Ce nouveau service permet de payer des achats en ligne avec des objets d'occasion
Un nouvel acteur débarque en France avec une idée surprenante : permettre aux internautes de régler leurs achats en ligne grâce à la revente immédiate d'objets d'occasion. Un système avec des avantages… et des inconvénients !
Et si vos vieux téléphones, consoles ou appareils de cuisine pouvaient se transformer en moyen de paiement ? C'est le pari d'Ealyx, une jeune entreprise barcelonaise qui arrive sur le marché français. Son principe est simple : au moment de passer à la caisse d'un site de e-commerce, vous pouvez choisir de financer tout ou partie de votre achat non pas avec de l'argent, mais avec des objets et appareils dont vous n'avez plus l'usage. Une idée dans l'air du temps, qui mélange économie circulaire et innovation numérique, mais qui soulève aussi quelques interrogations.
Lors du règlement, Ealyx apparaît à côté des options classiques comme Visa ou PayPal. L'acheteur renseigne l'objet qu'il souhaite céder — un ordinateur, une montre connectée, un vélo, un appareil électroménager, etc. — et obtient immédiatement une estimation de sa valeur. Une adresse lui est fournie pour envoyer l'article par la poste. Entre-temps, le client règle une première mensualité ; les suivantes sont annulées si la reprise est validée et si elle couvre le solde. Si la valeur dépasse le montant dû, un remboursement est effectué. Dans le cas contraire, la différence reste à payer.
Ce système rappelle les offres de reprise déjà proposées par de grandes enseignes, qu'il s'agisse de téléphones, de vêtements ou même de lunettes. Mais Ealyx pousse le concept plus loin en l'intégrant directement dans le tunnel de paiement, comme une véritable monnaie parallèle. Le consommateur gagne du temps, évite de multiplier les démarches et peut acheter neuf tout en se débarrassant d'objets dont il n'a plus l'utilité. La démarche séduit d'autant plus que la seconde main connaît un essor spectaculaire : plus de huit Français sur dix ont déjà revendu un produit d'occasion, et un smartphone sur cinq utilisé dans l'Hexagone est aujourd'hui reconditionné.

Le champ des objets éligibles reste toutefois limité. Pour l'instant, l'entreprise privilégie le high-tech et le petit électroménager, mais elle ambitionne d'élargir sa grille à plus de 2 000 références, allant des vêtements aux articles de sport. De quoi toucher un public plus large, des étudiants cherchant à financer un ordinateur portable aux familles souhaitant changer de téléviseur sans grever leur budget.
Certains bémols apparaissent néanmoins. Ealyx applique des frais fixes à chaque opération : trois euros par mensualité, soit neuf euros au total pour un paiement étalé sur trois mois. Ce surcoût peut sembler élevé pour un service présenté comme une manière de recycler intelligemment. De plus, l'estimation repose entièrement sur la déclaration du client. Si l'état réel du produit ne correspond pas à la description, l'entreprise peut revoir sa proposition à la baisse. Le consommateur a alors le choix d'accepter la nouvelle offre ou de récupérer son bien, ce qui rallonge et complique le processus.
Reste que l'idée pourrait séduire à une époque où beaucoup cherchent à concilier pouvoir d'achat et conscience écologique. En permettant de lier la revente et l'achat dans un même geste, Ealyx promet de simplifier la vie numérique des consommateurs. Mais entre frais supplémentaires, incertitudes sur l'évaluation et risques de déception, l'enthousiasme devra se confronter à la réalité de l'usage. Le service devrait apparaître dans les prochaines semaines sur plusieurs sites français, l'occasion de tester si cette monnaie un peu particulière a les moyens de s'imposer dans le commerce en ligne.