Test SwitchBot K10+ : un mini robot aspirateur efficace… et téméraire

Test SwitchBot K10+ : un mini robot aspirateur efficace… et téméraire

Avec son K10+, le Chinois SwitchBot veut tordre le cou à une idée reçue : les aspirateurs robots ne valent le coup que pour les maisons ou les grands appartements. Il en résulte un appareil riquiqui mais qui fait presque tout comme les grands. Presque.

Le monde des aspirateurs robots est peuplé d'appareils ronds la plupart du temps, carrés plus rarement, mais affichant tous un gabarit plus ou moins équivalent. Ils se destinent aux appartements ou aux maisons offrant de belles pièces réparties sur une grande surface permettant au robot de naviguer sereinement en faisant son office et en délestant les occupants de la tâche ingrate du coup de propre quotidien sur les sols. Ces robots sont aussi livrés avec une station d'accueil généralement assez imposante, qui intègre un système de vidange du bac à poussière et aussi, selon les modèles, un dispositif de bacs à eau propre et sale pour que le robot puisse laver les sols. Aussi, même si on dispose d'un logement à la superficie plus modeste, il n'est pas toujours évident de caser cet attirail juste pour s'occuper de l'entretien des sols.

C'est en partant de ce constat que le Chinois SwitchBot a conçu le K10+. SwitchBot n'est pas un spécialiste dans le domaine. La société conçoit divers appareils connectés comme des serrures, des interrupteurs, des thermomètres, des humidificateurs d'air et même un dispositif malin pour ouvrir et fermer des rideaux depuis un smartphone. Nous les avions rencontrés lors du salon IFA à Berlin en septembre dernier et étions étonnés de découvrir sur leur stand ce qui ressemblait alors à un jouet. Le K10+ n'a en effet que peu de traits communs avec les autres aspirateurs robots que nous avons vus jusque-là. Il adopte un gabarit mini. Ce qui ne l'empêche pas d'embarquer un moteur d'aspiration assez puissant et un système de lavage des sols atypique. Avec le K10+, SwitchBot vise donc les logements à la superficie plus restreinte, mais pas seulement. La taille réduite de l'appareil tourne aussi à son avantage dans quelques situations. Nous avons pu tester le SwitchBot K10+ pendant plusieurs semaines. Voici notre verdict.

© SwitchBot
SwitchBot K10+ : l'avis de CCM
  • Encombrement réduit de la station d'accueil
  • Taille du robot
  • Efficacité de l'aspiration
  • Appli simple et complète
  • Prix
  • Système de lavage peu pratique et inefficace
  • Bruit en mode Max
  • Un peu brutal avec les obstacles
  • Voix et manuel en anglais
  • Navigation perfectible

SwitchBot K10+ : un robot pensé avant tout pour la compacité

Prenez un robot aspirateur laveur traditionnel avec sa station d'accueil. Divisez les proportions par deux environ et vous obtenez le SwitchBot K10+. C'est simple, lorsque nous avons réceptionné le carton de l'appareil nous avons pensé qu'il s'agissait d'un tout autre produit. Placé à côté du DreameBot L20 Ultra (lire notre test), le K10+, avec ses dimensions riquiquis, ressemble à un jouet, sorte de version pour enfant d'un aspirateur robot.

À gauche, le DreameBot L20 Ultra, à droite, le SwitchBot K10+ © CCM

À commencer par la station, qui ne mesure en effet que 32 cm de hauteur pour 26 cm de largeur et 21 cm de profondeur. Un gabarit très compact qui permet de la caser très facilement dans les endroits étroits. D'autant que, contrairement aux modèles habituels, la station ne dispose pas de rampe d'accès pour le robot.

La station d'accueil du K10+ face au DreameBot L20 Ultra, encombrement réduit. © CCM

Celui-ci vient simplement se coller devant afin d'établir le contact pour recharger sa batterie et purger son bac à poussière (deux sacs sont fournis).

Le connecteurs de charge de la station et l'orifice de vidange du bac à poussière © CCM

Une fois soulevé, le capot de la station laisse apparaître un large bac où se loge le sac de récupération de poussière d'une contenance de 4 litres… et c'est tout. Aucun bac d'eau à l'horizon.

Sous le couvercle de la station, une petite pièce de plastique attire l'attention. Il s'agit du module à clipser au robot pour les phases de lavage de sol. Nous y reviendrons plus loin.

À gauche, le DreameBot L20 Ultra, à droite, le SwitchBot K10+ © CCM

La station pèse 3,4 kg. C'est finalement assez léger et il faudra faire attention à ne pas la déplacer malencontreusement en la heurtant du pied, par exemple.

