CES 2025 : voici ce qu'on trouvera dans les nouveaux PC portables cette année

CES 2025 : voici ce qu'on trouvera dans les nouveaux PC portables cette année

Comme attendu, les grands constructeurs de PC portables ont profité du CES de Las Vegas pour présenter leurs nouvelles gammes. Et le cru 2025 est particulièrement chargé. Voici une petite synthèse de ce qui nous attend cette année.

Acer, Asus, Dell, HP, Lenovo, LG, MSI, Razer, Samsung… Tous les grands constructeurs d'ordinateurs ont profité du CES 2025, le grand salon high-tech de Las Vegas, pour présenter leurs nouvelles gammes. Évidemment, une grande partie des innovations présentées dépend de leurs propres développements, mais aussi, et surtout, des progrès réalisés par les concepteurs et fabricants de puces qui profitent du salon pour mener une bataille rangée. AMD, Intel, Nvidia et le dernier arrivé, Qualcomm, ont ainsi, eux aussi, largement occupé le devant de la scène avec des puces aux promesses alléchantes. À charge pour tous les fabricants de PC de miser sur le bon cheval, ou le bon attelage quand ils combinent les solutions.

Et l'on peut dire que pour cette édition du CES, on est servi. Une véritable avalanche de modèles de PC portables, ultra portables et gaming se profile pour ce début d'année. Un enthousiasme qui veut croire aux prémices d'une embellie des ventes de ces familles d'ordinateurs pour 2025 après plusieurs années de disette. Même si la fin du support de Windows 10 par Microsoft n'est sans doute pas étrangère à l'envie de renouveler le matériel, les PC qui arrivent composent aussi avec plusieurs armes pour séduire. L'intelligence artificielle est bien évidemment l'atout maître mais en attendant de lui trouver un véritable intérêt, on peut compter aussi sur une débauche de performances servie par de bonnes idées pour rendre les PC encore plus faciles à vivre. C'est le programme qui s'annonce pour 2025.

Design : toujours plus fins et plus légers

Premier point commun chez la plupart des constructeurs de PC portables : un attrait indéniable pour les designs fins et les poids légers. Indubitablement, Apple et ses Macbook Air au look si soigné a poussé les concepteurs à redoubler d'efforts rendre leurs ordinateurs plus séduisant. Les lignes s'affinent avec des épaisseurs dépassant aujourd'hui rarement les 1,7 cm au point le plus haut même pour les modèles de grande taille (16 ou 17 pouces).

Côté poids, l'heure est aussi au régime. LG n'est plus le seul avec son gram à proposer un portable sous la barre du kilogramme. Il vient d'être rejoint par Asus avec son nouveau Zenbook 14 affichant 980 g. Dell et ses gammes rebaptisées (Dell, Dell Pro et Dell Pro Max) s'approche de la barre fatidique du kilo avec son Dell Pro Premium (13 ou 14 pouces) au poids de 1,07 kg. Dans la majorité des cas, les PC portables actuels, malgré leur châssis en métal, ne dépassent que rarement les 1,3 kg comme l'Acer Swift Go AI 14 fraîchement sorti.

La nouvelle famille Dell au grand complet © Dell

Écran : l'Oled devient presque un standard

Si l'on trouve encore des PC portables dotés d'une dalle LCD de type IPS, la tendance actuelle penche vers la technologie Oled. Asus a depuis belle lurette migrer tous ses modèles de portables vers ce type de dalle. Samsung en équipe lui aussi tous ses derniers GalaxyBook 5. Acer fait encore un peu de résistance puisqu'un ses nouveaux Swift Go 14 et 16 sont proposés aussi en version IPS à côté de l'Oled. Idem pour HP avec son nouveau EliteBook X G1i.

HP EliteBook X G1i © HP

Les définitions connaissent aussi une belle évolution. Si la Full HD (1920 x 1080 pixels) fait encore partie du catalogue chez de nombreux constructeurs, la plupart du temps, ce sont des définitions plus élevées de type 2K (2560 x 1440 pixels) voire 3K (2880 x 1620 pixels) qui sont proposées avec un taux de rafraîchissement qui oscille entre 60 et 120 Hz.

Lenovo parvient toutefois à créer la surprise au CES avec son ThinkBook Plus Gen 6 Rollable. Ce PC est en effet équipé d'une dalle Oled de 14 pouces. Un simple geste de la main devant la webcam et l'écran se déroule littéralement pour atteindre une diagonale de 16,7 pouces à la verticale. Une technologie originale qui se paie au prix d'un poids un peu élevé (1,7 kg) et d'une épaisseur de 2 cm. Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, le ThinkBook Plus Gen 6 Rollable n'est pas un prototype ou une simple démonstration de savoir-faire. Il sera commercialisé dans les mois à venir au prix de… 3500 dollars (environ 3400 euros HT).

