Test Beelink GTi13 Ultra et EX Docking Station : un mini PC couplé à une carte graphique, la solution ultime ?

Un mini PC puissant et polyvalent qui peut s'adjoindre les services d'une véritable carte graphique avec sa station d'accueil, le tout à un prix raisonnable : c'est la formule magique de Beelink avec son GTi13 Ultra. Et le pari est réussi !
Le constructeur Beelink, qui nous avait particulièrement séduit avec ses mini PC de la gamme SER, continue de creuser son sillon et d'itérer sur ses bonnes recettes en matière de construction et de configuration, en se permettant même quelques innovations bien senties. Si la gamme GTi ressemble à s'y méprendre à sa cousine, avec notamment un magnifique boîtier en métal qui n'a pas à rougir devant le Mac mini d'Apple, elle cache en réalité des différences majeures en termes de composants et présente quelques caractéristiques étonnantes, qui font de ces mini PC des machines qui brillent dans presque tous les domaines.
Les représentants de la famille GTi Ultra, qui se répartissent entre les séries 12, 13 et 14 en fonction de la génération du CPU embarqué, affichent tout d'abord des configurations matérielles à la fois solides, équilibrées et évolutives, capables de satisfaire à presque n'importe quels besoins informatiques. Ensuite, ces mini PC se paient le luxe d'intégrer directement leur alimentation électrique, des haut-parleurs et des microphones à l'intérieur du boitier, ce qui en fait des machines transportables et pratiquement tout-en-un.
Mais surtout, ces modèles disposent tous d'un port PCIe sur leur carte mère, qui permet de leur adjoindre une carte graphique dédiée pour en faire de véritable PC de jeu. Et nous ne parlons pas ici de GPU externes, encore très rares sur le marché et horriblement chers, en plus d'être limités par la bande passante de l'USB, mais bien de GPU classiques sur des cartes d'extension, comme celles qu'on trouve dans les tours de bureau.
La proposition de Beelink est ici de combiner la polyvalence et la compacité d'un mini PC avec la puissance d'une carte graphique dédiée, afin de profiter du meilleur des deux mondes. Cette alliance est rendu possible par la station d'accueil EX Docking Station, qui permet de connecter les deux appareils en PCIe et d'alimenter indépendamment la carte graphique.
Loin d'être un détail, ce découpage de l'alimentation électrique offre une adaptabilité bienvenue au quotidien, pour ne solliciter le GPU que lorsque c'est nécessaire et ainsi réduire sa consommation énergétique. Très séduisante sur le papier, voyons comment se comporte la formule, avec un test du modèle GTi13 Ultra et sa EX Dock Station.
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Beelink GTi13 Ultra et EX Dock Station : un large choix de configurations et de prix
Le Beelink GTi13 Ultra existe en trois déclinaisons et deux coloris, qui embarquent toutes le même CPU Intel Core 13900HK et se différencient par leur quantité de mémoire vive et de stockage. Le modèle que nous testons ici est pour sa part doté de 32 Go de RAM et 1 To de SSD, pour un prix de 552 €. La version équipée de 64 Go de RAM et 2 To de SSD s'affiche à 714 €, et celle offrant 96 Go de RAM et 2 To de SSD à 800 €. Des tarifs très raisonnables compte tenu de ces configurations, d'autant plus que la mémoire vive est extensible jusqu'à 96 Go et le stockage jusqu'à 8 To.
Notons au passage l'existence du GTi12 Ultra, doté d'un processeur Intel Core 12900HK et vendu très légèrement moins cher, et du GTi14 Ultra embarquant cette fois un processeur Intel Core Ultra 155H ou 185H, mais vendu bien plus cher à configuration équivalente. Par exemple, le GTi14 Ultra avec CPU 185H, 32 Go de RAM et 1 To de SSD s'affiche à 847 €, contre seulement 552 € pour le GTi13 Ultra avec la même quantité de mémoire vive et de stockage. Considérant le faible écart de performance entre le Core 13900HK et les Core Ultra 155H/185H, la gamme GTi13 Ultra nous apparaît donc comme un meilleur rapport qualité-prix.
