Instagram, Facebook, Snapchat : vers la fin de l'anonymat sur les réseaux sociaux ?

Instagram, Facebook, Snapchat : vers la fin de l'anonymat sur les réseaux sociaux ?

La France va-t-elle vers supprimer l'anonymat sur les réseaux sociaux ? C'est ce que souhaiteraient des députés qui réclament la mise en place d'une certification d'identité en ligne. Une mesure qui suscite des débats animés.

Vers la fin de l'anonymat sur les réseaux sociaux ? C'est peut-être ce vers quoi nous nous dirigeons en France. Plusieurs dizaines de députés ont décidé de faire de la certification d'identité obligatoire en ligne une priorité en déposant un amendement en ce sens dans le cadre du projet de loi de sécurisation de l'espace numérique, qui sera débattu le mercredi 4 octobre . Si cet amendement venait à être adopté, il obligerait tous les Français à certifier leur identité, et ce dès qu'ils ouvrent un nouveau compte sur les réseaux sociaux, rapporte BFM Tech.

Si certains députés de la majorité veulent en finir avec l'anonymat, que les utilisateurs de réseaux sociaux aux pseudos farfelus se rassurent, ils ne les perdront pas pour autant ! En effet, qui dit fin de l'anonymat ne veut pas dire fin du pseudonymat. Concrètement, un utilisateur pourra toujours garder son " surnom " sur les réseaux sociaux, mais il devra passer " par un tiers ", comme France Connect lors de la création dudit compte. Cela permettra donc aux autorités de contrôle de savoir, en cas de litige, qui se cache derrière Pierrotdu75, trompettecoeur, ou steph44.

Fin de l'anonymat sur Internet : une mesure qui divise

Dans leur texte, les députés assurent qu'"il ne s'agit pas de rendre l'espace numérique plus contraignant ou plus sécuritaire. Il s'agit de le rendre au moins aussi civilisé et sûr que l'espace physique en responsabilisant les internautes." Pour l'utilisateur, le changement ne sera pas visible. En réalité, dès lors que les autorités judicaires recherchent qui se cachent derrière tel ou tel pseudo, elles le font par le biais de l'adresse IP, rattachée au contrat internet de l'utilisateur. Les députés le reconnaissent eux-mêmes : " Il ne s'agit pas d'un changement profond dans le fonctionnement, mais plutôt d'une prise de conscience des internautes, afin qu'ils comprennent qu'il n'y a pas d'anonymat en ligne. Nous misons davantage sur de l'autocensure. "

Si le projet de loi est soutenu par plusieurs dizaines de députés de la majorité, tous n'y sont pas favorables. C'est notamment le cas d'Éric Botherel et Philippe Lacombe. Selon eux, cette mesure serait "inefficace et dangereuse". Dans une tribune, ils s'interrogent : "Sommes-nous prêts à anéantir tout ce qui contribue à la confiance dans nos échanges virtuels, au prétexte fallacieux que les risques encourus en ligne par les criminels ne se matérialisent pas dans le monde réel ?" Ils ne sont d'ailleurs pas les seuls à remettre en cause cet amendement. D'après le cabinet de Jean-Noël Barrot, ministre chargé de la Transition numérique, l'exécutif serait également récalcitrant à l'idée de mettre en place un tel dispositif. Rendez-vous donc le 4 octobre pour savoir ce qu'il adviendra de cette initiative…