Meta lance Vibes en France, son flux de vidéos générées par IA

Meta lance Vibes en France, son flux de vidéos générées par IA

Après les États-Unis, Meta déploie Vibes, son flux de vidéos générées par IA, en Europe, via l'appli Meta AI. Ce concurrent de Sora permet de créer du continu à partir d'un simple prompt et de le partager sur les réseaux sociaux.

La course à l'intelligence artificielle qui se joue entre OpenAI et les géants de la tech continue de plus belle ! Après que tout le monde a déployé son chatbot et inséré son IA dans le plus de services possibles, le nouveau cheval de bataille n'est autre que la génération de vidéos. Sur ce point, l'entreprise de Sam Altman a placé la barre haut avec Sora, son outil  associé à un réseau social éponyme destiné à concurrencer TikTok – la seule différence étant qu'il est entièrement rempli de vidéos générées par le modèle de l'entreprise (voir notre article).

De son côté, Google a répondu avec Veo 3, tandis qu'Elon Musk a lancé Grok Imagine et se prépare à accueillir un flux dédié aux vidéos IA avec Vine. Quant à Meta, il a choisi de riposter avec Vibes, disponible depuis le 25 septembre dernier aux États-Unis. Mais, dans un billet de blog, la firme a annoncé la disponibilité de son outil dans toute l'Europe par le biais de l'application Meta AI – qui permet de gérer les lunettes connectées de l'entreprise ainsi que les échanges avec l'assistant IA –, dans un flux dédié.

Meta Vibes : un flux rempli de vidéos générées par IA

L'entreprise décrit Vibes comme "une expérience de création fondamentalement sociale, qui encourage les utilisateurs à remixer, co-créer et construire des histoires avec leurs amis". Concrètement, il est possible de créer une vidéo à partir d'une simple description textuelle (un prompt), ou de remixer une production existante partagée par un autre utilisateur. Les vidéos peuvent intégrer divers effets, animations et musiques. Il est également possible de "remixer" des vidéos déjà réalisées, par exemple en y ajoutant des objets ou en changeant leur emplacement. Elles sont ensuite diffusées directement dans le flux Vibes de Meta AI, mais peuvent aussi être envoyées en DM ou republiées dans les Stories et Reels d'Instagram et de Facebook.

© Meta

L'entreprise n'oublie pas la dimension sociale de la fonction, puis qu'il est possible de mettre des "J'aime", de poster des commentaires, et même de s'abonner à des profils. Notons que le flux algorithmique va s'améliorer au fil du temps, afin de proposer des contenus qui correspondent aux centres d'intérêt de l'utilisateur.

Meta Vibes : une fonction qui laisse entrevoir des dérives

La création et la publication de vidéos générées par IA sont fortement encouragées par Meta, qui y voit une façon de créer le plus "d'engagement" possible sur ses plateformes. "La génération de médias dans l'application [Meta AI] elle-même a été multipliée par plus de dix depuis son lancement", affirme le géant des réseaux sociaux, ravi. En sortant son nouvel outil en Europe, l'entreprise veut clairement prendre de l'avance et damer le pion à Sora 2, qui n'est pas encore accessible partout dans le monde. Mais ce n'est pas sans soulever quelques problèmes.

Lors de son lancement aux États-Unis, Sora avait rapidement été critiqué, notamment pour son absence de garde-fous au niveau des droits d'auteur – ce qui n'a d'ailleurs pas manqué d'attirer des ennuis à l'entreprise. De nombreux articles ont relayé la présence de vidéos racistes, antisémites ou de deepfakes, qui n'ont pas tardé à inonder la plateforme.

© Meta

Or, dans un paysage numérique déjà saturé de formats courts, l'arrivée de flux entièrement composés de vidéos générées par IA vient alourdir encore le tout, alors que notre "temps de cerveau", dont cherchent à s'emparer les plateformes, n'est pas extensible à l'infini. Sans compter que de tels outils participent à brouiller la frontière entre productions humaines et contenus synthétiques. Cette indistinction complique la vérification de l'information et accroît le risque de manipulations visuelles à grande échelle.

Elle s'accompagne aussi d'un coût environnemental non négligeable : la génération de vidéos par modèles IA exige une puissance de calcul considérable, donc une consommation énergétique en hausse. Avec Vibes, Meta étend ces enjeux à des millions d'utilisateurs européens, au moment même où la question de la soutenabilité du numérique devient difficile à ignorer. Mais tant que cela crée de "l'engagement", et donc de l'argent, tout va bien.