Cette commune verbalise les automobilistes qui utilisent Waze : plus de 100 euros d'amende
Excédée par les embouteillages provoqués par les itinéraires alternatifs de Waze, une petite commune a décidé de frapper fort : une amende de plus de 100 euros pour les automobilistes qui la traversent sans s'arrêter.
Dans certains villages, le calme a disparu depuis que les applications de navigation ont pris le pouvoir sur les trajets. En cherchant à gagner quelques minutes, des milliers d'automobilistes se retrouvent à serpentiner dans des rues étroites, conçues pour les vélos et les riverains, pas pour des files de voitures aux heures de pointe. Ce qu'on appelle désormais "l'effet Waze" transforme des bourgs tranquilles en voies de contournement géantes, au grand dam des habitants. Bruit, pollution, dangers pour les piétons : partout en Europe, les plaintes s'accumulent. Mais une commune a trouvé un moyen radical de dissuader ces visiteurs qui empoisonnent la vie de ses habitants.
Le principe est simple, presque imparable. Des caméras installées aux entrées et sorties du village enregistrent les plaques d'immatriculation. Si un véhicule met moins de quinze minutes pour traverser le territoire sans autorisation, son conducteur reçoit automatiquement une amende. Et plutôt salée : plus de 100 euros ! Pas besoin de policier ni de radar, le dispositif tourne jour et nuit, sept jours sur sept. Il vise clairement les automobilistes de passage, ceux que Waze ou Google Maps redirigent quand l'autoroute voisine se bloque. Et l'effet dissuasif est immédiat.
La petite ville en question, c'est Birsfelden, une commune proche de Bâle, au nord-ouest de la Suisse. Sa position stratégique, entre la France et l'Allemagne, en faisait une victime idéale de ces détours numériques. Aux heures de pointe, la petite commune suisse se transformait en couloir de transit pour des centaines de frontaliers pressés. Les mesures plus douces – interdictions temporaires, contrôles ponctuels – n'avaient rien changé. Le maire a donc décidé de passer à la vitesse supérieure. Le nouveau système de contrôle, baptisé ADK, cible uniquement le trafic de transit parasite. Les habitants, les services d'urgence, les transports publics ou les entreprises locales sont naturellement exemptés.
Cette initiative, inédite en Europe, fait réfléchir bien des élus. Car le problème ne s'arrête pas aux frontières helvétiques. En France aussi, plusieurs communes voient leurs routes saturées à cause des détours proposés par Waze. Dans l'Oise, le petit village d'Éve, 400 habitants, s'est ainsi retrouvé envahi l'été dernier par les automobilistes cherchant à éviter les travaux sur la RN2. À tel point que la mairie a dû bloquer complètement la route principale pour retrouver un semblant de tranquillité.
Pour l'heure, une telle amende serait impossible en France : le cadre juridique ne permet pas de sanctionner un simple passage trop rapide. Certains maires tentent pourtant d'imaginer des alternatives, comme à Camphin-en-Carembault, près de Lille, où des stops, un feu tricolore et une zone à 30 km/h ont réussi à faire baisser le trafic de 2 000 véhicules par jour. Mais la tentation de suivre l'exemple suisse reste forte. Car dans un monde où les applications de navigation dictent la route à suivre, les élus cherchent à reprendre un peu de contrôle – et à rendre aux habitants leur tranquillité perdue.