Test du Motorola Edge 70 : quand la finesse trouve ses lettres de noblesse
Si Apple et Samsung ont déçu avec leurs smartphones ultra fins, Motorola semble avoir trouvé la bonne formule avec l'Edge 70, un modèle équilibré, bien fini et abordable, qui ne fait pas de concession sur les performances et l'autonomie.
Outre leur finesse qui ne laisse pas indifférent, le Samsung Galaxy S25 Edge sorti peu avant l’été et l’iPhone Air livré par Apple à la rentrée, partagent un autre point commun : un tarif vraiment excessif. Et l’effet « Waouh ! » de se transformer presque instantanément en effet « Houlà ! » à la lecture du ticket de caisse. À 1252 euros pour le premier et 1229 euros pour le second, le régime minceur devient visiblement un véritable soin de luxe pour un smartphone.
Et pourtant, les deux marques ont dû concéder de sérieux compromis techniques pour parvenir à leurs fins au point de fournir des prestations dignes de modèles de milieu de gamme.
Alors que ces deux appareils nous ont laissés quelque peu perplexes, tout comme le public chez qui l’enthousiasme est vite retombé, voici qu’entre dans la danse un troisième larron : Motorola. Avec son Edge 70, la marque aux ailes d’argent et aux dents longues, compte bien se démarquer dans cette nouvelle et néanmoins fragile tendance minceur. Commercialisé au prix officiel de 799 euros, l’appareil frappe déjà un grand coup face à la concurrence. Mais toucher au portefeuille est-il suffisant pour séduire ? Nous avons testé ce Motorola Edge 70 pendant plusieurs semaines, voici notre verdict.
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Motorola Edge 70 : un design élégant et confortable
Les smartphones qui peuvent se réclamer d’un gabarit ultrafin ne sont que trois aujourd’hui sur le marché européen. Les comparaisons seront donc rapides. L’iPhone Air d’Apple occupe la première marche du podium avec 5,64 mm d’épaisseur. Le S25 Edge de Samsung se classe juste derrière avec 5,8 mm et le dernier arrivé testé ici obtient la médaille de bronze avec 5,99 mm soit 0,34 mm d’écart avec le premier de la classe. Est-ce si dramatique ? Bien sûr que non.
Pour avoir manipulé ces trois appareils, cette différence minime ne se ressent absolument pas en mains. Idem pour le poids, critère avec lequel le Edge 70 cloue le bec à ses deux adversaires avec 159 g à la pesée contre 165 g pour l’iPhone Air et 163 g pour le S25 Edge de Samsung. Autrement dit, comme les deux autres, Motorola signe un mobile aux mensurations et à la densité auxquelles on n’est plus habitué et c’est très agréable.
D’autant que la firme a aussi soigné le look. Pas de verre ici mais un revêtement texturé en silicone. C’est moins luxueux certes mais aussi beaucoup moins glissant si l’on ne souhaite pas gommer l’effet minceur en couvrant l’appareil d’un coque (fournie et compatible Qi2 pour la charge à induction par ailleurs).
Contrairement à ses deux concurrents, le Motorola inspire donc la solidité. Pourtant, avec son cadre en aluminium, il se veut moins résistant aux chocs que l’iPhone Air avec son cadre en titane qui lui se transforme rapidement en petite savonnette avec son verre mat. Et pour rassurer encore un peu, l’Edge 70 profite d’une certification MIL-STD-810H (résistance aux chutes et aux larges écarts de températures) et des certifications IP68/69 pour ne pas souffrir d’une immersion dans l’eau et à l’eau sous pression.
Le reste du design s’inspire de la gamme Edge avec un bloc photo carré niché en haut à gauche du dos. On regrette juste que Motorola ait souhaité apposer une plaque brillante sous les capteurs. Contrairement à ses Edge 60 où les modules semblent se fondre dans le dos du boîtier. Dommage.
Côté face, l’appareil ne déçoit pas non plus. Il se dote d’un bel écran Oled de 6,67 pouces offrant une définition de 2712 x 1220 pixels pour une résolution de 446 ppp. Cette dalle dont le taux de rafraîchissement grimpe à 120 Hz, présente, selon la marque, une luminosité très confortable à 4500 nits. Nous ne sommes pas parvenus à grimper jusque-là mais force est de constater que la lisibilité demeure excellente dans toutes les situations de lumière.
