DAZN baisse ses tarifs sous la pression du piratage IPTV
Face au piratage sur IPTV et des diffusions illégales sur Telegram, DAZN a décidé de revoir ses tarifs à la baisse pour attirer davantage d'amateurs de football et notamment de Ligue 1. Mais ce changement n'est que temporaire…
Alors que la saison 2024-2025 de Ligue 1 débute officiellement, de nombreux fans de football se retrouvent frustrés. En cause : la plateforme DAZN, le "Netflix du sport", a récupéré la majorité des droits de diffusion de l'événement – elle diffusera huit des neuf rencontres de Ligue 1, tandis que beIN Sports s'occupera de la diffusion d'une affiche par journée de championnat. Or, les tarifs pratiqués par la plateforme sont loin d'être donnés ! Il faut en effet compter 19, 99 € par mois (sans engagement) pour accéder à un seul match par jour ou 39,99 € par mois (sans engagement) pour profiter de l'ensemble des rencontres (voir notre article). Du côté de beIN Sports, il faut compter 14,99 € par mois sans engagement pour profiter du match diffusé sur le service qatari.
Alors, forcément, l'IPTV et autres solutions illégales séduisent ! Comme le rapporte La Tribune, au moins 200 000 personnes se sont tournées vers la messagerie Telegram pour regarder le match Le Havre-PSG le 14 août, en ouverture de la saison. De même, les recherches sur Google concernant l'IPTV ont explosé. Ce service, souvent vendu à un prix attractif, offre une alternative beaucoup moins chère que les abonnements légaux en permettant d'accéder à des milliers de chaînes de télévision, de films, de séries et de retransmissions sportives sans payer les licences correspondantes (voir notre article). Il est possible de profiter de véritables bouquets avec de nombreuses chaînes payantes (Canal+, RMC Sport, beIN Sport, DAZN, etc.), en haute qualité (Full HD et même 4K) pour moins de 100 euros par an !
Il n'est donc guère étonnant que DAZN peine à recruter des abonnés ! Aussi, alors que le hashtag #BoycottDAZN est devenu un véritable cri de ralliement des supporters frustrés, la plateforme de streaming a annoncé le lancement d'une "promotion temporaire" du 10 au 22 septembre, qui baissera le prix de l'offre de manière drastique. La promotion ne durera pas mais pourrait convaincre les sceptiques.
DAZN : de nouveaux prix alléchants mais temporaires
"Nous allons lancer une promotion autour de nos offres, valable du 10 septembre au 22 septembre. Concernant l'offre mensuelle (sans engagement, NDLR) qui est de 39,99 euros, les deux premiers mois vont être à 19,99 euros. Donc moins 50 % sur les deux premiers mois. Et nous allons faire une promotion exceptionnelle sur l'offre annuelle qui est aujourd'hui à 29,99 euros (par mois), qui sera de 19,99 euros sur 12 mois", a annoncé Brice Daumin, le PDG de DAZN France. "Les trois premières journées (du championnat de France de Ligue 1, NDLR) ont été cruciales pour nous. On a eu zéro bug. On est content de ce démarrage. Les retours des clubs sont positifs. Une première étape a été franchie. Maintenant, c'est important de construire dans la durée, de tirer les enseignements et de faire évoluer le produit", précise-t-il.
La nouvelle offre DAZN sera disponible sur le site du service de streaming à partir du mardi 10 septembre. Quant au championnat, il reprendra le vendredi 13 septembre avec un match Saint-Étienne/Lille. À la fin de la période promotionnelle, les tarifs habituels feront leur retour. Il ne s'agit donc pas d'une solution sur le long terme, mais plutôt d'une période de sursis pour le Netflix du sport, qui lui permettrait d'éventuellement renégocier son contrat avec la Ligue ou de proposer de nouvelles formules plus modulables, afin de casser les prix.
D'après les informations de Ouest France, l'opérateur compterait entre 100 000 et 150 000 abonnés, plus de dix fois moins que son seuil d'équilibre. Or, pour que son achat des droits TV soit rentable à terme, il lui faudra rapidement atteindre la barre de 1,5 million d'abonnés. Heureusement pour eux, la coopération des diffuseurs dans la lutte contre le piratage a tout de même permis d'obtenir quelques victoires et le blocage de sites par les principaux fournisseurs d'accès à Internet français.