Correction d'URL : Google améliore la barre de recherche de Chrome

Correction d'URL : Google améliore la barre de recherche de Chrome

Google améliore son correcteur d'URL dans son navigateur Chrome. Une fonction pratique pour rectifier les fautes de frappe dans les adresses Web, mais aussi pour éviter de tomber sur des pages frauduleuses imitant des URL légitimes…

Google Chrome fait le plein de nouveautés pour sa barre d'adresse afin de vous faire gagner du temps et de mieux vous protéger contre les tentatives de fraudes des cybercriminels, comme l'entreprise l'annonce dans un billet de blog. Vous l'avez sans doute déjà vécu : quand vous saisissez rapidement une URL dans la barre d'adresse de votre navigateur – également appelée omnibox –, vous vous retrouvez sur un site qui n'est pas celui que vous souhaitiez. Car en tapant un peu vite, vous avez fait des fautes de frappe, et vous atterrissez sur un site dont l'adresse est proche. Et, dans le pire des cas, vous risquez même d'arriver sur un site frauduleux, qui utilise volontairement une adresse similaire à celle d'un site réputé pour vous tromper. Une technique d'usurpation connue sous le nom de typosquatting – typosquattage en pseudo-français… – qui permet à des escrocs d'attirer des internautes peu vigilants dans des pièges (voir notre article), en imitant la mise en page et la charte graphique de sites légitimes pour voler des identifiants de comptes, récupérer des coordonnées bancaires, et revendre des informations confidentielles sur le Dark Web… 

Correction automatique d'URL : un bon rempart contre les sites frauduleux

C'est pour en finir avec ces problèmes que Google avait intégré en mai 2023 un correcteur automatique d'adresse dans son navigateur Chrome pour ordinateur – l'outil est arrivé sur les versions mobiles quelques mois plus tard. Comme les systèmes de correction orthographique automatique pour le texte, cette nouvelle fonction était capable de détecter automatiquement les fautes de frappe dans les URL lors de la saisie, en suggérant des adresses "correctes" en s'inspirant des sites précédemment visités, mais aussi en utilisant une liste de sites "sûrs" : un excellent moyen de limiter les erreurs de frappe, quand on tape une adresse trop rapidement, sans vérifier, mais aussi d'éviter de tomber sur un site frauduleux imitant une adresse légitime avec quelques lettres de différence.

© Google

Le problème, c'est que le correcteur ne fonctionnait jusqu'ici que si le début de l'URL était correct. Il fallait donc savoir, par exemple, que le site Google Flights commençait par google.com. Désormais, la barre d'adresse remplit automatiquement les URL en fonction des mots qui ont été précédemment utilisés pour rechercher un site Web. Ainsi, si vous tapez uniquement "flights", Chrome affiche automatiquement "https://www.google.com/travel/flights". Cette amélioration est pour le moment uniquement disponible sur ordinateur. En plus de cette fonction d'autocomplétion, l'omnibox accueille une fonction de correction automatique des fautes de frappe. Celle-ci se base sur les sites que vous avez déjà visités et enregistrés dans votre historique ou dans vos favoris. Un ajout disponible sur ordinateur, Android et iOS dès à présent.

Les recherches peuvent également être effectuées dans vos dossiers de favoris directement à partir de la barre d'adresse de Chrome sur ordinateur de bureau et mobile. Il vous suffit d'indiquer le nom du dossier dans la recherche pour obtenir des suggestions à partir de cette collection. De plus, Chrome suggère désormais des sites populaires dans la barre d'adresse, même si vous ne les avez jamais consultés ou que vous avez mal saisi l'URL. Pratique lorsque l'on a du mal à se souvenir du nom d'un site Web recommandé par une connaissance ! Enfin, Google affirme avoir amélioré la réactivité de la barre de recherche et la lisibilité de ses résultats.

© Google

Correcteur d'URL dans Chrome : la fin des erreurs dans les adresses Web

La correction d'URL est particulièrement utile aux internautes qui commettent des fautes de frappe par précipitation ou par inattention, mais aussi aux personnes atteintes de dyslexie – y compris digitale. Mais on peut se demander pourquoi Google n'a pas pensé à de telles fonctions avant. Comme l'explique The Verge, elles vont logiquement entraîner une diminution de vos recherches sur Google, grand pilier de l'activité de l'entreprise. Celle-ci compte fortement sur ce qu'on appelle la recherche par navigation. Par exemple, si vous souhaitez vous rendre sur notre site Comment ça marche, vous allez probablement taper "comment ça marche" dans l'omnibox, ce qui va vous rediriger vers Google, et vous allez alors cliquer sur le premier résultat. Sans compter que les fautes de frappe sont à l'origine d'un plus grand nombre de requêtes de recherche qu'il n'y paraît. Pas vraiment dans l'intérêt du géant d'Internet...

© Google

Google a visiblement changé d'avis. C'est sans doute dû au procès historique qui l'accuse d'être un monopole de recherche et d'abuser de son pouvoir aux dépens des consommateurs. Sans compter que le service de recherche adopte progressivement de l'IA – qui constitue, selon le PDG du géant du Net, l'avenir de la recherche –, ce qui rend chaque requête plus coûteuse pour l'entreprise. Tant mieux pour nous !