Mon deuxième livre

Paupaul340 Messages postés 20 Date d'inscription jeudi 15 décembre 2016 Statut Membre Dernière intervention 10 août 2017 - 10 mai 2017 à 20:46
Paupaul340 Messages postés 20 Date d'inscription jeudi 15 décembre 2016 Statut Membre Dernière intervention 10 août 2017 - 10 août 2017 à 16:02
Bonjour bonjour! je m'appelle Paul et je vis en Belgique. J'ai treize ans et je suis en train d'écrire mon deuxième roman. Le premier a été terminer et il reste quelques détails à fignoler, mais dans l'ensemble, il est prêt! Mais je pose ici une question pour mon deuxième bouquin, qui me paraît la base de tout récit : est-il intéressant? je vous met ici mon premier chapitre, et je vous demande de m'expliquer ce qui est bon et ce qui est à jeter. Merci d'avance!


CHAPITRE UN

J’attends mon bus. Il est en retard, encore. En plus, il pleut. Je me suis réfugiée sous le grand préau qui longe l’arrêt. Il est sept heures seize. Six minutes de retard. Je ne serai pas là pour la réunion. Aucune importance. Et dire que je me tape cinquante bornes pour voir un homme chauve qui nous récite d’une voix monotone les chiffres d’affaires de la semaine. Je suis journaliste. Je travaille pour le People Mag. C’est un navet qui raconte dans des tas d’articles la vie des starlettes. Je dois avouer que je ne voyais pas ma carrière comme ça quand j’étais petite. J’ai toujours voulu être journaliste, mais jamais pour la presse à scandales. Je voulais écrire des choses sur les pays en guerre, sur la crise économique aux USA... Et je me retrouve à écrire des articles sur les chaussures de Marion Cotillard à l’avant-première de son dernier film. Passionnant. Un klaxon strident m’arracha à mes pensées. Voilà mon bus. Il est tout neuf, ça ne fait que quelques semaines qu’il a été mis sur les routes pour la première fois. Il est prêt pour des années de bons et loyaux services. Le véhicule s’arrêta juste en face de moi et je souris de contentement. Pour une fois qu’il ne freine pas à l’autre bout de la rue. Les portes de métal s’ouvrirent dans « pshhit » et le chauffeur me sourit. Il me reconnaît. En même temps, je le vois tous les jours depuis un mois. Il m’énerve. Rien que sa façon de dire bonjour me donne envie de lui taper dessus. Il a une petite moustache qui fait dangereusement penser à celle de Adolf Hitler et des lunettes avec des verres à demi-lunes qui lui grossissent ses yeux injectés de sang. Ses dents pourries me sourient et je retiens une grimace de dégout. Il baisse discrètement ses yeux vers mon décolleté et ses oreilles décollées frétillent de contentement. D’un geste instinctif, je rabats mon manteau sur ma poitrine. Je le paye en, lui jetant presque l’argent à la figure et me replie tout au fond du bus. Il doit même se baisser pour ramasser le billet qui est tombé à terre. Quel gros porc. Je m’assieds et sort mon ordinateur portable. Je dois écrire un article sur Kim Kardashian et ses nouveaux seins plastifiés avant la fin de la journée, et je n’ai pas encore commencé. De toute façon, dans un mois tout au plus, le journal mettra la clé sous le paillasson. En une semaine, les ventes ont baissées de plus de septante pourcents. En gros, on ne va pas faire long feu. Je soupire et regarde le paysage défiler devant mes yeux. La nature m’a toujours apaisée. Je la trouve tellement reposante, surtout en cette saison. La campagne anglaise laisse bientôt place aux premiers immeubles de Glasgow. J’adore cette ville. Ma famille a toujours habité ici. Ils étaient artistes. Du genre à jouer de l’accordéon dans la rue ou à chanter pour récolter quelques pièces. Puis, il y eu moi. J’avais d’autres ambitions, d’autres rêves. Je ne me voyais pas vivre dans la pauvreté. J’ai décidé de faire des études de littérature. Et me voilà ici... Que dirait ma mère si elle me voyait. Je décide de cesser de me lamenter sur mon sort, en pensant que dans le monde, il y a des gens qui ont du mal à se nourrir, et que moi j’ai pu faire des études et tout ça. Ca ne sert à rien bien sûr à rien. Je regarde la vitre une énième fois. On fait le même trajet chaque jour, et pourtant, je ne cesse d’être étonnée par les hautes demeures anciennes qui surplombent la rue. Ses immeubles, ses rues, ses habitants... tout me charme. Même les lampadaires me semblent magnifiques. Alors que je commence à me laisser berner par le bonheur de vivre et tout ça, j’entends le chauffeur pervers qui me crie :
-Mad’moiselle, on est arrivé.
