Test Beelink SER9 Pro : un mini PC puissant et polyvalent avec du son
Beelink étoffe sa gamme de mini PC avec le SER9 Pro, un modèle au design luxueux qui profite d'un très bon processeur AMD et d'un bel équipement, mais aussi de microphones et de haut-parleurs, notamment pour les commandes vocales.
Rien ne semble arrêter Beelink en ce moment. Le constructeur chinois, qui appartient au groupe AZW, comme Trigkey, s'est spécialisé depuis ses débuts dans la conception et la fabrication de mini PC. Et c'est dans ce domaine qu'il s'est bâti une solide réputation en proposant de nombreux ordinateurs avec un excellent rapport qualité/prix, comme nous l'avons souligné à plusieurs reprises (voir les tests des SER6 Max et GTR7, par exemple). Mais ces derniers temps, ce pionner du miniature a mis le turbo pour monter encore en gamme en développant des modèles plus performants, plus innovants et plus valorisants, de façon à se distinguer davantage sur un marché de plus en plus encombré.
Ainsi, en 2024, Beelink s'est fait remarquer par des choix assez originaux en proposant des mini PC avec une alimentation interne comme l'EQR6 ou avec une station d'accueil pour carte graphique comme le GTi13 Ultra. En parallèle, le constructeur a réussi de véritables exploits en réalisant des petits ordinateurs à la fois ultra puissants et très silencieux, comme l'excellent SER8 et sa déclinaison plus économie, le SER8 8745HS. Des modèles exemplaires, toujours au goût du jour et que nous recommandons encore vivement, d'autant qu'ils inauguraient un nouveau style résolument primum avec un luxueux boîtier en métal qui n'a rien à envier au Mac mini d'Apple.
Et c'est pour continuer dans cette belle veine que Beelink ajouter aujourd'hui un modèle tout aussi prometteur, le SER9 Pro : un mini PC conçu avec la même recette, mais avec des améliorations et des innovations. Car s'il reprend le superbe design de ses derniers grands frères, il s'ne distingue par l'utilisation de nouveaux processeurs AMD, mais aussi par l'intégration de micros et de haut-parleurs – éléments encore très rares sur des mini PC –, ainsi que l'adjonction, en option, d'un accessoire permettant d'étendre sa capacité de stockage et ses interfaces : le Mate SE. Une sorte de dock comme on en trouve pour le Mac mini – Beelink en propose d'ailleurs un à son catalogue ! Bref, un ensemble très prometteur que nous avons pu tester pendant plusieurs semaines.
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Beelink SER9 Pro : un design luxueux
Comme on l'a dit, le SER9 Pro reprend le style très réussi du SER8, avec son magnifique boîter en métal satiné aux angles arrondis – disponible en gris ou argent –, dans l'esprit du Mac mini M4 – mais que Beelink a sorti avant Apple, preuve que le bon goût n'est pas exclusif à l'Américain ! Compact – il mesure 135 x 135 x 46 mm –, l'engin se révèle assez massif – 780 g –, dégageant d'emblée une sensation très rassurante de solidité. D'autant que la finition est remarquable en tout point, avec des ajustements et un polissage parfaits. Du très beau travail, conforme à la réputation de Beelink.
Ce superbe design est souligné par la grande pureté des façades, et notamment des flancs, totalement dépourvus de prises et d'aérations. Et pour cause, Beelink a repris l'ingénieux système mis au point pour ses précédents modèles, avec une grille en plastique perforée de trous minuscules en-dessous destinée à aspirer l'air frais et quatre larges fentes grillagées en haut à l'arrière pour expulser la chaleur à l'aide du ventilateur interne. Un dispositif qui nous avait déjà séduits par son efficacité sur le plan thermique, mais aussi sur le plan sonore, avec un niveau de bruit incroyablement bas.