La station d'accueil EX (EX Dock Station) n'existe quant à elle que dans une seule version et une seule couleur. Compatible uniquement avec les mini PC Beelink de la série GTi Ultra 12, 13 et 14, elle intègre dans son boitier une alimentation électrique généreuse de 600 W, destinée à nourrir une carte graphique dédiée, et permet également d'accueillir un SSD supplémentaire au format M.2 2280 PCIe 4.0 x1, ainsi qu'une carte Wi-Fi et une paire d'antennes externes.
Vendue seule, la station s'affiche au prix de 153 €, et ajoute une centaine d'euros à la facture lorsqu'elle est achetée en bundle avec un mini PC. L'ensemble EX Dock Station + GTi13 Ultra (32 Go et 1 To) s'affiche par exemple à 661 €, et le même pack avec un GTi14 Ultra 185H (32 Go et 1 To) à 948 €, soit une cinquantaine d'euros d'économies dans toutes les déclinaisons de l'ensemble par rapport à l'achat séparé du mini PC et de la station.
Beelink GTi13 Ultra : une construction réussie et une connectique généreuse
Le constructeur reprend ici son design phare, inauguré il y a un peu plus d'un an maintenant avec ses séries SER et GTi, et on ne peut que saluer cette décision, tant la formule est à la fois simple et convaincante. Nous sommes donc devant un boitier aux coins arrondis, presque entièrement métallique : le dessus et les faces avant sont en métal lisse, et la plaque inférieur ainsi que le panneau arrière en plastique. Ce choix n'est pas innocent : il n'est pas là pour faire des économies de bouts de chandelle, mais pour éviter de bloquer la réception de l'antenne Wi-Fi qui se trouve dans le boitier, un problème rencontré sur de précédents modèles qui étaient eux entièrement en métal.
L'ensemble donne un résultat sobre et très sage, qui se fera discret sur le bureau. L'assemblage est d'excellente facture et tous les matériaux respirent la solidité et la durabilité. Tout juste notera-t-on une très légère courbure au niveau du patin arrière de la plaque inférieure (mais qui est peut-être dû à un remontage pas aussi soigneux qu'il aurait dû) et qui ne change en tout en rien la stabilité de la machine une fois posée. Cette plaque inférieure justement, en plastique elle aussi, est parsemée de petits trous qui font à la fois office d'aération et de première barrière contre la poussière, en plus du filtre à poussière en lui-même située derrière. La plaque inférieure donne également accès à la fente PCIe destinée au branchement du mini PC sur la station d'accueil, qui est protégée par une bande en caoutchouc souple et facile à retirer.
Cette architecture, toute simple en apparence, est en réalité très maligne et fait des merveilles. Comme le boitier est complètement fermé sur les côtés et le dessus, l'air frais est uniquement aspiré par le dessous et traverse l'ensemble des composants pour les refroidir. L'air chaud est ensuite expulsé par l'unique grille d'aération située sur le panneau arrière, au-dessus des connectiques. Comme nous le verrons un peu plus loin, dans la section consacrée au refroidissement et au bruit de la ventilation, cette formule est redoutablement efficace.
