Arnaques : la DGCCRF épingle 14 influenceurs peu scrupuleux

Arnaques : la DGCCRF épingle 14 influenceurs peu scrupuleux

Cet été, pas moins de 14 influenceurs ont été épinglés par la répression des fraudes pour avoir eu recours à des pratiques commerciales trompeuses. Pire, certains vont même jusqu'à promouvoir des produits ou des services dangereux !

Bruno Le Maire avait pourtant prévenu ! Cet été a été ponctué par les annonces de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui, chaque semaine, rend public le nom d'un ou de plusieurs influenceurs ayant enfreint la nouvelle loi qui encadre désormais cette profession (voir notre article). Une pratique du "name and shame" – qui consiste à montrer publiquement du doigt les personnes ou entreprises qui ne respectent pas les législations, afin d'en avertir le grand public – qui accompagne les contrôles effectués par l'organisme. Et autant dire que les infractions sont nombreuses ! Selon le ministre de l'Économie, la DGCCRF a en effet contrôlé 50 sites Internet et comptes d'influenceurs – en majorité sur Instagram – au premier trimestre 2023, soit "trois fois plus que dans les années normales", et relevé pas moins de 30 infractions. Pour le moment, 14 influenceurs ont été épinglés publiquement, sur les 18 concernés par des injonctions de cesser des pratiques illicites et les 16 procès-verbaux pénaux, comme le rapporte BFMTV. La méfiance est de mise !

Pratiques commerciales trompeuses : publicités cachées et chirurgie esthétique

De nombreux influenceurs sont coupables d'avoir réalisé de la publicité cachée. En effet, "toute publication (posts et stories) relevant d'un partenariat commercial rémunéré doit permettre d'identifier son intention commerciale et la personne pour le compte de laquelle elle est réalisée", rappelle la DGCCRF. Pour faire simple, certains messages et publication de ces "créateurs de contenu" laissaient entendre que le produit qu'ils recommandaient à leurs abonnés faisait suite à leur expérience personnelle, alors qu'ils étaient en réalité rémunérés directement ou indirectement pour le faire. C'est le cas des influenceurs Laura Agogue (144 000 abonnés Instagram), Simon Castaldi (337 000 abonnés Instagram), Laura Marra (251 000 abonnés Instagram), Léa Monchicourt (247 000 abonnés Instagram), Gaetan Debled (52 000 abonnés Instagram), Fanny Sanial (340 000 abonnés YouTube) et Rym Renom (1,8 million d'abonnés Instagram).

Mais certaines publicités sont plus graves et dangereuses que d'autres. Ainsi, la promotion de certains produits, comme les boissons alcoolisées, le tabac, les énergies fossiles, les prestations médicales et les produits financiers risqués, est particulièrement encadrée par la loi, pour des motifs d'intérêt général. Aussi, le Gouvernement interdit maintenant la publicité pour la chirurgie esthétique sur les réseaux sociaux. Ce qui n'a pas empêché Anthony Matéo (1 million d'abonnés Instagram), Mélanie Orlenko (776 000 abonnés Instagram), Amandine Pellissard (380 000 abonnés Instagram) et Gulfer Taskiran (485.000 abonnés Instagram) de faire la promotion d'injections d'acide hyaluronique effectuées par une personne n'ayant aucune qualification pour cela. Ce dernier a également fait la promotion de produits de contrefaçon. 

Arnaques des influenceurs : des produits et des services dangereux 

Avec sa nouvelle loi, en plus d'interdire la publicité pour les produits financiers risqués, le Gouvernement limite l'influence commerciale sur les produits et services crypto aux entreprises et associations disposant d'une licence, car certains "influvoleurs" font croire à leurs abonnés qu'ils peuvent gagner de l'argent facilement. Ainsi, l'influenceur de téléréalité Julien Bert (1,9 million d'abonnés Instagram) a été rappelé à l'ordre pour avoir fait la promotion de services de trading illégaux, promettant des "gains certains et réguliers", tandis qu'Illan Castronovo (2,2 millions d'abonnés Instagram) et Mélanie Orlenko (décidément !) ont de leur côté promu un service de conseils en paris sportifs, ainsi qu'un système visant à détourner l'argent du compte personnel de formation (CPF).

Enfin, certains influenceurs ont été épinglés pour avoir fait la promotion de produits en leur attribuant des vertus médicales non prouvées scientifiquement. Sur ce point, l'influenceuse Capucine Anav (1,7 million d'abonnés Instagram) a décroché le gros lot en vantant l'absence de bisphénol A dans des tétines – alors que cette substance est interdite par la loi – et en assurant que des patchs anti-ondes à coller sur son smartphone étaient la solution miracle contre les ondes émises par ce dernier – alors qu'ils sont inutiles, et même dangereux (voir notre article) ! Cela a d'ailleurs donné lieu à une séquence surréaliste sur BFMTV où, interrogée à ce sujet, elle avait de nouveau fait la promotion de l'accessoire. Notons toutefois que, malgré toutes ces injonctions, les comptes Instagram de l'ensemble des influenceurs cités sont toujours accessibles. Avec la nouvelle loi, ces derniers encourent jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 300 000 euros d'amende.