The Velvet Sundown : ce groupe de musique qui cartonne est en réalité une IA

The Velvet Sundown : ce groupe de musique qui cartonne est en réalité une IA

Le groupe de rock The Velvet Sundown connaît un succès fulgurant sur Spotify, avec près d'un million d'écoutes mensuelles. Pourtant, tout porte à croire qu'il n'existe pas : tout serait généré par IA.

Si vous êtes un amateur de musique, vous n'avez pas pu passer à côté. C'est le phénomène du moment : The Velvet Sundown, un groupe de rock psychédélique californien, pourtant encore inconnu il y a quelques semaines. Apparu en juin 2025, ils ont sorti en moins d'un mois deux albums, Floating on Echoes et Dust and Silence – un troisième est en préparation. Une productivité hors norme et une ascension ultra rapide, qui renferment cependant un secret de taille. Car derrière ce phénomène musical qui a atteint le million d'auditeurs mensuels sur Spotify en un temps record, se cache une production entièrement générée par intelligence artificielle. 

The Velvet Sundown : le groupe qui n'existe pas

Le succès fulgurant de The Velvet Sundown surprend autant qu'il interroge. Car les internautes les plus curieux se sont heurtés à un vide total : aucune interview, pas de profils officiels, pas de traces sur les réseaux sociaux, aucune vidéo live, aucun concert filmé… Bref, aucun signe d'existence réelle visible. Juste quelques photos éparses, à l'allure trop lisse pour écarter l'hypothèse d'une génération par intelligence artificielle

Très vite, il y a eu des soupçons, y compris de la part de professionnels. De son côté, Deezer affirme que son outil de détection a identifié que "la musique de The Velvet Sundown avait été 100 % générée par l'IA". Des propos initialement démentis, avant la grande révélation. Début juillet, le groupe a en effet modifié sa biographie sur Spotify : "The Velvet Sundown est un projet de musique synthétique guidé par une direction créative humaine et composé, chanté et visualisé avec le soutien de l'intelligence artificielle. Ce n'est pas un leurre, c'est un miroir. Une provocation artistique permanente conçue pour repousser les limites de la paternité, l'identité et le futur de la musique à l'ère de l'IA". Du troll en somme. Eh oui, tout était faux ! Les voix ? Synthétiques. Les paroles ? Écrites par une IA. Les visuels ? Générés par des algorithmes. Une illusion qui a parfaitement réussi son coup !

L'histoire s'est encore plus compliquée lorsqu'un certain Andrew Frelon, se présentant comme le porte-parole du groupe, a donné une interview dans les colonnes de Rolling Stone, où il avouait avoir utilisé la plateforme Suno pour créer certains morceaux. Sauf que c'était faux également, comme l'indique une déclaration sur la page Spotify du groupe : cet individu n'aurait en réalité "aucune affiliation avec cet individu, ni aucune preuve confirmant son identité ou son existence". Mais ça, c'était avant que The Velvet Sundown ne tombe le masque.

The Velvet Sundown : un succès qui interroge

Les plateformes de streaming n'ont, semble-t-il, rien vu venir. Spotify a largement mis en avant les morceaux du groupe via ses algorithmes de recommandation, qui ne tiennent pas compte de l'origine de la musique, mais bien de sa capacité à générer de l'engagement. Or, The Velvet Sundown avait tout ce qu'il fallait pour séduire : des paroles génériques, une atmosphère psychédélique old-school, des sonorités flattant la nostalgie...

Cette supercherie soulève une multitude de questions. D'abord sur la transparence : les auditeurs ont été induits en erreur, croyant soutenir un groupe humain. Ensuite sur la création artistique elle-même : qu'est-ce que cela signifie si des algorithmes peuvent produire des chansons convaincantes et virales alors que des musiciens, réels eux, travaillent parfois pendant des décennies sans jamais obtenir une quelconque reconnaissance. Enfin, sur l'avenir du marché musical : combien d'autres projets similaires sont déjà en ligne, sans que personne ne le sache ?

Les avis sont partagés. Pour certains, il s'agit d'une performance artistique à part entière, une critique brillante du star-system et des logiques de consommation musicale. Pour d'autres, c'est une dérive inquiétante, qui met en exergue la difficulté à distinguer une œuvre humaine d'une création par intelligence artificielle. Une chose est sûre : le débat ne fait que commencer.