Du côté des connectiques justement, le GTi13 Ultra se montre particulièrement bien fourni, et même plus généreux que ses cousins de la série SER. À l'arrière, on trouve pas moins de quatre prises USB 3 Type-A à 10 Gbit/s, un port Thunderbolt 4 à 40 Gbit/s, deux ports Ethernet 2;5 Gbit/s, deux sorties vidéo, une en HDMI (4K à 60 Hz), l'autre en DisplayPort 1.4a (4K 144 Hz), une prise audio en mini jack 3.5 mm et, bien sûr, une prise pour le cordon d''alimentation. Et ce n'est pas fini, car la façade accueille encore un port USB 3 Type-A à 10 Gbit/s, un port USB 3 Type-C à 10 Gbit/s, un lecteur de carte SD plein format, une deuxième prise audio en mini jack et un bouton marche-arrêt doté d'un lecteur d'empreinte digitale, bien pratique pour l'authentification via Windows Hello
Une connectique pléthorique, qui permet de brancher simultanément une souris, un clavier, une interface audio externe, un contrôleur MIDI, une manette, une carte SD et un disque externe, afin d'offrir la station de travail parfaite pour un profile hybride entre la création et le jeu vidéo. Seule la connectivité sans-fil est peut-être légèrement en retrait, avec la prise en charge du Wi-Fi 6 uniquement, assurée par une puce Intel AX200, et du Bluetooth 5.2, soit pas les normes les plus récentes de ces deux technologies, mais qui restent tout à fait acceptables en 2025, d'autant que l'Ethernet embarqué est rapide.
Autre particularité du GTi13 Ultra, et des autres modèles de la famille, l'alimentation électrique, des haut-parleurs et des microphones sont intégrés directement dans le boitier, ce qui évite la présence d'un bloc secteur traînant sous le bureau, et la diffusion et la captation audio sans périphérique supplémentaire. Évidemment, le niveau et la qualité sonores sont loin d'être exceptionnels, mais le son n'est pas honteux pour autant, avec des mediums clairs et des voix qui demeurent intelligibles, ce qui rend donc le système tout à fait utilisable pour regarder des vidéos en ligne ou participer à des visioconférences. Un très bon point, d'autant que la quasi totalité des mini PC sont totalement démunis d'équipement sonore.
Conséquence de l'intégration de tous ces composants à l'intérieur du boitier, le GTi13 Ultra est un peu plus imposant et un peu plus lourd que d'autres mini PC de chez Beelink, et notamment que les SER qui partagent le même design extérieur. Sur la balance, le GTi13 Ultra affiche tout de même un joli 1,2 kg, pour des dimensions de 16 x 16 cm en longueur et en largeur (c'est un carré) et de 6 cm de hauteur. Ce n'est donc pas le plus svelte des mini PC qui soit passé entre nos mains (il est même plus gros qu'un Mac mini M4), mais son gabarit reste évidement minuscule en comparaison d'une tour classique, même compacte.
Beelink EX Dock Station : une station d'accueil bien pensée
Concernant la station d'accueil EX, elle semble imposante au premier abord, avec ses 1,4 kg et son gabarit de 22,5 cm de long, 18 cm de large et 7 cm de haut. Elle est heureusement moins encombrante qu'il n'y paraît une fois branchée et posée sur le bureau, même s'il faut nécessairement réorganiser son espace de travail pour lui faire de la place. Son boitier entièrement en plastique gris anthracite est épais et rigide, et bien qu'il offre une sensation moins haut-de-gamme que le mini PC, il est parfaitement solide, et on ne détecte aucun craquement ni flexion en manipulant le châssis.
Côté connectique, la station d'accueil EX présente tout d'abord un connecteur PCIe 4.0 mâle, sur lequel vient se brancher le mini PC, une fente PCIe 4.0 dans laquelle s'enchâsse la carte graphique, deux connecteurs d'alimentation 8 broches pour le GPU, un port USB2.0 Type-A, deux visses pour antennes Wi-Fi externes, et un port 4 broches pour ventilateur extérieur. Niveaux accessoires fournis, on trouve deux plaques métalliques de maintien pour le mini PC et le GPU, deux cordons d'alimentation 8 broches pour le GPU, et une carte de support pour module Wi-Fi.
La station intègre une alimentation électrique de 600 W, exclusivement dédiée à la carte graphique, et dispose d'un espace pouvant accueillir des GPU d'une largeur de "3 emplacements PCIe" aux dires du fabricant. Effectivement, l'espace disponible en largeur pour la carte graphique mesure 8,5 cm, ce qui semble conforme à cette promesse. Compte tenu de cette puissance et de ses dimensions, de très nombreux modèles de cartes graphiques sont compatibles, allant même jusqu'aux très grosses GeForce RTX 4090 et Radeon RX 7900XTX. Néanmoins, considérant les pics de consommation temporaires de ces cartes haut-de-gamme, il est sera peut-être préférable de se montrer raisonnable et d'opter pour des modèles un peu moins énergivores.
