflix a été un véritable tremblement dans le monde du streaming. Cette pratique pourtant très appréciée a plus que jamais le vent en poupe, avec la multiplication des SVOD et les augmentations significatives des tarifs. La stratégie du N rouge était risquée car un tel changement de politique aurait pu engendrer le départ de nombreux clients.
Finalement, c'est l'inverse qui s'est produit, et six millions de nouveaux utilisateurs se sont finalement résolus à souscrire à un nouvel abonnement entre avril et juin 2023, soit bien plus que les départs. Et c'est sans compter les utilisateurs qui ont accepté de payer les 5,99 € supplémentaires pour ajouter un membre extérieur au foyer aux comptes déjà existants ! Cela a visiblement donné des idées à certains de ses concurrents puisque, près de trois mois après Netflix, soit début août 2023, Disney+ s'apprêtait à tester en Inde une restriction sur le partage de compte, comme le rapportait l'agence de presse britannique Reuters.
Partage de compte Disney+ : une option payante pour un membre supplémentaire
Ainsi, les utilisateurs voulant accéder à la plateforme et n'étant pas à leur domicile verront un message apparaître, leur expliquant qu'ils ne sont pas chez eux et leur suggérant de créer leur propre compte. Disney+ a clairement indiqué que le service a les moyens d'analyser l'activité de ses utilisateurs. Et la firme ne plaisante pas, car elle explique, dans le contrat français, que "si nous déterminons que vous avez contrevenu au présent contrat, nous pouvons restreindre ou résilier l'accès au service" ! Idem pour les petits malins qui utilisent régulièrement la plateforme via un navigateur Web et qui ont installé un bloqueur de publicité.
L'accord stipule également que les nouvelles règles s'appliquent à tous les abonnés "sauf autorisation contraire de votre niveau de service". Comme pour Netflix, si les abonnés non désirés décident de prendre enfin leur propre abonnement, leur profil pourra être transféré. Reste à voir si les squatteurs souscriront à leur propre offre, comme ce fut le cas pour le N rouge, ou si les utilisateurs, mécontents, déserteront la plateforme.
Partage de compte Disney+ : un moyen de renflouer les caisses
Les conditions générales d'utilisation, ou CGU, avaient déjà été modifiées afin d'inclure une mention expliquant que les abonnés "seront d'accord pour ne pas usurper ou déformer [son] affiliation à une personne ou à une entité, y compris en utilisant le nom d'utilisateur, le mot de passe ou d'autres informations de compte d'une autre personne, ou le nom ou l'image d'une autre personne, ou de fournir de faux détails sur un parent ou un tuteur."
Cette décision n'est guère étonnante, car la plateforme a besoin de renflouer ses caisses. En effet, après avoir investi sans compter dans la production de séries et de métrages originaux – en particulier pour Star Wars et l'univers Marvel –, l'entreprise aux grandes oreilles doit se confronter à des problématiques de rentabilité. Et ce n'est pas la première fois qu'elle irait lorgner du côté de Netflix pour trouver la solution. En novembre 2023, elle lançait en France la formule Standard avec pub, un abonnement en partie financé par la publicité, et augmentait ses tarifs (voir notre article).
Disney+ : de la publicité dans tous les abonnements ?
D'ailleurs, en parlant de la publicité. Jusqu'à présent, le service proposait, comme chez Amazon et Netflix, un premier niveau de forfait avec publicité. Les autres abonnements en étaient donc exempts. Or, la plateforme a indiqué dans son mail de juillet que, désormais "tous les abonnements peuvent inclure du contenu publicitaire limité, du contenu promotionnel, des informations sur des marques Disney, des messages de parrainage et autres, y compris des publicités dans le contenu en direct ou des événements spéciaux qui contiennent des pauses publicitaires traditionnelles."
Ni une, ni deux, tout le monde a pensé que plus aucune formule d'abonnement n'était à l'abri de la publicité pendant une série, un film ou un documentaire diffusés sur la plateforme. La vérité est heureusement moins cruelle. La publicité ne va s'inviter dans les formules Standard et Premium que dans des conditions très précises. Ainsi, seuls les diffusions en direct et autres programmes spéciaux issus d'une diffusion télévisée traditionnelle pourront comporter des coupures pub. Du contenu promotionnel pourrait également s'inviter sur la page d'accueil de la plateforme, mais elle ne devrait en aucun cas intervenir lors du visionnage des films et séries du catalogue. C'est donc moins gênant que ce qu'on pourrait croire – mais ça l'est tout de même.