Beelink SER9 Pro : une connectique complète
Comme on ne change pas une recette éprouvée, Beelink a repris la connectique et les commandes des SER8, à un petit détail près. En façade, en plus du bouton de marche-arrêt, on retrouve ainsi un micro orifice de remise à zéro de l'appareil, une entrée-sortie audio analogique en mini jack stéréo, une prise USB-C et et une prise USB-A toutes deux compatibles USB 3.2 à 10 Gbit/s. Et à l'arrière, une seconde une entrée-sortie audio en mini jack stéréo – une spécialité de Beelink –, une sortie vidéo en HDMI 2.1, une sortie vidéo en Display Port 1.4, deux prises USB-A en USB 2.0 à 480 Mbit/s, une prise USB-A en USB 3.2 à 10 Gbit/s, une prise USB-C en USB 4 à 40 Gbit/s, un port Ethernet à 2,5 Gbit/s, et enfin un port pour l'alimentation externe – un bloc ultra compact, de la taille d'un paquet de cigarettes, délivrant 120 W.
Cet ensemble copieux est complété par des interfaces sans fil très classiques, en l'occurrence du Wi-Fi 6 (puce Intel AX200) et du Bluetooth 5.2. C'est une petite déception car en 2025, on attend du Wi-Fi 7 ou, a minima, du Wi-Fi 6E : Beelink aurait pu faire un effort dans ce domaine, même si ce n'est pas indispensable pour se connecter à Internet très haut débit avec de l'Ethernet ultra rapide. Quoi qu'il en soit, rien ne manque à l'appel et on peut brancher toutes sortes de périphériques avec ou sans fil sur le SER9 Pro. Et en combinant HDMI, DisplayPort et USB-C, on peut même utiliser trois écrans 4K simultanément, avec une fréquence de rafraichissement maximale de 240 Hz. Rien à dire, c'est la grande classe !
Beelink SER9 Pro : micros et haut-parleurs intégrés
Comme on l'a évoqué, le boîtier du SER9 Pro diffère légèrement de celui des SER8. De fait, le haut de sa façade est percé de quatre minuscules orifices : des petits trous qui cachent tout simplement des micros miniatures. Déjà utilisé sur d'autres modèles Beelink, ce dispositif audio original permet de se passer d'un microphone externe pour des enregistrements sonores ordinaires, comme des appels téléphoniques, des notes, des dictées ou des commandes vocales, notamment pour des interactions avec un chatbot comme Copilot ou ChatGPT.
Pas question ce pendant de l'utilise pour un enregistrement musical : il fonctionne uniquement en mono, avec une définition imposée de 16 bits à 16 kHz, une qualité trop faible pour capter une voix ou un instrument correctement, comme dans un studio. Mais, comme nous l'avons vérifié, il reste suffisant pour le reste, notamment pour des commandes vcoales, avec un son intelligible, d'autant qu'il est associé à un traitement automatique d'élimination de bruits ambiants – sans aucun réglage de sensibilité, hélas.
Et pour compléter cette petite panoplie sonore, Beelink a aussi doté le SER9 Pro d'une paire de mini haut-parleurs. Des transducteurs miniatures, monté dans un petit bloc totalement invisible car placé à l'intérieur, juste au-dessus de la grille d'aspiration inférieure.
Toutefois, si l'intention est louable, le résultat laisse un brin à désirer. Certes, la qualité de ces HP suffit pour sonoriser les notifications système, des conversations en visio ou des vidéos de présentation. Mais pas pour regarder un film ou écouter de la musique dans de bonne conditions : ces minuscules transducteurs manquent cruellement de graves et d'aigus, et leur proximité interdit tout illusion de stéréo. Surtout, ils sont mal orientés : et quand le SER9 Pro est placé en position naturelle, à l'horizontale, le son est à la fois étouffé et nasillard. Bref, bon pour du dépannage, mais il faudrait que Beelink revoie sa copie sur ce point. Ce n'est d'ailleurs peut-être pas par hasard si e constructeur propose également le SER9 Pro dans une version "non audio", sans micros ni haut-parleurs, à un prix inférieur.
Beelink SER9 Pro : un stockage évolutif
Comme le SER8, le boîtier du SER9 Pro s'ouvre très simplement, en retirant quelques vis directement accessibles. La différence, c'est que la fameuse grille anti-poussière interne – que Beelink recommande de nettoyer régulièrement, comme un filtre – supporte ici un petit bloc rectangulaire contenant les deux haut-parleurs.
Une fois cet ensemble déposé, on accède aux entrailles de la machine, toujours soigneusement agencées, comme d'habitude. Ainsi, on aperçoit immédiatement un large dissipateur thermique qui recouvre les deux emplacements M.2 2280 à la norme PCIe Gen 4, chacun disposant de son coussin. Le premier est occupé par le SSD NVMe installé en standard ‑ un modèle Crucial de 1 To –, le second étant libre, pour recevoir si besoin un SSD supplémentaire, le SER9 Pro acceptant un maximum très confortable de 8 To au total. On apprécie !