Lors de nos tests, menés avec une GeForce RTX 2070 Founders Edition et une petite Gigabyte GTX 1050 qui trainait dans un coin (parce que pourquoi pas), nous n'avons en tout cas jamais rencontré de problème d'alimentation, ni d'extinction intempestive. La station évacue la chaleur par une grille située à l'arrière, juste à côté de le prise pour le cordon d'alimentation (fourni, évidemment) et nous n'avons pas noté d'échauffement ou de bruit excessif, comme nous le verrons plus loin.
Beelink GTi13 Ultra : un mini PC évolutif… mais difficilement
Comme indiqué en introduction, tous les modèles de la famille GTi Ultra sont extensibles en matière de mémoire vive et de stockage interne. La RAM n'est pas soudée et les SSD ne sont pas collés, ce qui garantit effectivement une certaine évolutivité. Cependant, les choses ne sont pas si simples, car la manipulation pour accéder aux composants internes est relativement ardue, et découragera certainement les moins patients et les moins bricoleurs. La première difficulté consiste à retirer les petits caches en caoutchouc qui protège les visses de la plaque inférieure, ce qui nécessitera obligatoirement d'utiliser un objet fin et rigide, comme une aiguille de couture (ou une pique à brochette dans notre cas).
Une fois cette première étape inutilement pénible franchie, nous ne sommes malheureusement qu'au début de notre peine. S'il suffit de retirer les quatre vis qui maintiennent la plaque inférieure, puis de tirer sur une petite languette pour accéder au premier niveau des entrailles de la machine, à savoir le filtre à poussière (une excellente idée), les haut-parleurs et le bloc d'alimentation, l'accès à la RAM et au SSD est plus délicat. Il faut encore retirer plus d'une dizaine de petites vis, débrancher précautionneusement plusieurs nappes et câbles, et retirer la bande qui fait office d'antenne Wi-Fi, pour enfin mettre à jour les barrettes de mémoire vive et les emplacements pour les modules de stockage.
Aucune de ces opérations n'est insurmontable ou ne nécessite un diplôme d'ingénieur en électronique, mais le processus complet implique de disposer de temps, d'outils adaptés, et de se montrer particulièrement méticuleux afin de ne pas endommager un câble ou une nappe. Des images valant parfois mieux que mille mots, vous pourrez vous faire une idée de la procédure complète avec cette vidéo de démontage du GTi14 Ultra, dont la structure est exactement la même que celle du GTi13 Ultra, et qui dure pas moins d'une heure. Cette difficulté d'accès aux composants est la contrepartie de l'intégration du bloc d'alimentation et des haut-parleurs dans le boitier, qu'il fallait bien caler quelque part.
En comparaison, l'ouverture et le remplacement de la mémoire vive et du stockage sur le Beelink SER8 font office de véritable jeu d'enfant, puisqu'il suffit sur ce modèle de retirer la plaque inférieure et le filtre à poussière pour accéder directement aux composants. Bien que le GTI13 Ultra soit donc objectivement évolutif, la procédure est si peu pratique qu'il nous semble préférable d'investir un peu plus à l'origine pour de la RAM et du stockage supplémentaire, et de compléter avec des disques durs ou SSD externes en cas de besoin, en profitant du port Thunderbolt 4 à l'arrière.
Notons que toutes les déclinaisons de la famille GTi Ultra sont très généreuses pour leur prix et largement "future proof". Même les configurations les plus "basses" embarquent au minimum 32 Go de mémoire vive et 1 To de stockage, et les options de RAM et de SSD supplémentaire sont facturées à un tarif tout à fait honnête. Sur le GTi13 Ultra, le passage à 64 Go de mémoire vive et 2 To de stockage ne coûtant "que" 161 €, ce qui est peu ou proue le prix de ces composants achetés séparément, avec en bonus le fait de s'épargner un démontage peu pratique.
