Fibre optique : Orange va proposer un raccordement à la demande
Face à son retard dans le déploiement de la fibre, Orange vient de signer un accord avec l'État pour accélérer la cadence, en s'engageant notamment à proposer un raccordement à la demande.
Alors que le déploiement de la fibre est un enjeu crucial pour la France et que les opérateurs délaissent progressivement le réseau cuivre – qui est amené à disparaître –, la couverture de l'Hexagone reste assez inégale, ce qui crée une fracture numérique. Pourtant, une des promesses de ce quinquennat, très chère à Emmanuel Macron, est le 100 % fibre. Et si la France fait partie des pays les plus avancés sur le déploiement de la fibre en Europe, avec plus de 36 millions de Français éligibles, les autorités ont observé des ralentissements, voire un arrêt des déploiements dans certaines zones. Eh oui, Orange traîne des pieds ! En octobre dernier, l'opérateur affirmait carrément que le 100 % fibre est tout simplement impossible dans l'Hexagone, du fait de la difficulté de zones dites moins denses – appelées zones AMII – à être raccordées au réseau – zones difficiles d'accès, opérations trop coûteuses, etc. Une déclaration qui n'a pas vraiment fait plaisir au Gouvernement...
Après que ce dernier et l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) ont infligé à Orange une amende de 26 millions d'euros, les parties, sous la houlette de la secrétaire d'État chargée du Numérique Marina Ferrari, se sont réunis le 12 mars 2024 sur le territoire de la Communauté urbaine de Dunkerque, dans le Nord, pour signer un accord visant à donner un coup d'accélérateur sur le chemin de la réduction de la fracture numérique.
Déploiement de la fibre : Orange doit rattraper son retard
Comme le rapporte Le Figaro, il y a aujourd'hui de vraies disparités de couverture en France, notamment dans ces fameuses zones AMII. Des communes possèdent moins de 80 % de raccordements. Aussi, Orange s'engage à atteindre un taux de raccordement des foyers dans les zones AMII de 96 %, contre 88 % aujourd'hui, et de 96 %, contre 92 % actuellement, dans les zones très denses. Cela équivaut à rendre raccordables à la fibre 1,2 million de locaux dans les villes moyennes et 300 000 dans les grandes agglomérations. D'ici à la fin 2024, les 55 agglomérations prioritaires, comme la Métropole d'Aix-Marseille, l'Agglomération d'Agen, la Communauté urbaine de Dunkerque ou encore celle de Besançon, devront avoir rattrapé leur retard. Les communes en retard bénéficieront d'un effort de rattrapage significatif, avec le déploiement de 140 000 lignes.
Orange s'engage également à mettre en place un système de raccordement sur demande (RAD), permettant à chaque foyer non raccordé dans les zones moyennement denses d'effectuer une démarche lui assurant d'être raccordé sous six mois, et ce jusqu'à la fermeture du réseau cuivre en 2030. Et le Gouvernement va veiller à ce que cette promesse soit tenue ! La menace d'une nouvelle sanction plane au-dessus de l'opérateur. " Nous pourrons recommencer le cas échéant ", avertit la secrétaire d'État chargée du Numérique Marina Ferrari, en faisant référence à l'amende de 26 millions d'euros.
Mais cet accord suscite des critiques de l'Arcep, qui a quelques réserves quant à la portée et à la durée des engagements pris, et la colère de la concurrence. En effet, SFR, Bouygues Telecom et Free considèrent que l’État fait une fleur à Orange, qui n'a pas respecté ses précédents engagements de couverture.