L'autre différence concerne la mémoire vive. En effet, contrairement au SER8 équipé de barrettes SO-DIMM classiques, le SER9 Pro a de la Ram soudée directement sur sa carte mère. En l'occurrence, des modules de type LPDDR5X-6400 de 32 Go fonctionnant en quadruple canal. Une mémoire rapide, mais de fait non extensible, ce qui est dommage : impossible donc de passer à 64 Go pour s'adapter à des futurs besoins. Mieux vaut le savoir. C'est d'autant plus curieux et regrettable que le SER8 peut monter à un maximum de 256 Go…
Notons au passage que le module Wi-Fi est installé sur une petite carte M.2 2230, sous les SSD. Il est possible de remplacer par un module Wi-Fi 7 si besoin. C'est déjà ça !
Beelink SER9 Pro : un processeur au choix
Beelink a décidé de proposer le SER9 Pro en plusieurs versions, avec des processeurs différents, tous signés AMD : Ryzen AI 9 HX 370, le plus puissant, Ryzen AI 9 365, en milieu de gamme, ou Ryzen 7 H 255, le moins cher. C'est cette dernière déclinaison que nous avons reçue, avec 32 Go de mémoire vive et un SSD de 1 To, une configuration désormais très courante chez les fabricants de mini PC.
Si ces trois versions partagent de nombreux points communs, notamment le boîtier avec ses micros, ses haut-parleurs et ses interfaces, il y a de grosses différences sur les puces. En effet, les modèles estampillés AI appartiennent à une nouvelle génération reposant sur l'architecture dite Strix Point, avec un mélange de cœurs Zen 5 hautes performances travaillant à fréquence maximale et de cœurs Zen 5c similaires, mais plus compacts et moins rapides, orientés sur l'optimisation énergétique, un peu à la manière de ce que fait Intel depuis quelques années avec son architecture hybride.
Ce n'est pas du tout le cas du Ryzen 7 H 255, malgré ce que son appellation pourrait laisser entendre – AMD a eu la très mauvaise idée de suivre Intel qui a changé la nomenclature de ses Core avec le passage à la génération Ultra, entraînant une belle confusion dont tout le monde se serait passé… En réalité, le Ryzen 7 H 255 est simplement un dérivé du Ryzen 7 8745HS, un processeur plus ancien – mais excellent et toujours au goût du jour – reposant sur l'architecture Zen 4. Une déclinaison, sans doute rebadgée pour de vulgaires questions marketing, exploitant une structure plus classique avec un CPU à 8 cœurs et 16 threads, avec 16 Mo de cache L3, mais fonctionnant à des fréquences légèrement inférieures : 3,8 GHz de base et 4,9 GHz en mode turbo contre 3,8 GHz de base et 5,1 GHz. Le tout avec une enveloppe thermique contenue de 54 W, même si un réglage dans le Bios permet de pousser à 65 W.
Comme le Ryzen 7 8745HS, le Ryzen 7 H 255 intègre un GPU de type Radeon 780M, un circuit graphique de très bonne facture, capable de faire tourner des jeux dans de bonnes conditions comme nous l'avons déjà souligné lors de nos tests de mini PC équipés de ce type de puce. Et contrairement aux modèles estampillés AI, il est dépourvu de NPU, cette unité de calcul destinée au traitement IA local. Une absence pas vraiment gênante aujourd'hui dans la mesure où la plupart des applications classiques actuelles n'y font pas appel.
Beelink SER9 Pro : des performances excellentes
Du côté des performances "pures", le SER9 Pro fait quasiment jeu égal avec le SER8 8475HS, ce qui est parfaitement logique dans la mesure om leurs processeurs sont pratiquement identiques. Passé à l'épreuve de nos benchmarks traditionnels, il obtient des scores très légèrement inférieurs, mais de façon souvent insignifiante et globalement excellents, qui proviennent sans doute de la fréquence maximale un peu plus basse : 8255 points en global sous Passmark, avec 30300 points pour le processeur, 8032 points pour la 3D et 39704 points pour le stockage ; 2417 points en monocœur et 11819 points en multicœurs pour le CPU et 3835 points pour le GPU sous Geekbench ; 1738 points en monocœur et 16287 points en multicœurs sous Cinebench R23 Des résultats de haut niveau, qui placent le Ryzen 7 H 255 parmi les très bonnes puces du moment, même AMD propose mieux aujourd'hui, notamment avec le Ryzen AI 9 HX 370, plus cher, il est vrai.