Motorola Edge 70 : des performances suffisantes pour la plupart des usages
Fiche technique
| Taille écran | 6,67 pouces |
| Définition écran | 2772 x 1220 pixels |
| Technologie écran | Amoled 60-120 Hz |
| Luminosité (Pic) | 4500 nits |
| SoC | Qualcomm Snapdragon 7 Gen 4 |
| Mémoire vive | 12 Go |
| Stockage | 256 Go / 512 Go |
| Capteurs photos (dos) | 50 + 50 Mpx |
| Capteur photo (selfie) | 50 Mpx |
| WiFi / Bluetooth | 6E/5.4 |
| 5G | Oui |
| Batterie / Charge fil/ss-fil | 4800 mAh / 68W /15W |
| OS | Android 16 |
| Dimensions | 159,9 x 74 x 5,99 mm |
| Poids | 159 g |
Un peu trop gourmand, Samsung a doté son Galaxy S25 Edge du processeur le plus haut de gamme du moment lors de sa sortie, le Snapdragon 8 Elite. Un choix ambitieux tant ce SoC, lorsqu’il est mal refroidi, peut transformer le smartphone en chaufferette ou voir ses performances chuter. Ce qui ne manque pas d’arriver dans un mobile aussi fin. Motorola a souhaité joué la prudence. La firme a doté le Edge 70 d’un SoC Snapdragon 7 Gen 4 de Qualcomm. Un processeur de milieu de gamme sorti à la fin du printemps 2025 et que l’on croise pour la première fois dans nos contrées. Ce n’est donc pas une bête de course (ce n’est pas le but recherché) mais cela ne l’empêche pas de subvenir confortablement à tous les besoins ou presque et surtout, cela permet à Motorola de faire baisser le coût de son mobile.
Avec notre panoplie de benchmarks habituels, ce Snapdragon 7 Gen 4 s’en sort honorablement. Adossé à 12 Go de RAM, il parvient à délivrer des résultats cohérents et très corrects. Au quotidien, ses performances lui donnent l’occasion de briller dans la manipulation de n’importe quelle application. Aucun ralentissement ni temps de latence ne vient perturber l’expérience.
Il n’y a qu’en jeu ou le Snapdragon 7 Gen 4 et son GPU Adreno 722 montre quelques faiblesses. Avec notre titre de référence Genshin Impact, mieux vaut adopté une qualité de graphismes calée sur Moyen pour obtenir et maintenir une fluidité à 60 images par seconde. En revanche, nous avons apprécié la maîtrise de la chauffe avec un pic établi à 40°C seulement au dos de l’appareil.
Côté système, le Edge 70 est animé par Android 16 (la dernière version en date) et la surcouche logicielle maison MyUX. Fluide et réactive, l’interface se rapproche de la proposition native d’Android. L’IA est bien évidemment à bord de l’appareil. La tranche gauche du Edge 70 accueille d’ailleurs un bouton qui, après une pression longue, permet de lancer plusieurs actions avec Copilot Vision (Gemini est également présent bien entendu) de prendre des notes, de créer des fonds d’écran, de débriefer les notifications, etc.
Côté photo, l’IA permet l’animation de clichés ou encore la prise de clichés de groupes réussis. Un panel de fonctions classique mais efficace. Ce que l’on regrette en revanche, c’est la politique de suivi logiciel. La marque promet ainsi trois ans de mises à jour système et cinq ans de correctifs de sécurité. C’est bien faible face à la concurrence (7 ans chez Samsung et autant chez Apple).
Motorola Edge 70 : la photo sans prétention
Pour ce modèle ultrafin, Motorola n’a pas souhaité réaliser trop de compromis sur la photo. La proposition se rapproche ainsi de celle du S25 Edge de Samsung avec un grand-angle (50 Mpx, f(/1,8) et un ultra grand-angle (50 Mpx, f/2,0). Le troisième module que l’on aperçoit au dos se destine simplement à gérer la lumière. En façade, le poinçon dans l’écran héberge une capteur de 50 Mpx (f/2,0) lui aussi. Une monture a priori plus polyvalente que sur l’iPhone Air.
