Navigation privée dans Chrome : Google va enfin supprimer les données collectées en mode incognito

Navigation privée dans Chrome : Google va enfin supprimer les données collectées en mode incognito

Même en mode incognito, Chrome collecte des données sur les sites consultés. Une pratique qui devrait bientôt prendre fin puisque Google, épinglé par la justice américaine, s'est engagé à détruire les informations récoltées. 

Une navigation… pas si privée. Comme la grande majorité des navigateurs – si ce n'est tous –, Google Chrome a développé le mode incognito, une option permettant en apparence d'explorer la Toile en toute discrétion. Ainsi, les sites visités lors d'une navigation privée ne sont pas mémorisés dans l'historique, et d'autres données, telles que les cookies, les identifiants, les mots de passe ou encore les fichiers temporaires, sont instantanément effacées. En d'autres termes, le mode incognito de Google permet de ne laisser aucune trace sur l'appareil qui a servi à la navigation. 

Malgré tout, certaines entités avaient toujours la main pour recueillir les données des utilisateurs. Dans les faits, les administrateurs de réseaux locaux, les fournisseurs d'accès à Internet, les sites Web consultés et même Google pouvaient enregistrer l'activité des internautes. Une pratique contre laquelle trois utilisateurs se sont dressés, en lançant un recours collectif en 2020 contre la firme de Mountain View. Les trois plaignants reprochaient à l'entreprise de mentir à ses utilisateurs concernant l'aspect privé du mode incognito. "Rien dans la politique de confidentialité de Google ou dans l'écran Incognito ne laisse les utilisateurs penser que, lors de la navigation privée, Google continue de les surveiller de manière persistante et de vendre leur historique de navigation et leurs communications à des tiers", expliquait la poursuite.

Après quatre ans de bataille judiciaire, Google a finalement plié. Comme l'a rapporté le Wall Street Journal, l'entreprise a accepté un accord, qui a été déposé lundi 1er avril devant un tribunal de San Francisco, selon lequel elle doit "supprimer et/ou [de] remédier à des milliards d'enregistrements de données". "Cet accord constitue une étape historique, car il exige des entreprises technologiques dominantes qu'elles fassent preuve d'honnêteté dans leurs déclarations aux utilisateurs sur la manière dont elles collectent et utilisent les données des utilisateurs, et qu'elles suppriment les données ainsi collectées", peut-on lire dans le document. Néanmoins, cet accord reste encore particulièrement flou. Et pour cause : on ne sait pas s'il ne concerne que les données déjà collectées ou s'il a prévu de s'appliquer aux données futures. 

De son côté, Google s'est engagé à retravailler "immédiatement" la page d'avertissement et d'explications du mode navigation privée. Dans une prochaine mise à jour, une note pour "informer les utilisateurs [que le mode incognito] collecte des données de navigation privée " sera intégrée. Enfin, la firme de Mountain View devra bloquer par défaut les cookies tiers pendant une période de cinq ans sur sa fonction. "Google collectera moins de données à partir des sessions de navigation privée des utilisateurs" et il "gagnera moins d'argent avec ces données", ont conclu les avocats des plaignants.