Avec les réglages de Beelink, le Ryzen 7 H 255 fait ainsi jeu égal avec d'auttres excellents processeurs tels que le Core i7-12700F, le Core i7-13650HX ou le Core Ultra 7 255H – c'est amusant ! – côté Intel ou Ryzen 9 7845HX et Ryzen 7 7745HX côté AMD, ce qui est déjà remarquable. Et même si la comparaison est toujours délicate compte tenu des différences d'architecture physique et d'environnement logiciel, il surpasse certaines puces Apple puissantes comme le M3 Pro 12 cœurs ou M4 à 10 cœurs sur les tests en multicœurs. Pas mal !
Côté jeu vidéo, même si ce n'est pas sa vocation première, le SER9 s'en sort aussi très bien avec son GPU intégré Radeon 780M, le même que celui du Ryzen 7 8745HS. En Full HD (1080p) avec un niveau de détails bas, nous avons ainsi atteint en moyenne 140 FPS dans Counter Strike 2, 110 FPS dans Apex Legends, 100 FPS dans Fortnite, 85 FPS dans GTA 5, 45 FPS dans Elden Ring et même 35 FPS dans Cyberpunk 2077, le plus gourmand. Toujours en Full HD, en qualité basse ou moyenne, nous avons réussi à conserver un débit constant de 60 FPS avec des titres aussi divers que Doom Eternal, Dark Souls III, Subnautica ou Lords Of The Fallen : un taux suffisant pour jouer confortablement avec un écran bureautique classique limité à 60 Hz, comme le font la plupart des joueurs occasionnels. Bref, comme nombre de ses petits homologues, le SER9 Pro ne remplacera pas un gros PC gamer équipé d'une carte graphique dédiée du genre Nvidia RTX4XXX ou 5XXX, mais il est tout à fait capable de faire tourner des jeux dans de bonnes conditions, ce qui est déjà remarquable. On retrouve là l'avantage des circuits Radeon d'AMD sur les Iris Xe d'Intel.
Avec de tels résultats, le SER9 Pro n'a absolument aucun problème pour faire tourner toutes les applications classiques, de la bureautique à la navigation Web ne passant par la lecture vidéos et la retouche photo. Il est même très bien tailler pour les tâches plus gourmandes dans des domaines créatifs, notamment les traitements audio-vidéo, toujours assez lourds. Et c'st bien ce que nous avons constaté en encodage vidéo – en H.264, H.265 et AV1 – en mixage audio en temps réel, avec divers logiciels spécialisés – Handbrake, DaVinci Resolve, Wavelab, Cubase, Reaper ou Bitwig.
Du côté du stockage, les performances sont bonnes sans être exceptionnelles : avec Crystal DiskMark, on relève des débits de 5138 Mo/s en lecture et de 4727 Mo/s en écriture sur le SSD Crucial installé en standard. Des résultats plus que corrects, qui suffirent largement pour les usages courants et même pour les applications audio-vidéo qui ont besoin de transferts rapides sur des gros fichiers, mais qui demeurent légèrement inférieurs à ceux obtenus avec les ténors du genre qui peuvent atteindre voire dépasser les 7 000 Mbit/s. Mais aucune raison de se plaindre : Beelink a fait un choix raisonnable et équilibré pour ne pas augmenter inutilement les coûts de fabrication. Et, si besoin, il reste un second emplacement M.2 pour installer un SSD de compétition !
Au-delà des nombres et des benchmarks, le SER9 Pro s'avère très agréable à utiliser au quotidien par sa grande réactivité, au démarrage comme dans les manipulations de fichiers ou dans les applications : tout est vif et fluide, on sent que la machine en a sous le capot, même s'il existe plus puissant sur le marché. De même, aucun souci à signaler pour les interfaces qui fonctionnent toutes sans problème, qu'il s'agisse de l'affichage sur plusieurs écrans ou des connexions sans fil, en Wi-Fi et en Bluetooth, restent stables dans un bon périmètre.