Beelink GTi13 Ultra : un Windows 11 Pro propre sans superflu
Le GTi13 Ultra est livré avec le système d'exploitation Windows 11 Pro déjà installé et, bonne nouvelle, parfaitement propre. Aucune des applications habituellement incluses dans Windows, et souvent plus encombrantes qu'utiles, n'est présente ici, et on a le plaisir de partir d'une page véritable vierge pour commencer à travailler avec cette machine. Seules exceptions, et pour le coup parfaitement légitimes, le GTi13 Ultra embarque trois utilitaires Intel, dont le gestionnaire de pilotes et le panneau de configuration graphique.
Autre petite surprise notable et appréciable, le GTi13 Ultra possède un dossier sur le lecteur C, dans lequel sont enregistrés tous les pilotes Intel nécessaires aux différents composants : circuit graphique, réseau, Wi-FI, Bluetooth, etc. Tout est là en cas de besoin, si d'aventure une mise à jour de pilote se passait mal et nécessitait un retour en arrière. C'est simple et ça évite d'avoir à farfouiller dans des sous-dossiers obscurs pour mettre la main sur les pilotes d'origine lorsque c'est nécessaire.
Durant notre temps passé avec le GTi13 Ultra, nous n'avons rencontré qu'un seul problème logiciel lié à Windows, déclenché par la mise à jour cumulative pour Windows 11 Version 24H2 pour les systèmes x64 (KB5051987). Après installation, la fonction Windows Search, qui permet de chercher des applications ou des fichiers par le menu Démarrer, ne fonctionnait tout simplement plus. C'est un soucis entièrement lié à la mise à jour en question, que nous avons résolu en la désinstallant, dans l'attente d'un correctif par Microsoft.
Beelink GTi13 Ultra et EX Dock Station : des performances de haut vol et une grande polyvalence
Le GTi13 Ultra embarque un processeur Intel Core i9-13900HK, une puce à 16 cœurs physiques et 20 cœurs logiques, affichant une fréquence de pointe de 5,40 Ghz et doté d'un circuit graphique intégré Iris Xe. Ce CPU est épaulé par 32 Go de mémoire vive DDR5 à 5200 MT/s en double canal et par un SSD de 1 To en PCIe 4.0 4x. Une configuration matérielle solide sur le papier, qui peut à priori mener à bien n'importe quelle charge de travail exigeante, exceptées celles nécessitant une importante puissance de calcul graphique, du fait de la légèreté de la solution Iris Xe. Une faiblesse que la station d'accueil EX est justement censée compensée, avec l'ajout d'une carte graphique dédiée.
Les performances globales du mini PC seul sont dans la droite ligne de ce qu'on pouvait attendre de cette configuration, comme le montre les résultats des benchmarks synthétiques habituels. Sous PerformanceTest 11.1 de PassMark, le GTi13 Ultra obtient un score CPU de 29781 points, ce qui le place à peu près au même niveau qu'un AMD Ryzen 5 7600X ou qu'un Apple M2 Pro 12 Core. On retrouve des performances et un positionnement similaire sur Geekbench 6, avec un score single-core de 2408 points et multi-core de 12766, et sur Cinebench R23 avec un score single-core de 1719 points et multi-core de 16151 points.
Au-delà de ces résultats synthétiques, le Beelink GTi13 Ultra se comporte remarquablement bien dans des situations réelles et des cas concrets. La navigation sur Internet avec plusieurs dizaines d'onglets ouverts, la lecture de fichiers PDF à plusieurs centaines de pages, la compression et la décompression de fichiers volumineux ou encore les feuilles de calcul à plusieurs milliers de lignes ne lui posent aucun problème. La production audio et musicale, même avec de nombreuses pistes contenant des synthétiseurs et des effets gourmands, ne le fait pas fléchir, et l'édition d'images tout comme la retouche photos sont largement à sa portée. Seuls le montage vidéo, la 3D et évidemment le jeu vidéo pâtissent de la faiblesse du circuit graphique Iris Xe.
