Vous risquez d'être coupé du téléphone et de l'ADSL si vous habitez ces communes
Vous risquez d'être coupé du téléphone et de l'ADSL si vous habitez ces communes
Ce mercredi 31 janvier 2024, Orange va commencer à fermer progressive le réseau cuivre, les lignes de téléphonie fixe qui servent aux connexions ADSL. Des centaines de communes sont concernées par ce grand changement.
Si vous utilisez encore une prise téléphonique "en T" ou un accès Internet en ADSL, vos équipements vont être progressivement coupés dans les années, si ce n'est dans les mois à venir. En effet, le réseau de cuivre, sur lequel ces services reposent, va progressivement disparaître au profit de la fibre optique. Conçu à l'origine pour transporter la voix sous forme de signal analogique, cet ensemble de câbles a été détourné de cette unique vocation originelle par l'ADSL, une technologie particulièrement astucieuse permettant de transporter des informations numériques sur de simples lignes téléphoniques. Mais après quelque cinquante ans de bons et loyaux services, ce vénérable réseau va faire ses adieux. Orange, qui en est propriétaire et gestionnaire en tant qu'opérateur historique après France Télécom et les PTT, a en effet annoncé un plan de fermeture s'étalant sur sept ans, de 2024 à 2030.
Pas de panique, la fermeture du réseau téléphonique commuté (RTC) va se faire de façon progressive – le Gouvernement a d'ailleurs mis en place un site Web spécial, baptisé Le Très Haut Débit pour tous, pour accompagner les usagers dans cette transition. Cela commence dès le 31 janvier 2024, où les résidents d'un premier lot de 211 000 locaux et habitations répartis dans 162 communes françaises ne pourront plus souscrire à une nouvelle connexion ADSL ou à un abonnement téléphonique fixe sur le réseau cuivre d'Orange. La prochaine étape est fixée dans un an, fin janvier 2025, date à laquelle tous les services qui fonctionnent sur le cuivre seront stoppés. On retrouve dans ce lot des communes de toutes tailles, en passant de Rennes et ses 157 667 habitants, à Saint-Pierre-à-Arnes et ses 42 habitants.
Sont concernées des communes des départements 02 (Annois, Cugny, Pierrepont...), 08 (Ballay, Illy, Toges...), 17 (Chermignac, Écurat, Pessines, Saint-Sulpice-de-Royan), 18 (Nançay, Saint-Laurent...), 19 (Albignac, Troche...), 22 (Glomel), 29 (Bohars), 31 (Albiac, La Salvetat-Lauragais, Venerque), 35 (Rennes), 42 (Arçon, etc.), 53 (Livré-la-Touche), 56 (Férel, Îles-aux-Moines...), 59 (Bévilliers, Viesly...), 62 (Angres), 77 (La Rochette, etc.), 78 (Guyancourt, Magny-les-Hameaux, Le Mesnil-Saint-Denis), 84 (Grillon, Roaix, Visan...), 85 (Aizenay, Le Poiré-sur-Vie) et 92 (Vanves). Des communes d'Outre-mer sont également incluses dans le lot (Petit-Bourg, Schœlcher, Remire-Montjoly, Saint-Leu). Vous trouverez la liste complète des communes concernées à cette adresse.
L'approche d'Orange et de l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) est en effet de fermer les accès cuivre par lots de plus en plus importants. En janvier 2025, ce seront 954 000 locaux dans 829 communes qui verront leur ligne cuivre coupée. En janvier 2026, ce chiffre passera à 2,5 millions de locaux dans 2 145 communes. Début 2030, les 42 millions de lignes encore actives devraient enfin tirer leur révérence. En parallèle, la fibre, la 5G et la connexion par satellite continueront d'être déployées, l'Arcep veille au grain. Mais le but n'est pas de fermer le réseau coûte que coûte.
Pour éviter que la situation ne vire au désastre, l'autorité n'hésitera pas, si les opérateurs ne respectent pas les délais pour le déploiement de la fibre, "à demander le report de la fermeture sur certaines communes". Comme le souligne Laure de La Raudière, présidente de l'Arcep, "il faut que les difficultés de qualité de service rencontrées encore aujourd'hui soient résolues". Les opérateurs sont donc appelés à accélérer les installations tout en soignant leur qualité – entre les sabotages d'installations par des "techniciens", les rendez-vous de raccordement non honorés, les malfaçons techniques et les débranchements sauvages de lignes, certains consommateurs lésés sont parfois obligés de payer pour un service dégradé ! Car, pour l'instant, la situation est loin d'être idyllique...