Ces conducteurs sont passés à la voiture électrique mais ils veulent revenir au thermique

Ces conducteurs sont passés à la voiture électrique mais ils veulent revenir au thermique

Une enquête récente révèle que de nombreux automobilistes séduits par la voiture électrique envisagent finalement de revenir à un bon vieux véhicule thermique. Une déception étonnante qui s'explique par plusieurs raisons.

La voiture électrique suscite un intérêt croissant chez les automobilistes. Il faut dire qu'elle a de nombreux atouts à faire valoir par rapport à son ancêtre, l'automobile à moteur thermique. En termes de confort pour le conducteur, les véhicules électriques sont non seulement très silencieux, ils ne dégagent pas de gaz d'échappement à l'odeur désagréable et ils offrent une réactivité exemplaire grâce au couple instantané permis par la motorisation électrique.

Ces véhicules sont également intéressants d'un point de vue financier, car ils consomment moins d'énergie par kilomètre parcouru, encore une fois grâce au moteur électrique dont le rendement énergétique est bien meilleur que celui du moteur à explosion. Enfin, les voitures électriques sont plus vertueuses écologiquement à l'utilisation, car elles n'émettent aucun gaz à effet de serre lorsqu'elles circulent.

Malgré ces qualités, les véhicules électriques peinent encore à s'imposer totalement face aux bonnes vieilles autos thermiques. En cause notamment, un coût d'achat toujours très élevé, supérieur de 25 % à 50 % en moyenne par rapport à un véhicule diesel ou essence de même type, même avec les aides publiques à l'acquisition. Ainsi, les voitures électriques représentaient environ 16 % seulement des ventes de véhicules neufs en 2023, avec de fortes disparités selon les régions.

Un score honorable, mais très loin des objectifs affichés par la plupart des États en matière de transition énergétique. Et une enquête récente, menée par le cabinet McKinsey & Company, pourrait encore assombrir le tableau. Celle-ci révèle en effet que, parmi les conducteurs ayant sauté le pas de l'auto électrique, environ 30 % envisageraient de revenir à une véhicule thermique lors de leur prochain achat. Une part conséquente, donc, et un résultat plutôt inattendu.

Plusieurs raisons sont invoquées pour expliquer ce revirement. La principale est l'inadaptation actuelle des infrastructures dédiées aux véhicules électriques, et notamment l'insuffisance de points de recharge. En France par exemple, on estime à environ 120 000 le nombre de bornes installées, avec une répartition très inégale sur le territoire, alors qu'il en faudrait au moins 400 000 d'ici 2030 pour atteindre les objectifs fixés par le Gouvernement.

Les autres raisons avancées sont l'autonomie, estimée insuffisante par la majorité des conducteurs, et le temps de charge des batteries, jugé trop long par beaucoup d'automobilistes. Si des progrès impressionnants ont été réalisés en la matière ces dernières années, ces aspects semblent encore constituer des contraintes trop lourdes pour beaucoup de personnes, dont certaines avaient pourtant franchi le pas de l'électrique.

Il faut bien entendu prendre l'enquête de McKinsey avec précaution, celle-ci pouvant être biaisée, non représentative voire de mauvaise qualité. Cependant, elle souligne que l'adoption massive des véhicules électriques sera surtout dépendante des investissements consentis, par les pouvoirs publics et les industriels, dans les infrastructures plutôt que de la bonne volonté individuelle des automobilistes.