De façon surprenante, ce petit iGPU est tout de même capable de faire tourner certains jeux de manière moins catastrophique que ce à quoi nous nous attendions. Sur des titres en 2D peu exigeants, aucun problème : Hadès II nous a offert un très beau 90-100 FPS de moyenne en FHD (1920x1080 pixels) et a même tenu les 50-60 FPS de moyenne en UHD (3840x2160 pixels) ; même constat sur Hollow Knight, avec 180-200 FPS de moyenne en FHD mais seulement 35-40 FPS en UHD cette fois-ci. Plus étonnant, des titres en 3D un peu anciens nous ont offert de bonnes surprises : en FHD, Sekiro nous a offert 50-60 FPS de moyenne en qualité Basse et 30-35 FPS de moyenne en qualité Elevé, et Subnautica Below Zero nous a gratifié de 65-75 FPS de moyenne en Bas et 55-65 FPS de moyenne en Elevé.
Même utilisé seul, le GTi13 Ultra peut donc constituer une machine de jeu occasionnelle tout à fait correcte. Évidemment, on change immédiatement de monde et d'ordre de grandeur dès que l'on branche le mini PC à la station d'accueil EX et qu'on y connecte une véritable carte graphique dédiée. Attention, ce test n'a absolument pas pour objet d'évaluer les performances en jeu du combo GTi13 Ultra + EX Dock Station, ce qui n'aurait pas de sens dans la mesure où les résultats dépendront forcément de la carte graphique utilisée. De la même façon, ce test ne vise pas à mesurer les performances de tel ou tel GPU, ou d'une technologie de mise à l'échelle ou de génération d'images. Nous nous attachons uniquement à présenter et commenter le fonctionnement de la station d'accueil et le résultat obtenu en jeu.
L'installation du mini PC et d'une carte graphique sur la station d'accueil sont véritablement enfantins et ne prennent, vraiment, pas plus de quelques minutes. La première étape consiste simplement à retirer la bande de caoutchouc sur la plaque inférieure du GTi13 Ultra afin de dégager le connecteur PCIe de la carte mère, d'insérer le mini PC à la verticale sur la station puis de visser la plaque de maintien sur le côté. Pour la carte graphique, il faut d'abord visser la plaque de maintien, puis insérer le GPU dans le connecteur PCIe de la station, le visser à la plaque de maintien et enfin brancher les câbles d'alimentation 8 broches si nécessaire. Simple comme bonjour.
Ne reste plus qu'à faire un peu de place sur le bureau, à brancher les divers périphériques et cordons d'alimentation, et à connecter le tout à l'écran. Fait intéressant : il est évidemment possible de brancher l'une des sorties vidéo de la carte graphique au moniteur, mais il est également possible de passer par la sortie vidéo du mini PC, tout en profitant de la puissance de calcul du GPU, et ce n'est pas aussi anecdotique qu'il y paraît. Comme le GTi13 Ultra peut être démarré indépendamment de la carte graphique, passer par sa sortie vidéo permet d'éviter l'utilisation de deux câbles (et donc de deux ports sur son moniteur) lorsqu'on passe régulièrement d'une configuration "mini PC seul" à "combo mini PC et carte graphique".
Une fois le tout en place, l'ensemble est bien moins encombrant sur le bureau qu'on aurait pu le craindre. Certes, il faudra sans doute revoir l'agencement de son bureau, et peut-être trouver une nouvelle place pour ses enceintes ou d'autres périphériques, mais même sur un petit bureau de 120 cm de long (comme sur la photo ci-dessus), le bundle GTi13 Ultra + EX Dock Station tient parfaitement à côté d'un moniteur de 28 pouces.