Le robot se son côté adopte la même philosophie qui tend à viser le maximum de compacité. Il ne mesure que 24,8 cm de diamètre contre habituellement 35 cm ou plus pour les autres robots. Sa hauteur quant à elle demeure assez standard avec ses 9,2 cm. C'est qu'il doit pouvoir embarquer presque autant de technologie que les autres dans un boîtier plus réduit. Ainsi, le traditionnel capteur LiDAR campe au sommet du boîtier tout de plastique vêtu. À l'avant du pare-chocs dont il se sert très fréquemment, le robot dispose de capteurs infrarouge pour détecter les obstacles.

sous le couvercle magnétique se cache l'interrupteur et le mini bac à poussière

Sous le robot, c'est du classique. Figure ainsi la brosse centrale d'une taille forcément réduite. Elle ne mesure ici que 13,5 cm de long, épaulée d'une brossette latérale rotative au poils de nylon particulièrement rigides (une seconde brossette est fournie).

La brosse centrale est de son côté équipée de poils souples et d'un rouleau de de lamelles de caoutchouc pour attraper les déchets qui se présentent. Cependant, sa matière et sa conception provoquent quelques désagréments. Les cheveux et autres fils s'y entortillent comme de la barba papa. Il faut les couper pour les en retirer. Un entretien régulier est donc à prévoir.

À l'arrière, s'alignent deux petits picots. Ils permettent de fixer le support à lingette destiné à laver le sol.

Ainsi taillé, le K10+ présente quelques avantages. Il peut se faufiler aisément dans des zones inatteignables par les robots habituels. Il passe ainsi entre les pieds de chaises ou les espaces étroits. Les autres se contentent de faire le tour ou exigent de faire un peu de rangement avant de lâcher la machine. Il se montre également plus à l'aise dans les coins. Sa taille ne l'empêche pas non plus d'être vigoureux. Il peut grimper (jusqu'à 2 cm) pour franchir les barres de sol ou les pieds de fauteuil. Un vrai casse-cou qu'il vaut mieux cependant surveiller.

© SwitchBot

SwitchBot K10+ : une navigation et un évitement des obstacles perfectibles

Comme les autres robots, le premier lancement du K10+ passe par une phase de repérage. Le robot se déplace seul de pièces en pièces pour établir la carte du logement. Il sait délimiter chaque pièce avec plus ou moins de succès mais peu importe puisqu'il est ensuite possible d'intervenir sur la carte depuis l'appli pour définir précisément chaque zone de la maison et les nommer comme bon vous semble. Pendant cette phase d'apprentissage, et même après, mieux vaut toutefois garder un œil sur les pérégrinations de l'appareil. Il peut avoir tendance à se perdre. Il lui arrive de tourner en rond sur lui-même, d'effectuer plusieurs allers-retours sur une distance de quelques dizaines de centimètres, il paraît hésiter puis repart et recommence sans que l'on ne comprenne vraiment ce qui le perturbe puisque la carte 2D s'affiche à la volée sur l'application. De la même façon, il peut ne pas se montrer très tendre avec les obstacles qu'il rencontre. Il se cogne, il insiste jusqu'à pousser parfois une chaise un peu légère ou tenter par tous les moyens d'aller voir plus loin ce qui se passe. Gare donc aux objets légers ou fragiles (comme des vases) qui peuvent se trouver sur son passage. Et ce, même en activant le mode anticollision qui, comme son nom l'indique, est censé l'empêcher de se frotter aux obstacles.

Il continuera de s'en approcher en douceur, certes, mais n'hésitera pas à les pousser s'il le peut. Contrepartie bénéfique de ce zèle : le K10+ prend un soin tout particulier à longer les murs ou les pieds de tables et de chaises. Son pare-chocs entre très régulièrement en contact avec tout ce qui se trouve devant lui.

SwitchBot K10+ : une application claire et quelques bugs

Pour son application (en français, mais avec quelques approximations), SwitchBot a misé sur la simplicité et l'efficacité. Sitôt la carte du logement établie, on peut modifier le nom des pièces, les fusionner ou les diviser, si l'engin n'a pas réussi à les distinguer, indiquer si le sol est recouvert de tapis ou de moquette (le K10+ peine à identifier les différence de surfaces), lui interdire des zones, etc.

Il est aussi possible de définir un mode d'aspiration (silencieux, standard, puissant ou max), choisir un ordre de priorité pour chaque pièce et le nombre de passages souhaités pour chacune d'elles.

Dans les réglages, on trouve une option baptisée Forfait voix. Il s'agit juste de définir la voix du robot (anglais ou japonais seulement). Le mode Ne pas déranger quant à lui ordonne au robot de regagner sa base et d'y rester en silence pendant la plage horaire définie. Une fonction permet de connaître normalement l'état d'usure des différents accessoires. Mais elle ne fonctionne pas du tout. Pour avoir accès à ces données, il faut passer l'appli en anglais.

De la même façon, le Mode télécommande permet de déplacer le robot où on le souhaite à l'aide de boutons virtuels à l'écran du mobile mais impossible une fois sur place de lancer une phase d'aspiration. Elle est donc complètement inutile.