De jour, le grand-angle offre une prestation agréable. Les clichés profitent d’un bon piqué avec des couleurs un peu clinquantes mais pas criardes non plus. C’est assez réussi même si l’on constate une petite tendance à la surexposition qui conduit à rendre les zones claires encore plus claires.
Pas de téléobjectif ici non plus. Le Edge 70 propose un zoom x2 par recadrage sans perte plutôt réussi. Les détails demeurent présents et les couleurs conservent leur saturation un brin haute. Au-delà (le Edge 70 grimpe à 20x en numérique) l’exercice devient logiquement plus compliqué avec des détails qui se perdent faute à un lissage trop agressif pour compenser.
Pour les portraits, le Edge 70 n’est pas le meilleur compagnon. Le détourage est souvent un peu grossier avec un bokeh appliqué à la va-vite. Plusieurs essais sont parfois nécessaires pour aboutir à un résultat convenable.
Le module ultra grand-angle reste appréciable. Il conserve des couleurs vives et tape-à-l’œil. La netteté, présente au centre du cliché, tend toutefois à disparaître plus on se rapproche de la périphérie de l’image.
Lorsque la lumière décroit, le Edge 70 se montre moins à l’aise. Le piqué prend un petit coup dans l’aile, la faute à un lissage plus prononcé qui estompe les détails. On constate aussi une tendance à tirer vers le jaune. Néanmoins, sur petit écran, le résultat peut faire illusion.
L’ultra grand-angle s’avère très en retrait par rapport à la proposition de Samsung (l’iPhone n’en dispose pas de son côté). Difficile d’obtenir une image nette.
Motorola Edge 70 : une bonne autonomie dans sa catégorie
Gabarit aminci ne rime pas forcément avec bonne autonomie. Avec les smartphones ultrafins, caser un accu de belle capacité demeure complexe. Le Motorola Edge n’échappe pas à cette contrainte physique et embarque une batterie de 4800 mAh tout de même. L’astuce : recourir à la technologie Silicium-Carbone, en vogue sur les mobiles haut de gamme. Elle permet d’offrir une capacité plus grande dans un même volume. Ainsi équipé, l’Edge 70 affiche un autonomie relativement confortable. Notre test PC Mark montre une endurance d’un peu plus de 14h30 avec encore 20 % de batterie sous le coude. C’est mieux que le S25 Edge de Samsung dans les mêmes condition mais doté lui d’une batterie « classique » de seulement 3900 mAh (sans compter que le Snapdragon 8 Elite se révèle plus gourmand).
Avec un usage standard, il encaisse facilement la journée en ne terminant pas sur la réserve. Il peut même enchaîner sur une soirée et un début de matinée si l’on ne tire pas trop sur la luminosité de l’écran. C’est très confortable. D’autant que la recharge, comme souvent chez Motorola, est bien maîtrisée. Le Edge 70 supporte la charge rapide 68W (filaire) et 15W sans fil. Branché à notre chargeur Anker 100 W, il ne nous aura fallu que 45 minutes pour refaire le plein à 100 %. Au bout de 20 minutes, l’appareil avant déjà récupéré 52 % de batterie. Bien joué.
Motorola Edge 70 : la finesse au juste prix
Bien entendu, Motorola n’a pas attendu la sortie du S25 Edge de Samsung et de l’iPhone Air pour élaborer son Edge 70. La firme aux ailes d’argent, filiale de Lenovo, a pu néanmoins constater la méfiance du public vis-à-vis de ces smartphones très fins et acter que les compromis concédés par ses deux concurrents n’ont pas forcément séduit. L’approche du Edge 70 pourrait bien faire renaître l’étincelle. Ce smartphone au design réussi parvient à proposer une endurance correcte, une recharge rapide, un volet photo certes simple mais convenable pour la plupart des usages le tout avec des performances largement suffisantes au quotidien.
Là ou Moto fait la différence, c’est sur le prix. Chez Samsung et Apple, l’argument de la finesse doit justifier à lui seul un tarif au-dessus, voire très au-dessus des 1000 euros. Motorola parvient de son côté à rester sous la barre des 800 euros avec des prestations très convaincantes. Si finesse et poids plus restent un critère privilégié dans le choix de votre prochain smartphone, le Edge 70 se présente comme le meilleur candidat à l’heure actuelle.




















