Pas de panique : votre PC sous Windows 10 continuera de fonctionner après le 14 octobre 2025
Malgré les annonces alarmantes qui pullulent sur le Web depuis quelque temps, vous pourrez continuer à utiliser votre vieux PC sous Windows 10 après l'arrêt du support de Microsoft, le 14 octobre 2025. À condition de prendre quelques précautions.
Impossible d'échapper à l'information, à moins de vivre dans un bunker enterré sous une grotte sur une île déserte coupée du monde – et encore : Microsoft va arrêter le support de Windows 10 à compter du 14 octobre 2025. L'éditeur a prévenu il y a longtemps déjà et le répète à l'envi depuis des mois sur son site Web et dans divers avertissements. Et si l'échéance paraissait lointaine l'an dernier, ce n'est plus le cas ces dernières semaines. Ce qui explique la multiplication des articles alarmants dans les médias spécialisés qui proposent tous des solutions pour passer ce cap tant redouté.
Fin de Windows 10 : chronique d'une mort annoncée
La première conséquence de cette agitation, c'est la confusion. Car, en entendant parler de la fin de Windows 10, beaucoup d'utilisateurs imaginent le pire, en pensant que leur vieux PC tournant encore avec ce système cessera purement et simplement de fonctionner. Ce qui n'est absolument pas le cas. En fait, il sera un peu comme un aliment qui atteint sa date de péremption : il ne deviendra pas subitement toxique à minuit le jour J, comme si ses molécules suivaient les instructions d'un calendrier implacable. Et, à l'instar des yaourts, il sera parfaitement utilisable encore durant de longs mois – contrairement aux viandes et aux poissons qu'il ne faut surtout pas consommer après la date fatidique !
De fait, le 14 octobre ne marquera pas l'apocalypse. Juste le début d'une fin annoncée, et, surtout, très progressive. Et il ne se passera absolument rien le 15 l'octobre ni les jours suivants. Si vous avez encore un de ces PC jugés trop anciens pour passer à Windows 11 comme Microsoft incite à le faire, vous pourrez toujours l'utiliser normalement pour travailler sur vos documents bureautiques, retoucher vos photos, écouter de la musique, écrire vos mails, surfer sur le Web, consulter des réseaux sociaux et exploiter des services en ligne avec toutes vos applications habituelles. Votre ordinateur s'allumera et ronronnera et tout fonctionnera exactement comme aujourd'hui. Mais pas éternellement.
Et c'est justement ce qu'il faut bien comprendre dans cette histoire qui peut sembler nébuleuse et même anxiogène pour beaucoup ‑ du moins, pour tous les utilisateurs qui ne sont pas experts en la matière, c'est-à-dire la majorité. La fin du support de Windows 10 ne veut pas dire que le système va mourir d'un seul coup. En fait, il se figera dans son état actuel pour s'éteindre doucement, dans une lente agonie. Il fonctionnera toujours, mais il ne sera plus sécurisé. Plus exactement, il ne sera plus protégé contre de nouveaux dangers.
Plus de mises à jour pour Windows 10 : des risques réels
Car cette fameuse fin de support signifie simplement que Windows 10 ne recevra plus ces fameuses mises à jour régulières que Microsoft diffuse chaque mois pour corriger des bugs et, surtout, pour combler des failles de sécurité. Eh oui, malgré ses dix ans d'âge – il est sorti en 2015 –, et comme tous les systèmes d'exploitation, Windows 10 souffre encore de nombreuses vulnérabilités. Et elles se comptent par centaines voire par milliers. Microsoft les corrige à mesure qu'elles sont découvertes, mais il en reste – et probablement beaucoup.
Et c'est bien là le problème. Car le vrai danger n'est pas la panne, mais l'absence de sécurité à jour, pour les entreprises, évidemment, mais aussi pour les particuliers. Car sans les petites rustines logicielles qui colmatent les brèches découvertes dans le code de Windows, le système commencera lentement à se fragiliser, à mesure que de nouvelles vulnérabilités seront exploitées sans que Microsoft n'y remédie plus.