© Lenovo

Processeurs : il n'y a pas que l'IA qui compte

2024 aura été une année mouvementée pour les concepteurs de puces. Intel a connu de gros déboires de stabilité avec ses processeurs Raptor Lake et a tardé à se pencher sérieusement sur les NPU, les processeurs neuronaux dédiés à l'IA. La firme a aussi perçu d'un mauvais œil l'arrivée d'un concurrent de taille, Qualcomm. Le spécialiste des SoC pour smartphones a en effet débarqué au printemps dernier avec ses puces Snapdragon – sous architecture ARM —  taillées pour les PC et l'IA. De quoi rebattre les cartes dans ce petit monde très fermé qui ne comprenait jusque-là que trois acteurs : Intel, AMD et Apple. Il n'empêche, Intel marque de jolis points. Ses puces Core Ultra de seconde génération (Lunar Lake) se retrouvent aux catalogues de PC portables 2025 de presque tous les constructeurs. Les GalaxyBook 5 de Samsung comme les nouveaux LG gram ne misent par exemple que sur les processeurs Intel. Les autres se montrent moins exclusifs. Il faut dire qu'il y a l'embarras du choix.

Intel a également dans son sac de quoi satisfaire les clients à la recherche de plus de puissance avec ses puces Arrow Lake, Core Ultra 200H et 200HX. Les premiers sont destinés aux PC portables démunis de circuit graphique dédié. Ils pourront alors s'appuyer sur l'iGPU Intel Arc et faire tourner des jeux 3D sans trop de difficulté. Les seconds adressent des PC plus puissants, conçus pour le gaming. Il faudra patienter durant ce premier trimestre 2025 pour découvrir en rayon les premiers PC équipés de ces processeurs.

© Intel

Chez Qualcomm, on ne chôme pas non plus. Le spécialistes des processeurs pour smartphones dispose à présent de trois puces Snapdragon pour PC au choix : X Plus, X Elite et la dernière présentée au CES, le X (tout court). Un SoC que l'on retrouve déjà à bord de modèles Asus (Vivobook S14/S16 et Zenbook A14) et Lenovo (ThinkPad T14s Gen 6 et le Yoga Slim 7x). L'objectif de Qualcomm avec ce SoC est de permettre aux constructeurs de proposer des PC estampillés Copliot+ à des tarifs abordables (moins de 600 dollars). Des PC conçus pour manipuler l'IA donc mais pas seulement. Comme chez Intel avec ses Lunar Lake, l'autonomie est aussi au rendez-vous avec entre 25 et 32 heures de batterie sous le pied.

© Qualcomm

Côté AMD, les annonces du CES ont été plutôt chargées avec une gamme de processeurs pour PC portables plus étendue et aussi plus complexe (voir notre article). La firme a en effet annoncé l'arrivée des Ryzen 300 Ai Max aux performances, sur le papier, très alléchantes, notamment sur la partie GPU (graphique). Néanmoins, le fabricant

n'a annoncé aucun prix et aucun constructeur de PC n'a encore évoqué l'intégration de ces processeurs dans ces machines pour le moment. Les premiers modèles à en être équipés devraient débarquer durant le premier trimestre 2025.

© AMD

Mémoire vive : la Ram ne peut plus être étendue 

L'une des nouvelles tenances généralisées concerne la mémoire vive (Ram).Jadis, il suffisait de quelques tours de tournevis pour ouvrir le capot d'un PC portable et lui greffer une barrette de mémoire plus importante afin de lui redonner un peu de souffle. Une solution qui n'est plus envisageable avec les PC ultra portables (les PC gaming restent un cas à part) d'aujourd'hui. La mémoire est soudée au processeur pour gagner en rapidité. Et il ne figure sur les cartes mères aucun emplacement pour en ajouter.

C'est le prix de la finesse, de la légèreté mais aussi des technologies utilisées comme la LPDDR qui impose que la mémoire vive soit soudée sur la carte mère, quand elle n'est pas directement intégrée au processeur comme c'est le cas des puces M d'Apple qui équipent les MacBook. Des choix techniques que l'on retrouve désormais sur les PC Windows... 

Aussi, il vaudra mieux bien surveiller la quantité de mémoire vive installée lors de l'achat. 16 Go représente le standard actuel (et l'exigence des nouveaux processeurs). Mais si l'on souhaite s'assurer de pouvoir continuer à utiliser son PC confortablement durant plusieurs années, mieux vaut miser d'emblée sur 32 voire 64 Go de RAM.

© Acer

Connectivité : le Wi-Fi 7 se généralise

Qu'ils soient signés Intel, AMD ou Qualcomm, tous les processeurs actuels permettent de profiter du Wi-Fi 7 et du Bluetooth 5.3 au minimum. De quoi se connecter sans peine à tous les réseaux et périphériques sans fil. Mais ce n'est pas pour autant que les constructeurs de PC en oublient les connexions filaires. Contrairement à Apple qui se limite à deux ports USB-C et une prise jack sur ses Macbook Air, la grande majorité des PC ultra portables présentés au CES continuent d'afficher une prise HDMI et même des port USB-A. Ouf ! De quoi pouvoir recharger l'ordinateur sans réduire drastiquement la connectique disponible ou se munir d'un hub pour brancher un adaptateur Ethernet, un clavier, une clé USB, une imprimante, etc.