Beelink SER9 Pro : un ordinateur silencieux et économe
Comme ses ainés, et tous les modèles récents de Beelink, le SER9 Pro se distingue par son fonctionnement particulièrement silencieux. Selon note sonomètre placé à 30 cm de l'évacuation arrière, Il reste en effet sous les 29 dB SPL (A) au repos et en usage normal – des valeurs inférieures en fait au seuil de détection de notre appareil de mesure ! – et ne dépasse pas les35 dB SPL (A) lors des sollicitations très intenses du processeur, qui demeurent très rares.
Des valeurs exceptionnelles, et bien meilleures que chez la concurrence, qui doivent beaucoup au dispositif de dissipation thermique mis au point par Beelink : un système baptisé MSC 2.0, qui combine une chambre à vapeur avec des plaques de cuivre à un ventilateur bien dimensionné et la grille d'entrée d'air frais placée sous le boîtier. Une formule visiblement gagnante qui fait merveille. Car, en pratique, on n'entend pratiquement pas le SER9 Pro fonctionner dans un environnement normal – un bureau en journée, à une distance normale : il faut vraiment coller l'oreille au boîtier pour entendre un léger souffle quand on le pousse un peu. C'est clairement un argument majeur pur les amateurs de calme, très sensibles au bruit. Et l'un des points forts de Beelink qu'il convient de féliciter pour cette petite prouesse sonore !
Et ce système de refroidissement ne se contente pas d'être discret : il est aussi, et surtout, très efficace. En utilisation normale, le processeur reste sous les 50 °C et ne dépasse pas les 90 °C, même pendant de longues séances de traitements intensifs. Idem pour le boîtier, qui demeure toujours frais, sous les 25 °C en général, sans monter au-delà des 30 °C. Rien à dire, c'ets très bien.
Cette gestion thermique et sonore s'accompagne d'une belle frugalité énergétique : le SER9 Pro consomme ainsi environ 7 W au repos et même presque 0 W en veille simple, entre 10 et 25 W en usage sage (bureautique, navigation Internet, lecture vidéo…) et grimpe entre 50 et 70 W lors des traitements plus intensifs, avec quelques pointes à 75 W. Là encore, un excellent bilan.
Beelink SER9 Pro : un Bios riche en réglages
Contrairement à d'autres constructeurs de mini PC, Beelink a l'habitude de soigner de Bios de ses modèles. Et c'est encore le cas sur le SER9 Pro. Certes, bien qu'il soit estampillé UEFI, il n'est pas en mode graphique, utilisable à la souris, ce qui est dommage : tout se fait au clavier, à l'ancienne, en mode texte. En revanche, il regorge d'options et de réglages en tout genre, au point de donner le tournis aux bidouilleurs les plus aguerris. Le menu Advanced, le plus riche, est même un labyrinthe dans lequel on peu se perdre. Mais la richesse est telle qu'on peut tout ajuster dans les moindres détails, y compris sur des paramètres de très bas niveau pour le processeur ou la mémoire, au risque de faire des bêtises. Difficile de faire la fine bouche face à une telle abondance, mais à réserver à un public averti.
Enfin, notons que comme la quasi des mini PC actuels, le SER9 Pro est livré en standard avec Windows 11 Pro préinstallé et activé. Une version prête à l'emploi – une fois passé l'étape de configuration initiale et les inévitables mises à jour multiples de Microsoft, comme pour tout PC neuf – et, surtout, propre, sans spyware ou logiciel douteux comme nous l'avons vérifié et, dépourvue d'applications inutiles comme les antivirus et logiciels de démonstration les constructeurs imposent souvent d'office. On trouve juste des utilitaires Microsoft, comme Power Automate, Whiteboard ou Teams, en plus du désormais incontournable Copilot, ainsi que des outils AMD pour gérer le processeur et son circuit graphique. Signalons au passage que nous sommes passés Windows 11 25H2, la toute dernière version, sans rencontrer le moindre problème, ce qui n'est pas le cas sur tous les PC.
