Amazon et AliExpress ont de la concurrence : Joybuy fait ses débuts en France
JD.com, géant chinois de l'e-commerce, tente une incursion en France avec sa nouvelle plateforme Joybuy. On y trouve des produits variés, allant de l'électronique à l'épicerie. Mais le contexte n'est pas des plus propices...
Grâce à une politique tarifaire marketing ultra-agressive et des prix défiant toute concurrence, les géants chinois Shein, AliExpress et Temu ont su s'imposer durablement sur le marché européen. En dépit des nombreuses critiques qui les visent – promotion de la surconsommation, empreinte écologique désastreuse, conditions de travail déplorables des employés –, ces mastodontes du e-commerce continuent d'enregistrer un succès fulgurant. À tel point que même Amazon essaye de copier leur modèle avec sa plateforme Haul. Mais un nouvel acteur pourrait bien marcher sur leurs plates-bandes.
Il s'agit de JD.com, un autre géant de l'e-commerce chinois, qui dessert un marché de 1,4 milliard de personnes dans l'Empire du Milieu. Il avait déjà tenté une première incursion en Europe avec la plateforme Ochama, qui n'a visiblement pas rencontré le succès escompté. Il retente aujourd'hui sa chance avec Joybuy, un site en version bêta proposant des produits en tout genre en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Belgique et au Luxembourg, comme nous l'apprend LSA Conso.
Joybuy : une arrivée dans un contexte pour le moins tendu
La nouvelle plateforme chinoise se présente avec le slogan suivant : "Don't just buy, Joybuy". Son but : "répondre aux besoins de nos clients en leur offrant un service simple, pratique, mais également agréable et ludique". Pour cela, Joyboy mise sur une gamme de produits extrêmement variée, avec de l'électroménager, des appareils high tech, de l'épicerie, des produits d'entretien, de beauté et d'hygiène, ou encore des vêtements. On retrouve un système de parrainage et de cashback assez classique. Les prix sont toutefois plus élevés que ceux que l'on trouve chez Temu, l'entreprise se plaçant davantage dans le giron d'AliExpress et d'Amazon. Toutefois, au contraire du premier qui ne sert que d'intermédiaire entre les vendeurs et les acheteurs, JD.com vend en direct la majorité de ses produits, en s'appuyant sur son importante infrastructure logistique. La firme promet un meilleur contrôle qualitatif des produits commercialisés.
L'arrivée de JD.com en France aurait pu survenir à un moment plus opportun. Elle coïncide, en effet, avec la vive controverse suscitée par l'installation de Shein au BHV. Peu après, c'est Temu qui a alimenté la polémique en concluant un partenariat stratégique avec La Poste pour la livraison de ses colis – un accord mal perçu par les acteurs du commerce français. Sans compter qu'une proposition de loi votée par le Sénat en juin dernier prévoit l'instauration d'une taxe sur les petits colis livrés par des entreprises établies hors de l'Union européenne comprise entre deux et quatre euros. Une mesure qui fait également l'objet d'un projet de loi européen, qui devrait prendre effet en 2028 (voir notre article).
Le dossier est d'autant plus sensible que JD.com pourrait entrer au capital du groupe Fnac Darty. Fin juillet, le géant chinois a en effet lancé une offre de rachat auprès de l'allemand Ceconomy, distributeur de produits électroniques et deuxième actionnaire de Fnac Darty avec 22 % du capital, juste derrière l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky, qui en détient 24 %. Le projet est actuellement à l'étude au ministère de l'Économie.