Je sursautai et me levai. Aucune envie de rester avec Hitler-chauffeur-de-bus plus longtemps. Je le salue d’un bref hochement de tête et descend du bus. Je fus immédiatement ensevelie sous la foule de passants. Des enfants qui vont à l’école et des travailleurs en costar-cravate me bousculent sans ménagement. On pourrait se croire dans une mégapole américaine, avec tous ces klaxons stridents et le flux d’êtres humains que vomissent les bus et les taxis. Je me frayai un chemin dans la foule en pestant contre la surpopulation. Je failli arriver à la porte de l’immeuble du journal, mais un enfant d’une dizaine d’années me bouscula avec une étonnante force pour son âge. Mon écharpe tomba et je soupirai. Je déteste les enfants. Enfin, détester est un grand mot, mais je ne les porte pas dans mon cœur. J’aime bien en voir chez des amies, mais en avoir un me semble impensable. Ces trucs-là crient à longueur de journée sans s’arrêter et passent leur vie sur Nickelodeon. Je me baissai et ramassai mon châle. Cette fois, je pus entrer dans l’immeuble. En appelant l’ascenseur, je me dis que Glasgow n’est peut-être pas si magnifique que ça. Trop de vie, de gens. Je crois que j’aime mieux le bled où j’habite. J’arrive enfin au troisième étage. Il faudra penser à refaire l’ascenseur. Il est tellement vieux qu’on peut entendre les roues mécaniques s’enclencher quand on appuie sur un bouton. Je traverse le grand couloir pour rejoindre mon bureau. Pourvu que je ne tombe sur personne. J’ai un peu envie d’être seule. Mais on dirait bien que Dieu ne respecte pas mes prières. Une main se posa sur mon épaule et je me retournai. C’est Daniella, la secrétaire. C’est une des rares personnes que j’apprécie. Elle me sourit. Daniella a cinquante-six ans. Elle est toujours dans l’abus. Elle met trop de maquillage, ses mimiques sont théâtrales et son parfum empeste. Malgré ça, je l’aime bien.
-Bonjour ma chérie ! s’exclama-t’elle d’une voix suraiguë.
Je lui souris en guise de salut. Daniella ouvrit la bouche et fit les yeux ronds. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est certainement pour dire que je n’ai pas mis assez de fond de teint ou que mon châle ne va pas du tout avec mon gilet.
-Tu as l’air fa-ti-guée ! Viens dans mon bureau boire un café.
Je faillis lui dire que, non, je ne suis pas fatiguée mais juste moche, mais je me retiens. Je la suivis sans rien dire jusqu’à son bureau. C’est une pièce minuscule ou une table et un ordinateur vieux comme la Terre ont été encastré Dieu-sait-comment. Mais Daniella a toujours l’art de rattraper les choses. Elle a peint le mur du fond en rouge et des plantes vertes ont été posées sur l’appui de fenêtre. La secrétaire m’invita à entrer d’un geste de la main. Je m’assis sur une chaise inconfortable en face du bureau et regardai par la vitre pendant que Daniella me prépare un café. Elle me sourit une énième fois en me tendant un gobelet en carton rempli d’un liquide brûlant.
-Qu’est ce qui ne va pas ma chérie ? Tu as trente ans et on dirait que tu en as soixante. Explique-moi tout...
Je déposai le café sur le bureau et prit une grande inspiration, tout en ignorant la remarque désobligeante sur mon physique.
-C’est Robert.
Daniella soupira et posa à son tour son verre.
-Je t’ai déjà dit que ce garçon est un crétin fini ! Pourquoi est ce que tu sors encore avec lui ? demanda-t’elle.
Je haussai les épaules pour seule réponse. Mais elle continua et se leva. Dans l’action, un des bourrelets de Daniella menaça de déborder de son chemisier d’un rouge sombre. Elle le vit et le remit précipitamment en place, reprit de plus belle.
-Abby, ma chérie, tu as toute la vie devant toi et tu restes avec cet homme. Qu’est ce qu’il t’a fais, mon chou ?
-Oh, rien de spécial. C’est juste moi pour le moment qui suis un peu lassée de tout. J’en ai marre des gens, du boulot, de Robert. C’est juste qu’il n’est quasiment jamais à la maison. C’est moi qui m’occupe de la nourriture, du rangement. Je n’ai pas envie d’être la boniche jusqu’à la fin de mes jours, bonjour l’égalité des sexes. Pendant que moi je me tue à la tâche, il enchaîne les émissions et les soirées mondaines.
Robert est mon petit ami. Enfin, mon fiancé. Ca fait trois ans qu’on est ensemble. Il fait de la télé, il anime des émissions. Il commence à se faire connaître dans tout le pays et on ne parle plus que de lui. Je dois avouer que ça lui réussi, mais il ne reste plus jamais avec moi. Il a « trop de travail », même si je sais que, dans mon dos, il n’arrête pas les parties de jambes en l’air avec des bimbos. Je ne l’ai jamais vu dans le feu de l’action, mais retrouver un soutien-gorge qui n’est pas à moi en dessous du lit ne me dit rien qui vaille. Je ne sais pas pourquoi je suis encore avec lui, et pourtant, je ne parviens pas à m’en détacher. C’est complètement débile, je sais, et pourtant je ne peux pas lui résister. Il est si beau, si gentil. Je ne peux pas lui faire ça. Je me retiens de sortir le discours de « mais je l’aime tant » à Daniella, parce que je sais bien qu’elle me foutrait directement hors de son bureau.