Et, de façon plutôt ironique, c'est à cause de Windows 11 que Windows va devenir plus fragile. Car quand par es équipes et par la communauté des chercheurs en sécurité trouveront de nouvelles failles dans Windows 11, Microsoft publiera des mises à jour avec des correctifs pour les combler, en les détaillant. Les pirates et les développeurs de malwares étudieront alors ces patchs et les vulnérabilités associées pour si elles existent aussi dans Windows 10, les deux systèmes partageant de nombreux éléments logiciels. S'il en trouvent, ils les exploiteront aussitôt.
Mais Windows 10 ne sera plus protégé, car privé de mises à jour e donc de correctifs. Elles deviendront ainsi de véritables portes ouverte permanentes. Les attaques de type drive-by; où le simple fait de visiter une page Web compromise suffit à installer un logiciel espion, se multiplient précisément sur les systèmes abandonnés par leurs éditeurs.
Un ordinateur dont le système n'est plus mis à jour ne cesse pas de fonctionner du jour au lendemain, mais il devient progressivement une proie facile. Les cyberattaques modernes n'ont plus besoin que vous téléchargiez un fichier suspect : elles s'appuient sur des failles connues, exploitées à distance via des sites parfaitement ordinaires ou des applications légitimes.
Voilà pourquoi les jours de Windows 10 sont comptés. Faute t'entretien, il deviendra une cible privilégiée par des pirates, qui pourront mener tranquillement des cyberattaques massives, sans viser un utilisateur spécifique. Un PC non mis à jour se transforme inexorablement en proie, en s'exposant au vol de données, à l'espionnage de frappes clavier ou, plus fréquemment, aux rançongiciels qui chiffrent les fichiers et demandent une rançon pour les rendre à nouveau accessibles. Pour un particulier, même un usage prudent d'Internet ne peut garantir l'immunité contre ces menaces sournoises qui s'infiltrent au cœur même du système.
Le second effet de la fin du support concerne la compatibilité. Les éditeurs de logiciels suivent le rythme imposé par Microsoft : au fil du temps, leurs produits ne seront plus testés sur Windows 10. Les navigateurs Web, en particulier, cesseront de se mettre à jour. Un jour, une nouvelle version de Chrome ou Firefox ne s'installera plus. Idem pour les suites bureautiques ou créatives professionnelles, qui ne pourront plus évoluer.
À cela s'ajoute le matériel. Les fabricants d'imprimantes, de webcams ou de cartes graphiques finiront eux aussi par abandonner le support de Windows 10, faute de rentabilité. Un périphérique récent pourrait ne jamais trouver le bon pilote pour fonctionner. L'environnement logiciel qui paraissait stable deviendra peu à peu bancal, avec des blocages ou des plantages.
L'après Windows 10 : le choix entre Windows 11 et Linux
Vous l'aurez compris : Windows 10 est condamné à terme. Mais la bonne nouvelle dans ce tableau qui peut sembler bien noir, c'est que n'est pas pour tout de suite. Et qu'il y a plusieurs solutions pour éviter de se retrouver exposé à ces futurs dangers.
La première, préconisée de manière insistante par Microsoft, c'est d'acheter un nouveau PC équipé de Windows 11 – ben voyons ! On comprend bien les motivations de l'éditeur et de ses partenaires constructeurs, mais tout ne monde n'a pas l'envie ou les moyens de mettre au rebut un ordinateur qui fonctionne bien sur le plan matériel, simplement par son système n'est plus entretenu. La perspective de voir des centaines de millions de PC encore fonctionnels partir à la poubelle a d'ailleurs engendré une grogne généralisée dans le monde, des associations dénonçant une obsolescence programmée et une taxe Windows inacceptables (voir notre article).
La deuxième, c'est de passer le PC sous Windows 11, sans le changer. Microsoft le propose depuis longtemps, gratuitement et de manière insistante, sur les modèles capables de faire tourner le nouveau système. Mais n'en déplaise à l'éditeur, il existe plusieurs moyens détournés pour installer Windows 11 sur un PC officiellement non compatible, que ce soit à l'aide d'astuces (voir notre article) ou d'utilitaires spécialisés comme Rufus ou Flyoobe, des outils gratuits et simples d'emploi. Certes, rien ne garantit aujourd'hui que la version de Windows 11 installée de force soit parfaitement mise à jour dans quelques années mais cela permet déjà de retarder l'échéance en faisant durer quelque temps un ancien PC encore fonctionnel.