Du côté des performances, c'est tout simplement le jour et la nuit : l'adjonction d'une carte graphique dédiée et alimentée séparément transforme tout simplement ce mini PC en véritable PC de jeu. Dans notre cas, notre brave GeForce RTX 2070, bien qu'elle ne soit plus toute jeune, a délivré les performances qu'on attendait d'elle, ni plus ni moins. Tous les jeux en 3D que nous lui avons soumis (Path Of Exile 2, Doom Eternal, Elden Ring) ont fonctionné sans accroc à bien plus de 60 FPS de moyenne (sauf pour Elden Ring, qui est plafonné à ce niveau) avec tous les détails graphiques à fond en Full HD (1080p). Et dans les titres compatibles, l'activation du DLSS a permis de passer en 4K/UHD en conservant des performances similaires.
La solution proposée par Beelink fonctionne donc parfaitement, avec une carte graphique dédiée qui fournit sa puissance de calcul comme si elle était montée dans une tour de PC classique. Notons d'ailleurs que les deux cartes que nous avons testées (Geforce RTX 2070 et GeForce GTX 1050) ont été reconnues instantanément dès le démarrage, que les pilotes se sont installés sans aucun problème et que le logiciel Nvidia App a permis de les configurer comme n'importe quel GPU. Le système est totalement transparent pour l'utilisateur et prêt à l'emploi dès le branchement, sans aucun paramétrage particulier.
Difficile de ne pas être agréablement surpris, et impressionné, par cette solution ingénieuse. Au-delà des résultats de performances brutes dans les jeux, qui varieront nécessairement selon la carte graphique utilisée, c'est la facilité d'installation et d'utilisation du système qui séduit. La promesse de Beelink était d'offrir la flexibilité d'un mini PC avec la puissance d'un GPU dédié lorsque c'est nécessaire, et cette promesse nous semble tenue en l'état.
Dernier point avant de clore cette section sur les performances du GTi13 Ultra, avec un détour par CrystalDiskMark pour évaluer la vélocité du SSD. En la matière, les résultats sont bons sans être exceptionnels, avec une lecture séquentielle à 5,1 Go/s et une écriture séquentielle à 4,7 Go/s. C'est dans la bonne moyenne des PC actuels et suffisant pour la plupart des usages, dont le jeu vidéo. Les charges de travail sollicitant fortement le stockage, avec des échanges volumineux et fréquent entre la RAM et le SSD seront peut-être à la peine, mais la plupart des tâches courantes, créatives et ludiques s'effectueront sans problème.
Beelink GTi13 Ultra et EX Dock Station : un refroidissement efficace et une ventilation discrète
Un aspect crucial et parfois problématique des mini PC est la gestion du refroidissement, surtout lorsque des composants puissants sont concentrés dans un petit volume. Dans ce domaine, Beelink a beaucoup peaufiné la conception de ses machines ces dernières années et est parvenu à une formule assez redoutable, comme nous l'évoquions en introduction. Comme pour les modèles de la gamme SER, le GTi13 Ultra et ses différentes déclinaisons adoptent une construction avec aspiration de l'air frais par le dessous et expulsion de l'air chaud par le panneau arrière, le flux d'air étant dirigé à l'intérieur par un couple ventilateur et chambre à vapeur.
Cette architecture, qui faisait déjà des merveilles dans le SER8, produit ici encore des résultats bluffant malgré l'intégration du bloc d'alimentation et de haut-parleurs dans le boitier, qui génèrent nécessairement de la chaleur et entravent la circulation de l'air. C'est bien simple, même à pleine charge après deux cycles complets de Cinebench ou une session longue sur un jeu gourmand, la carte mère et le CPU ne sont jamais montés au-dessus de 77 °C. Une température maximale excellente pour un PC aussi compact doté d'un seul ventilateur, et qui permet d'éviter les fluctuations de performances dues à la chaleur tout en réduisant l'usure des composants.
Mieux encore, ce refroidissement efficace ne se fait pas au prix de nuisances sonores importantes. L'unique ventilateur tourne en général à une vitesse de 1400-1500 RPM (tours par minute) dans les usages courants, ce qui produit certes un souffle audible et continue, mais particulièrement bas. N'importe quel bruit ambiant, même le fait de taper au clavier, couvre aisément le son de la ventilation, et comme celle-ci se montre remarquablement stable et ne s'emballe pas subitement pour rien, on peut rapidement oublier sa présence. Même en pleine charge, le ventilateur monte au maximum à 1800 RPM, ce qui reste très acceptable, et ne produit jamais un bruit aigüe ou strident.