SwitchBot K10+ : une aspiration efficace mais lente

Alors, petit gabarit signifie-t-il travail bâclé ? Pas du tout. Le K10+ s'en sort étonnamment bien, quel que soit le type de surface sur lequel il vadrouille. Il longe efficacement les murs et sa balayette latérale rotative tourne à une vitesse optimale pour ne pas éjecter au loin les déchets qu'elle percute. La puissance d'aspiration est elle aussi étonnante pour ce modèle miniature avec ses 2500 Pa. Les gros déchets ne lui résistent pas et, sur les moquettes comme les tapis, il réussit à faire du bon travail en collectant les cheveux qui peuvent s'agripper aux poils. Il fait donc aussi bien que les autres ? Oui mais en prenant son temps. Sa taille réduite l'oblige à effectuer plus d'allers-retours que les autres, avec un tracé plus serré. Ainsi, pour une pièce de 20 m2, un bon nettoyage (avec deux passages) a nécessité une bonne grosse demi-heure de travail. C'est long mais efficace. Par ailleurs, le niveau sonore reste assez supportable en mode Standard. En revanche, lorsque l'on active le mode Max, c'est une autre histoire. On s'approche de la puissance sonore émise par un aspirateur classique. Idem pendant la purge du bac à poussière.

SwitchBot K10+ : un module de lavage gadget et inefficace

C'est le seul gros faux pas de SwitchBot avec son K10+. À trop vouloir faire comme les grands, le robot se rate sur la partie lavage. Puisque le robot est riquiqui, il ne peut pas embarquer de réservoir d'eau (déjà que son bac à poussière est d'une taille ridicule…).

Le bac à poussière a une contenance vraiment limitée. © CCM

La solution trouvée par SwitchBot pour affirmer que son robot aspirateur lave également les sols consiste à recourir à une lingette humide. Il s'agit d'une lingette de taille standard, comme on en trouve dans tous les commerces (SwitchBot en livre toutefois un paquet dans la boîte), qui vient donc se fixer sur une pièce de plastique venant elle-même se clipser sous le robot. Cette pièce recouvre du même coup la brosse de l'aspirateur.

Contrairement aux autres, le robot ne peut donc faire qu'une chose à la fois : aspirer ou laver. Enfin, laver… disons plutôt mouiller le sol. L'idée de la lingette n'est pas mauvaise, mais elle n'est pas aboutie. Aucune pression n'est exercée sur celle-ci. Elle se contente de racler le sol. Mais comme elle n'est pas assez épaisse, le résultat n'est vraiment pas convaincant. Elle s'assèche par ailleurs assez vite si bien qu'il faut la remplacer très souvent. Pire, si le robot rencontre un petit gravier sur son passage (comme il est possible d'en ramener parfois sous la semelle des chaussures), il ne pourra pas l'aspirer et le trainera sous la lingette au risque de rayer les lames de parquet. Ce module de lavage ne présente donc aucun intérêt. On s'en passe volontiers.

SwitchBot K10+ : une autonomie tributaire de sa taille réduite

Dans un si petit format, difficile de faire tenir une grosse batterie. Aussi, le SwitchBot K10+ embarque un accu de 3200 mAh. On est loin des 5000 mAh ou plus de modèles de taille standard. Ce qui n'empêche pas le robot de se montrer assez endurant. Il a pu faire son office sur une surface d'environ 80 m2 (avec un unique passage) sans devoir aller se recharger. Il lui restait environ 20 % de batterie. Cependant, si le sol est très sale et nécessite plusieurs, il risque de faire un petit aller-retour à sa base pour purger son minuscule bac à poussière avant de reprendre sa tâche. Mais, rappelons-le : le SwitchBot K10+ est prévu pour les petits logements. Il pourra donc s'occuper au quotidien sans fléchir de surface de 50 à 70 m2.

SwitchBot K10+ : faut-il craquer pour le mini aspirateur robot de SwitchBot ?

Petit mais costaud. C'est ce qui ressort de ce test du SwitchBot K10+. Si son gabarit fait sourire de prime abord, observer les résultats après son passage lève tous les doutes sur ses capacités. Le K10+ se révèle tout à fait efficace sur les surfaces dures. Et c'est justement sa petite taille qui lui permet de se hisser à la hauteur des aspirateurs robots plus grands mais aussi bien plus chers. Le tracé plus serré le pousse à se montrer plus minutieux. Alors oui, l'opération prend plus de temps mais le résultat est tout à fait satisfaisant. Sa fonction de lavage de sols est en revanche beaucoup moins séduisante. L'idée de la lingette humide n'est pas assez bien aboutie pour être pertinente. Le robot ne frotte pas le sol et se contente de le mouiller dans le meilleur des cas. Reste que l'appareil se montre aussi un peu trop zélé. Les obstacles ne lui font pas peur et son approche un peu brutale peut causer quelques dégâts si l'on n'y prête pas attention. Là encore, tout est question de réglages qui ne manqueront probablement pas d'être corrigés par SwitchBot dans une mise à jour. Au final, le K10+ est un bon petit robot aspirateur. Il convient parfaitement aux petits appartements, du studio au trois pièces, en se montrant assez efficace pour un prix raisonnable. D'autant que la promo actuelle avec un coupon à récupérer sur le site de SwitchBot pour son lancement fait chuter son prix de 499 euros à 399 euros.