Autonomie : Apple n'est plus maître du jeu

Apple a nargué le monde PC depuis la sortie de ses MacBook équipés du premier processeur Apple Silicon, le M1 avec une autonomie impressionnante. Et c'était en 2020. Il aura fallu attendre 2024 pour qu'e les PC Windows soient enfin en mesure de rivaliser avec la firme à la pomme. Ils ne disposent pas pour cela de batteries plus généreuses. Mais ils peuvent remercier le travail des concepteurs de puces comme Intel et Qualcomm. Leurs processeurs moins énergivores, permettent d'envisager plus de 30 heures d'autonomie en utilisation réelle. Les PC de 2025 vont continuer sur cette lancée. Le tout nouveau SoC Snapdragon X de Qualcomm promet d'être encore plus économe. On a hâte de pouvoir le vérifier.

Portables gaming : rien n'est trop beau pour les joueurs

À la vue de la quantité de nouveautés annoncées durant le CES, le marché des PC gaming semble se porter comme un charme. Pas moins de sept nouvelles références chez Asus avec sa famille ROG dans les gammes Strix Scar, Zephyrus et Flow, cinq nouveaux modèles Nitro V et un Predator Helios chez Acer, trois nouveaux Legion Pro chez Lenovo, tous les modèles des gammes Stealth, Titan, Raider et Vector mis à jour chez MSI et sans oublier le Blade 16 chez Razer… les PC gaming ont le vent en poupe. Points communs de ces nouvelles bêtes de course : le recours massif aux nouveaux processeurs Arrow Lake d'Intel ou Ryzen AI 9 HX d'AMD et surtout, l'arrivée des cartes graphiques de nVidia dont les RTX 50xx et RTX 50. Quant aux prix, ils sont à la hauteur des spécifications. Comptez par exemple 3700 euros pour le Predator Helios 18 Ai d'Acer doté d'un CPU Intel Core Ultra 9 275HX, d'une GeForce RTX 5090, de 192 Go de RAM, de 6 To de stockage et d'un écran mini-Led de 18 pouces.

Le Razer Blade 16 © Razer

Intelligence artificielle : la starlette en manque de popularité

L'Intelligence artificielle est au cœur de toutes les attentions durant ce CES 2025. Du moins, du côté des constructeurs. L'IA dont on nous rebat les oreilles depuis un an, continue de susciter un enthousiasme débordant et tant pis si le grand public n'en perçoit pas encore les usages et l'intérêt. Selon IDC, les ventes de PC devraient profiter d'une croissance de 4,3 % en 2025 mais pas grâce à l'IA. " Les fabricants de PC et de plateformes se préparent à ce que les PC et tablettes IA soient la prochaine grande nouveauté, mais le manque de cas d'utilisation clairs et une augmentation des prix de vente moyens font que les acheteurs remettent en question l'utilité ", indiquait ainsi fin décembre Jitesh Ubrani, directeur de recherche chez IDC.

Et chacun de tenter de prouver que l'IA, c'est pratique. Samsung par exemple, inaugure sur ses nouveaux GalaxyBook 5 de nouvelles fonctions tirant profit de l'intelligence artificielle. Comme pour ses smartphones Galaxy S24 introduits l'an dernier, l'IA permet sur le PC et son écran tactile d'esquisser vaguement des formes à l'écran pour les transformer en véritables dessins. Elle permet aussi de " remasteriser " une image, comprenez, lui ajouter des détails pour la rendre plus propre. Les GalaxyBook intègrent aussi la Selection IA. Cet outil maison permet, comme la fonction Entourer pour chercher de Google sur smartphones, de sélectionner un élément à l'écran du PC pour retrouver des correspondances en ligne. Des petits ajouts bienvenus mais à l'utilisation assez ponctuelle.

Chez la majorité des constructeurs, l'IA est au service de l'image mais aussi du son pour masquer un environnement bruyant pendant une conversation en visio par exemple. Elle se niche également dans les requêtes sur le Web avec Copilot (le ChatGPT à la sauce Microsoft). L'OS de l'éditeur devrait en tirer parti également avec la toujours attendue fonction Recall pour retrouver facilement des fichiers. Bref, l'IA se niche déjà un peu partout, même si ses applications ne sont pas claires aujourd'hui. L'institut Gartner prévoit que la totalité des PC vendus d'ici 2026 seront des PC IA, c'est à dire, pourvus de NPU pour traiter l'IA en local et non dans le cloud. D'ici là, l'intelligence artificielle aura peut-être trouvé une vraie place dans le quotidien des utilisateurs.