Beelink Mate SE : un dock d'extension en option
Au-delà de son processeur et de ses attributs sonores, le SER9 Pro se distingue par le fait qu'il peut bénéficier d'une unité d'extension, le Mate SE. Un module externe, qu'on peut aussi qualifier selon les écoles de dock, de hub ou de station d'accueil et qui reprend le principe des très nombreux produits que l'on trouve aujourd'hui sur le marché pour le Mac mini d'Apple : un boîtier posé au-dessous ou au-dessous de l'ordinateur avec lequel il est relié et qui comporte des prises et des fonctions supplémentaires. Une nouveauté pour Beelink, qui a ajouté plusieurs produits de cet type à son catalogue pour certains de ses modèles, dont le Mate SE, destiné aussi bien au SER9 Pro qu'au SER8.
Physiquement, le Mate SE se présente comme un petit boîtier métallique reprenant le design arrondi du SER9 Pro, avec exactement la même largeur et la même profondeur, mais en plus plat – seulement 18 mm d'épaisseur – et un poids à l'avenant – 280 g. Comme il se doit, il comporte plusieurs prises et ports : sur le flanc droit, un lecteur de cartes mémoire au format SD, et, à l'arrière, un port Ethernet 2,Gbit/s, deux prises USB-A à la norme USB 3.0 à 5 Gbit/s et deux prises USB-C, l'une compatible USB 4 à 80 Gbit/s pour la liaison avec le mini PC, l'autre destinée exclusivement à une alimentation externe – non fournie : elle n'est utile que dans le cas où l'ensemble des périphériques connectés au Mate SE nécessite plus de 15 W de puissance, quand l'alimentation provenant de l'ordinateur et transmise par l'autre prise ne suffit plus.
La liaison s'effectue à l'aide d'un petit "pont" rigide en forme de U muni de deux prises USB-C mâles : deux modèles sont fournies, selon que le Mate SE est placé au-dessous ou au-dessous du SER9 Pro. Un système pratique qui évite un câble souple classique, e qui maintient le dock bien en place.
Au-delà de ce surplus d'interfaces, le Mate SE permet aussi d'augmenter le stockage en accueillant un ou deux SSD en interne. Des modules évidemment non fournis, qu'il faut installer dans les deux emplacements au format M.2 2280 à la norme PCle 4.0 x2 disponibles à l'intérieur. Il faut, pour cela, ouvrir le boitier en déposant sa plaque inférieure en plastique : une opération simple, mais pénible, qui exige d'abord de retirer les deux bandes de caoutchouc arrondies servant de patins, qui masquent les vis de fixation mais qui s'avèrent surtout très délicates à remettre en place correctement. Pas vraiment la meilleure idée de Beelink…
Une fois le boîtier ouvert, on découvre un grand système de refroidissement composé de larges dissipateurs pour les SSD et d'un petit ventilateur : un ensemble bien dimensionné pour évacuer la chaleur produite par les puces de ses modules électroniques, notamment quand ils sont fortement sollicités, chaleur qui sort par des minuscules aérations disposées en cercle sur la plaque inférieure. Il suffit dès lors de démonter ce dispositif pour insérer les SSD dans leurs emplacements, avant de remonter le tout et de connecter le Mate SE au mini PC.
Premier constat, le Mate SE reste très discret : il fait quasiment aucun bruit, se contentant de signaler sa présence et sa connexion par un petite Led blanche qui reste curieusement allumée en permanence, même quand le SER9 Pro est éteint – ce que l'on peut éviter en modifiant un réglage dans le Bios. Pour autant, il reste très frugal, avec une consommation oscillant entre 2 et 10 W, ce qui reste très raisonnable.
En pratique, il n'y a rien à redire quant aux interfaces supplémentaires, qui fonctionnement normalement. Pour les performances du stockage, nous avons mesuré des débits de 3400 Mo/s en lecture et de 3100 Mo/s en écriture avec un SSD Crucial P3 de 1 To. Des valeurs logiquement inférieures à celles obtenues avec un SSD interne monté directement sur le bus PCIe, mais qui restent équivalentes à celles d'un SSD externe en USB 4 et, surtout bien supérieures à ce que l'on obtient avec un modèle en USB 3 – ne parlons même pas des disques durs externes, qui plafonnent souvent à 100 Mo/s !
Et c'est là que réside en fait le principal intérêt de ce dock : le Mate SE constitue un excellent moyen de disposer d'une grande quantité de stockage externe rapide. C'est donc une très bonne solution pour tous ceux qui doivent manipuler des fichiers volumineux avec des débits élevés, notamment pour le traitement et le montage audio-vidéo.