-Oui, mais, une fois qu’on sera marié, il sera différent, improvisais-je.
Daniella haussa les sourcils, comme pour bien me signifier que elle n’est pas bête et qu’elle sait que Robert ne changera jamais. Tant pis.
-Sornettes ! déclara-t-elle presque en criant.
Daniella à l’art de connaître toutes les expressions démodées. Des fois, si elle fait tomber un classeur ou si elle envoie un e-mail à la mauvaise personne, elle dit « Fichtre ! ». Je dois avouer que personne ne la prend au sérieux quand elle sort ça, mais ça fait partie d’elle. Et même, si je lui dis, elle me fera la tête pendant des jours.
-Ecoute-moi bien, déclara-t’elle presque solennellement, je pense que tu dois attendre de l’épouser, puis tu divorces et tu reçoit la moitié des biens ! Si ce n’est pas bon ça comme idée !
Je ne suis pas vraiment d’accord avec Daniella. Ce n’est pas le truc le plus sympa à faire. Mais je sens que si je réplique, on va se disputer. Mieux vaut limiter les dégâts.
-Oh, écoute, je ne sais pas... Je te laisse, j’ai plein de boulot.
Et sur ces mots, je sortis de la pièce. J’entendis encore Daniella derrière la porte qui murmure des choses sur le féminisme et que les hommes sont tous pareils. Je refoule un sourire. Daniella n’a aucune expérience dans la nature masculine. Je pense que l’homme avec qui elle a vécu le plus longtemps, c’est son père.
Je m’assis sur ma chaise de bureau et pris une grande inspiration. J’allume mon ordinateur et ouvre la fenêtre Microsoft Word. Je vais certainement passer toute la journée cloitrée dans mon bureau, a chercher des infos sur la robe de Kim Kardashian. J’aimerais bien démissionner, mais je ne parviens pas à me défaire de cet endroit. C’est le premier endroit où j’ai travaillé. Ca fait cinq ans que, tous les jours, j’allume le même ordinateur, je m’assieds à la même chaise, je dis bonjour aux mêmes personnes. Cette routine m’apaise. Je n’aime pas vraiment le changement. On m’a déjà proposé de travailler pour le Times. A chaque fois, j’ai refusé. Et je trouve encore le moyen de me plaindre. Je suis vraiment conne. Mais, une fois que le journal fermera, je ne pourrais plus trouver d’excuses pour rester ici. Je vais devoir trouver du boulot ailleurs. Peut-être que je trouverais la force de quitter Robert. Ca me paraît insensé de me dire que, dans quelques semaines, je serais dans un bureau plus grand, pour un journal plus important, avec des vrais sujets à travailler. J’ouvris la fenêtre Mail, et contemple presque amoureusement un des messages. Il y a deux jours, j’ai reçu un mail. Je me suis demandé ce que c’était et je l’ai ouvert. C’était une demande de la part du The Daily Telegraph. Ils me proposaient un emploi plus important. Je n’ai pas pu refusé. Ils me disaient dans leur e-mail qu’ils avaient été conquis par mon style d’écriture pour un article sur la Fashion Week de Paris. Ils m’annonçaient, en long et en large, que je méritais plus que maintenant et que c’est « vraiment incroyable qu’un talent comme vous n’ai pas été découvert avant ». Je ne l’ai pas encore dis à Robert. De tout façon, il s’en contrefout. Tout ce qui l’intéresse, c’est de connaître son planning pour la semaine prochaine et de savoir ce qu’il va mettre pour sa prochaine émission. Super. Je chassai mes pensées noires et commençai à pianoter sur le clavier avec ardeur.
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1 réponse

anonyme284 Messages postés 5 Date d'inscription jeudi 13 juillet 2017 Statut Membre Dernière intervention 3 décembre 2017 2
16 juil. 2017 à 10:58
Salut Paul!

Je trouve ce chapitre très bien, une orthographe bien rédigée et un vocabulaire de qualité! J'ai vraiment envie de savoir la suite :) !
Par contre, seul bémol, il faut peut-être revoir l'emplacement de certaines virgules. Si tu mets trop de virgules dans une phrase, tu coupes certains passages qui n'ont pas lieu d'être divisés... mais pour le reste c’est excellent! Un dernier conseil:n'arrête jamais d'écrire ;)
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Paupaul340 Messages postés 20 Date d'inscription jeudi 15 décembre 2016 Statut Membre Dernière intervention 10 août 2017
10 août 2017 à 16:02
Merci beaucoup, ton commentaire est vraiment sympa. Je vais revoir l'emplacement de mes virgules. Merci beaucoup !!
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