Cette nouvelle ruse des marques fait flamber les prix des produits alimentaires - voici comment la déceler

Cette nouvelle ruse des marques fait flamber les prix des produits alimentaires - voici comment la déceler

En période d'inflation, tout est bon pour augmenter les prix sans le montrer aux consommateurs. Et après la "shrinkflation", les industriels utilisent une nouvelle astuce pour dissimuler les hausses en rayon..

L'inflation galopante qui touche toute la planète depuis deux ans n'épargne aucun secteur économique et certains, comme l'énergie ou l'alimentation, sont particulièrement touchés. Si les augmentations tarifaires sont clairement visibles pour l'électricité ou les carburants, dont les prix au kilowattheure ou au litre sont connus et scrutés par les consommateurs, il n'en va pas de même pour tous les produits. Par exemple, les denrées alimentaires et les produits d'entretien ont également connus de fortes hausses de prix, mais leurs modes de vente et de conditionnement ont permis aux industriels de camoufler subtilement ces augmentations.

En effet, ces biens sont souvent vendus sous forme de paquets d'une certaine quantité, dont le prix affiché en gros est celui de la quantité totale vendue et non de l'unité de produit (kilogramme, litre). Un bidon de lessive de 10 litres vendu 5 € correspond par exemple à un prix de 0,5 € par litre de produit. Et si l'affichage du prix par unité de produit est bien obligatoire, il est souvent relégué au bas de l'étiquette et en tout petit. Pour dissimuler une augmentation de prix, il suffit donc au fabricant de réduire la quantité totale de produit sans réduire le prix. Ainsi, un bidon de lessive toujours vendu 5 € mais d'une contenance de seulement 8 litres correspond à un prix de 0,625 € par litre, soit une augmentation de prix de 25 % par rapport à un bidon de 10 litres vendu au même tarif.

Cette technique, connue sous le nom de "shrinkflation", a été largement employée par les industriels pour camoufler des hausses de prix plus ou moins justifiées depuis deux ans. Si elle n'est pas illégale en soi, elle est considérée comme peu transparente vis-à-vis du consommateur, à tel point que le Gouvernement a récemment fait adopter une loi obligeant les distributeurs à afficher clairement en magasin les réductions de quantité sur les produits commercialisés. Cependant, ce nouvel outil législatif pourrait ne pas suffire à protéger les consommateurs de ces pratiques commerciales douteuses, car les industriels et les fabricants, jamais en manque d'imagination, commencent à utiliser une nouvelle ruse pour dissimuler des hausses de prix.

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Baptisée "stretchflation", contraction des mots anglais "stretch" (étirer) et "inflation", elle consiste cette fois à augmenter la quantité de produit vendue dans un paquet afin de justifier une augmentation de prix, mais qui est en réalité disproportionnée par rapport à la quantité ajoutée. Ainsi, notre bidon de lessive de 10 litres vendu 5 € devient un bidon de 12 litres affiché à 7 €, soit une augmentation de 20 % de la quantité mais de 40 % du prix. En agissant de la sorte, les fabricants cherchent à endormir la vigilance du consommateur en dissimulant une augmentation de prix à l'unité dans une augmentation de la quantité totale vendue, échappant ainsi à la réglementation sur la "shrinkflation".

Pour se prémunir contre ces pratiques et détecter les hausses de prix réelles, la meilleure méthode reste de toujours regarder le prix par unité pour les biens de consommation comme l'alimentation ou les produits ménagers, et d'éviter de se fier aux emballages criards et colorés qui affichent fièrement des augmentations de contenance. Pour s'aider dans cette démarche, il est possible de s'appuyer sur des comparateurs de prix, sous forme d'applications ou de sites sur le Web, qui permettent de se renseigner sur les prix réels de nombreux produits et d'éviter de se laisser abuser par les packagings chatoyants et les petits tours de passe-passe des fabricants.