SFR perd encore 500 000 abonnés : les clients fuient, c'est la panique chez l'opérateur
Malgré tous les efforts de SFR, les clients continuent de fuir, alors que les prix des abonnements s'envolent. Mais que se passe-t-il ? Est-ce la fin de l'opérateur ?
L'opérateur télécom SFR traverse une période tumultueuse. Au cœur de la tempête se trouve Altice, sa maison mère, empêtrée au Portugal dans un scandale de corruption qui secoue les fondations même du groupe, dirigé par le magnat des affaires Patrick Drahi. Ce contexte difficile, couplé à un réseau moins performant que celui de ses concurrents selon les données de l'Arcep, pèse lourd sur les performances de l'opérateur, qui ne cesse de voir sa base clientèle et ses indicateurs financiers s'éroder de façon préoccupante.
Le revers le plus significatif pour SFR se mesure au niveau de sa clientèle. En 2023, alors que le paysage des télécoms en France voit certains acteurs comme Orange, Bouygues Telecom et, surtout, Free, élargir leur base d'abonnés, SFR faisait figure de maillon faible avec une érosion alarmante de sa clientèle, avec plus de 583 000 déserteurs rien que sur la partie mobile. Et ça ne va pas en s'arrangeant en 2024 ! Quasiment 500 000 abonnés – 487 000 pour être exact – de son segment mobile ont claqué la porte durant le premier trimestre – soit presque autant que sur toute l'année 2023 ! Sur le fixe également, SFR enregistre une perte de 77 000 abonnements sur les trois derniers mois. Maigre consolation : les recrutements sur la fibre se sont élevés à 69 000.
Face à cette hémorragie, SFR tente de reprendre l'initiative en simplifiant son offre fixe, promettant plus de clarté et de performance dans ses services. Mais, surtout, il répercute les coûts sur ses clients restants, en augmentant discrètement le prix de ses abonnements ! Ces derniers jours encore, les abonnés ont reçu des notifications en bas de leur facture pour les informer d'une hausse ! Il s'agit de la stratégie dite de la valeur. Pour faire simple, l'opérateur a arrêté la guerre des prix et la course aux abonnés pour, à la place, augmenter les prix et conserver les abonnés qui lui rapportent le plus.
Les résultats financiers de l'année 2023 révèlent l'ampleur des difficultés rencontrées par Altice. Son chiffre d'affaires est en baisse de 3,8 % par rapport à l'année dernière, avec un chiffre d'affaires global de 2,564 milliards d'euros au premier trimestre 2024. Le tout avec une dette s'élevant à 60 milliards d'euros, si on regroupe Altice International, Altice France et Altice USA – à elle seule, Altice France représente un trou de 24 milliards de dollars.
Dans une tentative de redresser la barre, Altice France a décidé de vendre sa branche média (BFM-TV), mais aussi ses activités de fibre (XPFibre), son opérateur portugais Meo et Teads, l'entreprise spécialisée dans la vidéo publicitaire en ligne. Mais cette manœuvre financière peine à rassurer... La situation est tellement critique que Patrick Drahi cherche à céder partiellement SFR pour 3 milliards d'euros. Cette grande braderie pourrait-elle annoncer la fin du FAI ? Car, si la filiale du groupe Altice reste le deuxième opérateur de l'Hexagone avec un peu moins de 20 millions d'abonnés mobiles, l'écart se creuse avec Orange et ses 24 millions, et, surtout, se resserre avec Bouygues et Free...