Pour autant, le Mate SE ne sera pas utile à tout le monde. En effet, le port Ethernet supplémentaire ne sert que dans certaines situations particulières, et, hormis le lecteur de cartes SD, toujours bienvenu, seules les deux prises USB-A peuvent s'avérer utiles pour brancher des périphériques ne nécessitant pas de hauts débits. Et dans la mesure où l'unique prise USB 4 est occupée par la liaison avec le SER9 Pro, en monopolisant dès lors sa seule prise USB 4, on perd tout l'intérêt de cette interface polyvalente qui se retrouve ainsi sous-employée.
Le Mate SE ne nous paraît ainsi adapté qu'aux créatifs et aux professionnels ayant besoin de stockage rapide, d'autant qu'il coûte près de 130 euros nu. Un tarif bien plus élevé que celui des simples hubs USB-C comportant des prises diverses – USB-A, lecteur de carte, etc. – qu'on trouve à foison pour 10 ou 20 euros.. Mais qui demeure très intéressant pour un système complet avec stockage : car avec un SSD de 2 To – vendu entre 120 et 160 euros –, on arrive à un total inférieur au prix d'un simple SSD externe en USB 4, tout en bénéficiant de davantage de possibilités. Et la comparaison est encore plus à l'avantage du Mate SE si l'on utilise ses deux emplacements pour SSD. Une solution judicieuse pour un public très particulier, donc : pour une utilisation plus classique, une combinaison de hub simple et d'un disque externe fera l'affaire en étant moins coûteuse. :
Beelink SER9 Pro : un mini PC polyvalent
Au final, le SER9 Pro s'inscrit bien dans la lignée des SER Beelink en reprenant les principaux avantages de ses aînés. Magnifiquement construit avec son superbe boîtier métallique, il peut fièrement trôner sur un bureau, d'autant qu'il fonctionne sans bruit, dans un quasi silence. Il possède une connectique assez complète pour couvrir tous les besoins courants, y compris pour brancher plusieurs écrans et son stockage est facilement extensible.
Surtout, même si son processeur n'est pas le plus puissant du moment, il délivre d'excellentes performances, permettant d'utiliser toutes sortes d'applications, y compris dans les domaines créatifs : et sans rivaliser avec un vrai PC gamer, il peut faire tourner de nombreux jeux dans de bonnes conditions. En outre, bien que nous ne les ayons pas testées, on imagine que les déclinaisons haut de gamme, avec un Ryzen AI 9 HX 370 ou un Ryzen AI 9 365, font encore mieux, compte tenu des résultats obtenus par ces processeurs dans les benchmarks de référence. Bien évidemment, ces modèles sont plus chers que la version "de base".
Nos seuls regrets concernent en fait la mémoire vive soudée, non extensible, et le module sans fil en Wi-Fi 6 ‑ mais remplaçable si besoin. Quant aux fonctions audio, elles restent perfectibles. Et pas utiles à tout le monde. Le micro pourra servir à servir à ceux qui souhaitent piloter Windows à la voix ou dialoguer avec une IA. Mais on peut aussi le faire avec un micro externe classique ou des écouteurs Bluetooth. En revanche, du fait de leur position, les petits haut-parleurs ne sont guère exploitables au quotidien : pas question de regarder un film avec un son aussi étouffé !
Ces critiques mises à part, le SER9 Pro reste un excellent mini PC. D'autant qu'il est plutôt très bien placé en termes de prix : il est affiché à environ 550 euros sur le site officiel de Beelink, en configuration classique avec 32 Go de Ram et un SSD de 1 To – et à 580 euros sur Amazon en ce moment avec une réduction. Un tarif très raisonnable compte tenu de ses capacités, mais qui le place en concurrent direct du SER8 8745 HS, un excellent modèle qui offre des performances et des caractéristiques similaires dans le même boîtier, sans fonctions audio, mais qui présente l'énorme avantage d'avoir de la mémoire vive extensible. Chacun choisira selon ses besoins, mais nous gardons une préférence pour le SER8 8745 HS, d'autant qu'il est un peu moins cher : c'était un modèle exemplaire en 2024, et il l'est toujours en 2025.





















