Finalement, Meta ne déploiera pas son IA sur Facebook et Instragram en Europe

Finalement, Meta ne déploiera pas son IA sur Facebook et Instragram en Europe

Meta fait marche arrière et ne déploiera pas ses services d'IA générative, dont son chatbot Meta AI, au sein de l'Union européenne. En cause, la collecte de données pour entraîner l'intelligence artificielle ne respecte pas le RGPD. Une excellente nouvelle !

Fin mai, Meta envoyait une discrète notification aux utilisateurs de Facebook et d'Instagram afin de les informer que de nouvelles fonctions dopées à l'IA arrivaient bientôt sur le réseau social. À première vue, cette information semblait inoffensive, mais en fouillant un peu, on se rendait compte que l'entreprise s'autorisait à utiliser les données issues de ses réseaux sociaux – les publications, les photos et leurs légendes, les discussions avec l'IA, etc. – dès la fin du mois de juin pour entraîner ses intelligences artificielles (voir notre article). Heureusement, l'entreprise de Mark Zuckerberg a été contrainte de faire marche arrière.

Meta AI : les autorités européennes tapent du poing

La volonté de Meta d'exploiter les données de ses utilisateurs a rapidement suscité l'indignation sur les réseaux sociaux. Un influenceur a rapidement partagé une technique pour s'opposer à cette pratique. Résultat : en quelques jours, des milliers d'internautes européens ont suivi ses conseils et ont exigé du géant californien qu'il préserve leur vie privée. Dans la foulée, l'association européenne NOYB (None of Your Business) a déposé plusieurs recours pour non-respect du Règlement général sur la protection des données (RGPD). Son fondateur, Max Schrems, s'est insurgé contre cette "collecte massive de données personnelles sans consentement explicite des utilisateurs". Autant dire que la bataille a fait rage entre Meta et les autorités européennes de protection des données !

© Meta

L'entreprise de Mark Zuckerberg a finalement pris la décision de "suspendre" pour une durée indéterminée son projet, comme l'indique un communiqué paru sur le site de la Data Protection Commission (DPC). Le régulateur irlandais explique que "cette décision suit d'intenses discussions entre [elle] et Meta". Sur son blog, la maison-mère de Facebook et d'Instagram a exprimé sa déception. Elle estime avoir pris les mesures nécessaires et regrette que cette décision freine l'innovation et la concurrence dans l'IA en Europe. Elle compte bien poursuivre le dialogue avec les régulateurs mais n'est, pour le moment, pas en mesure de lancer Meta AI sur le Vieux Continent. "Sans les informations locales, nous ne pourrions offrir aux gens qu'une expérience de second ordre", explique-t-elle. Outre l'Irlande, des actions ont été lancées en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en Espagne, en Grèce, en Italie, en Norvège, aux Pays-Bas, en Pologne et en France.