Vos factures d'électricité risquent d'augmenter avec les nouvelles heures creuses

Vos factures d'électricité risquent d'augmenter avec les nouvelles heures creuses

Le système heures pleines/heures creuses pour l'électricité est en train d'évoluer progressivement depuis le 1er novembre 2025. Un changement qui pourrait entraîner de mauvaises surprises sur les factures de certains usagers.

Depuis des décennies, le système heures pleines/heures creuses pour l'électricité repose sur un principe simple : huit heures à un tarif bas, souvent entre 22 h et 6 h, contre un tarif plus élevé le reste du temps. Mis en place dans les années 1960 pour encourager les ménages à consommer de l'électricité, ce modèle se destinait en priorité aux logements fonctionnant essentiellement ou exclusivement à l'électricité pour chauffage, l'eau chaude (avec un ballon) et la cuisson, en plus de tout l'équipement électroménager habituel (lave-linge, lave-vaisselle, etc.). Et il profitait surtout aux ménages qui pouvaient décaler une partie de leurs usages la nuit. L'écart tarifaire, clair et stable, rendait l'offre attractive, même si la majorité des foyers – environ 60 % – a toujours préféré le tarif de base, identique à toute heure.

Mais ce système simple est en train de changer profondément. Depuis le 1er novembre 2025, et jusqu'en 2027, environ 11 millions d'abonnés vont voir progressivement leurs créneaux évoluer (voir notre article). Cinq heures creuses minimales restent la nuit, mais jusqu'à trois heures basculent en journée, entre 11 h et 17 h, selon les zones et els saisons, principalement au printemps et en été, quand le solaire produit à plein. Ce glissement suit la logique du réseau : consommer plus lorsque l'électricité solaire est abondante plutôt que la nuit, où le réseau peut déjà être tendu.

L'ennui avec cette réforme, c'est que le choses vont se compliquer. Les plages vont varier selon chaque commune, pourrontchanger entre saisons, et ne seront pas choisies par l'usager. Certains auront des heurs creuses entre 11 h et 13 h, d'autres entre 14 h et 17 h, par exemple. Un abonné peut se retrouver avec deux heures creuses à midi en été, puis uniquement la nuit en hiver. De quoi perturber les habitudes les mieux ancrées.

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Cette évolution suppose une information claire. Les fournisseurs doivent prévenir un mois à l'avance, mais encore faut-il repérer le message dans ses mails ou ouvrir l'enveloppe au bon moment. Un changement de contrat pendant la période de transition peut compliquer encore l'affaire : certains clients découvrent après coup que leurs créneaux ne sont plus ceux auxquels ils étaient habitués. Il faut donc vérifier régulièrement son espace client, l'application de son fournisseur ou l'affichage du compteur. Sans cette vigilance, on peut facilement se tromper d'horaires… et se retrouver à consommer au mauvais moment, quand l'électricité est plus chère.

Le grandi défi sera donc de s'adapter aux nouveaux rythmes. Pour tirer un vrai bénéfice du système, il faut atteindre environ 40 % de consommation en heures creuses. Dans les faits, peu de foyers y parviennent sans gros usages programmables. Et les idées reçues persistent : croire qu'un lave-linge programmé à minuit change tout, par exemple. En réalité, trois lessives hebdomadaires déplacées en heures creuses n'économisent qu'environ 2 à 3 euros par an. À l'inverse, chaque kilowattheure consommé en heures pleines coûte plus cher que dans un contrat au tarif de base.

En pratique, les équipements lourds font la différence. Un ballon d'eau chaude électrique qui se chauffe en heures creuses peut faire économiser plusieurs dizaines d'euros par an. Idem pour une voiture électrique. Mais le plus gros consommateur reste le chauffage électrique, y compris avec une pompe à chaleur. Là encore, comme pour le ballon d'eau chaude, c'est la programmation horaire qui fera la toute différence. Or certains équipements comme les accumulateurs ou les thermostats, même récents, ne suivent pas automatiquement les changements d'horaires et nécessitent un réglage manuel, sous peine de se déclencher en heures pleines, au tarif maximum.

L'équation est claire : si l'on ne décale pas massivement sa consommation, le système heures pleines/heures creuses deviendra moins avantageux que le tarif constant !.Il est grand temps de revoir sa programmation et de refaire des calculs.