En la matière, on pourrait même dire que Beelink fait preuve d'un excès de prudence. Vu les températures relevées au cours de nos différentes utilisations, il est tout à fait envisageable d'utiliser une application de contrôle des ventilateurs afin de limiter leur vitesse de rotation dans les situations les plus courantes, comme la navigation sur le Web ou la bureautique. Le niveau de bruit du GTi13 Ultra, déjà très faible de base, peut donc encore être réduit et optimisé pour obtenir un mini PC presque parfaitement silencieux en toutes circonstances.
Un dernier mot sur un point particulier : les nuisances sonores de la carte graphique dédiée. Contrairement à une configuration de type "tour PC" classique, le GPU est ici exposé à l'air libre et posé sur le bureau, ce qui rend sa ventilation d'autant plus audible. Et dans notre cas, la carte graphique utilisée était sujette à un coil whine assez prononcé dès qu'elle montait en charge, dans les jeux par exemple. Le choix d'une carte graphique la plus silencieuse possible est donc encore plus important avec ce système de station d'accueil qu'avec une tour de PC fermée.
Beelink GTi13 Ultra et EX Dock Station : une excellente solution pour la création et le jeu vidéo
Avec son GTi13 Ultra et sa station d'accueil EX, l'ambition et la promesse de Beelink sont de réunir les avantages d'un mini PC et d'une carte graphique dédiée au sein d'un même système, puissant et polyvalent, le tout à un prix raisonnable. Au bout du compte, nous trouvons ces objectifs largement atteints et la proposition de Beelink plus que convaincante.
Le GTi13 Ultra est déjà en lui-même un mini PC très flexible et touche-à-tout, grâce à sa configuration matérielle musclée et sa connectique complète. Son esthétique sobre, sa fabrication soignée et son système de refroidissement aussi efficace que discret en font déjà un mini PC parfait tant pour le travail que les loisirs, avec un rapport qualité-prix solide.
L'ajout de la station d'accueil EX le fait littéralement changer de catégorie, en lui permettant de devenir un véritable PC de jeu ou de création de contenu, tout en conservant sa compacité et sa transportabilité quand c'est nécessaire. La compatibilité de la station d'accueil avec un large panel de cartes graphiques parmi les plus populaires renforcent encore son intérêt.
Mis bout-à-bout, les prix du GTi13 Ultra, de l'EX Dock Station et d'une carte graphique dédiée s'approchent de ceux de PC gamers avec des configurations équivalentes. Les deux solutions entrent donc en concurrence directe et se posent alors la question de savoir laquelle est la plus "intéressante" ou la plus "rentable".
Il n'y a pas de réponse absolue à cette question, et le bon choix dépendra avant tout de vos attentes et de vos besoins. Les tours PC classiques sont sans aucun doute plus évolutives sur le long terme, étant donné que chaque composant peut être remplacé progressivement. Elles sont en revanche (beaucoup) plus encombrantes et peu pratiques à transporter.
Les mini PC Beelink de la gamme GTi Ultra sont moins évolutifs sur le très long terme, car le CPU ne peut pas être changé et même si la RAM et le stockage sont extensibles, l'opération est un peu pénible. En revanche, ils sont (beaucoup) plus compacts, moins énergivores au quotidien, et peuvent être glissés dans un sac pour être emmenés partout en cas de besoin.
Chacun jugera de la solution qui lui convient le mieux selon ses critères. Pour conclure, ce qui nous semble remarquable, c'est que la proposition de Beelink permet d'obtenir, avec un mini PC, le même niveau de performances qu'un PC gamer en bonne et due forme, pour un prix équivalent. C'est donc une nouvelle option viable pour les utilisateurs, et c'est toujours une bonne chose.