IPTV pirate : des milliers d'abonnés identifiés et sanctionnés par la justice

Suites aux plaintes des ayants droit, la justice lutte sans merci contre les fournisseurs d'IPTV pirate. Mais désormais, elle s'attaque aussi aux clients de ces services illégaux de streaming ! Des milliers d'abonnés en ont fait l'amère expérience…
Depuis quelques années, l'IPTV (Internet Protocol Television) s'est imposée comme l'alternative favorite de nombreux utilisateurs en quête d'un accès simplifié et étendu aux contenus télé. Grâce à cette technologie, il est possible de visionner films, séries et autres vidéos directement via Internet, sans avoir besoin de la TNT, du câble ou du satellite. Si elle est initialement légale, elle est aussi utilisée pour diffuser des contenus sans autorisation des ayants droit. Disponible sous forme d'application ou de box à brancher à la télé, ce système de streaming regroupe des centaines de chaînes payantes, ainsi que des milliers de films et séries… le tout pour une centaine d'euros par an, voire moins ! Un rapport qualité-prix imbattable, qui fait clairement de l'ombre aux offres officielles, toujours plus chères.
Mais depuis un peu plus d'un an maintenant, les autorités du monde entier mènent une guerre sévère contre les fournisseurs d'IPTV illégales. Et si, jusqu'ici, elles traquaient uniquement les fournisseurs illégaux, elles ont fini par s'intéresser également aux clients, qui risquent gros.
IPTV : les autorités européennes durcissent le ton
Les autorités peuvent tout à fait repérer les utilisateurs d'IPTV illégale en surveillant les adresses IP associées à des services non autorisés. L'Arcom, par exemple, utilise ces informations pour envoyer des avertissements progressifs et, en cas de récidive, engager des poursuites judiciaires. En France, l'utilisation de tels services est théoriquement passible de trois ans de prison et d'une amende pouvant atteindre 300 000 euros pour "recel de contrefaçon". Mais si ces amendes restaient surtout théoriques, depuis mai 2025, la donne a changé. En effet, une nouvelle proposition de loi, déposée en mars, est venue durcir les sanctions contre les utilisateurs et promoteurs de services IPTV illégaux (voir notre article). En cas de récidive en bande organisée, les peines peuvent maintenant aller jusqu'à sept ans de prison et 750 000 euros d'amende. Ça ne rigole plus !
Dans d'autres pays européens, les autorités sont déjà passées à l'action. Ainsi, après une première vague de sanctions infligées à plus de 2 200 abonnés d'un service IPTV pirate, la Guardia di Finanza de Naples, en Italie, a remis le couvert, et pas qu'un peu. En collaboration avec l'Unité de lutte contre la fraude technologique de Rome, elle a démantelé un fournisseur d'IPTV populaire, le réseau Italia TV, en décembre 2024. Celui-ci retransmettait de nombreux programmes sans l'accord des détenteurs de droits, flouant Netflix, Disney+, Sky ou encore DAZN. Au total, plus de 850 000 € de revenus ont été générés, notamment via des virements bancaires et paiements en cryptomonnaies. Sans surprise, les accusés ont été lourdement condamnés, mais l'affaire ne s'est pas arrêtée là.
Les autorités italiennes sont parties à la poursuite des quelque 6 000 utilisateurs, principalement situés dans le sud de l'Italie, mais aussi en Belgique, en Suisse et dans les pays baltes. Selon le parquet de Naples, certaines amendes ont déjà été envoyées. D'après la législation italienne, elles devraient s'élever entre 51,33 € pour une première infraction et 5 000 € en cas de récidive.
Bien sûr, les autorités italiennes ne vont pas traquer chaque client des IPTV pirates, cela représenterait bien trop de travail. Mais le but de cette opération est d'instaurer un climat de peur chez les utilisateurs de ce genre de services, et ainsi finir par les décourager d'y recourir. Et c'est loin d'être un cas isolé ! En 2024, la Cour d'appel d'Athènes a condamné un utilisateur d'une offre de streaming illégale à cinq mois de prison afin de faire un exemple. Il ne sera donc pas étonnant que la justice française s'engage elle aussi prochainement sur cette voie. Avis aux amateurs !