La troisième solution est plus radicale encore : elle consiste à abandonner Windows pour basculer sur Linux, le fameux système libre, ouvert et gratuit, qui est décliné sous de multiples versions appelées distributions. Certes, cela revient à quitter complètement l'écosystème Microsoft et à renoncer à certains logiciels, en changeant d'environnement et en adoptant des applications similaires et de nouvelles habitudes. L'apprentissage peut sembler déstabilisant les premiers jours, mais la transition se fait souvent sans heurts, et la stabilité de ces systèmes très robustes l'attrait de la nouveauté compensent largement le changement. Sans compter que toutes s'appuient de larges communautés où l'entraide est de rigueur.
Linux Mint, Ubuntu ou Zorin OS, pour en citer que les distributions plus connues, reprennent les codes visuels de Windows tout en étant plus légers, gratuits et régulièrement mis à jour. Ces systèmes couvrent sans difficulté les usages courants : navigation Internet, bureautique, musique, vidéo, etc. Autre option : ChromeOS Flex, développé par Google. Ce système transforme un vieux PC en Chromebook, centré sur les services en ligne. Il s'installe facilement depuis une clé USB et garantit des mises à jour automatiques. En revanche, il ne permet pas d'utiliser les logiciels traditionnels.
Programme ESU : la solution pour prolonger Windows 10 gratuitement jusqu'en 2026
Mais il y a plus beaucoup simple encore : continuer à utiliser Windows 10. Et sans risque ! En effet, Microsoft a mis en place un programme de prolongation de support baptisé ESU (pour baptisé Extended Security Updates) qui permet de bénéficier de mises à jour de sécurité jusqu'en octobre 2026 (voir notre article). Destiné à l'origine aux professionnels, il a été récemment ouvert au grand public moyennant finances.
Mais sous la pression des régulateurs et des associations, il est désormais accessible gratuitement aux utilisateurs européens, et donc en France. Seules conditions pour en profiter, incontournables : utiliser un PC en mode administrateur avec un compte Microsoft, et pas un compte local, et s'inscrire au programme ESU quand il sera proposé dans Windows Update, .dans les paramètres de Windows 10. C'est tout !
L'avantage avec cette formule, c'est que vous pouvez continuer à utiliser votre PC sous Windows normalement, comme avant, tout en profitant des futures mises à jour de sécurité qui s'installeront automatiquement. C'est, de loin la meilleure solution pour prolonger la vie d'un vieux PC sans rien changer. Attention toutefois : le programme ESU ne fait que repousser l'échéance d'un an. Après octobre 2026, il faudra à nouveau se poser la question d'une transition vers un autre système ou un autre ordinateur. Mais en attendant, inutile de paniquer comme certains discours alarmistes pourraient vous y inciter : vous pouvez continuer à utiliser votre PC sous Windows 10 sans crainte !
Et quand Windows 10 ne sera plus du tout mis à jour, il vous restera encore une ultime solution pour utiliser encore votre vieux PC sans rien changer : le déconnecter d'Internet. Oui, cela parait radical et même complètement fou de nos jours, car vous ne pourrez plus naviguer sur le Web, ni accéder à vos mails et à des services en ligne. Mais en étant ainsi coupé du monde, votre ordinateur sera totalement à l'abri des cyberattaques. Il continuera à fonctionner en restant simplement figé dans son état. Vous pourrez toujours récupérer et échanger des fichiers via une clé USB ou un disque externe, et continuer à utiliser des documents bureautiques, des photos, des vidéos et des musiques avec des applications classiques, en travaillant "à l'ancienne", sans passer par Internet. Il y a d'ailleurs de nombreux domaines, notamment dans la création numérique, où ce mode déconnecté peut-être bénéfique. Après tout, c'est ce que l'on faisait au début des années 90, et tout ne se passait pas si mal…

