Les sites officiels passeront au gouv.fr pour lutter contre les arnaques en ligne

Les sites officiels passeront au gouv.fr pour lutter contre les arnaques en ligne

Pour lutter contre les arnaques en ligne, le Gouvernement compte imposer l'usage du gouv.fr dans les adresses des services officiels. 75 sites prioritaires seront harmonisés d'ici à 2026.

Service-public.fr, plus.tranformation.fr, economie.gouv.fr... Le Gouvernement français compte des centaines de sites officiels mis à disposition du grand public, et qui sont devenus incontournables pour la consultation d'informations officielles, la réalisation de démarches ou encore l'accès à certains droits. Au total, il gère pas moins de 20 000 noms de domaines. Toutefois, leurs URL – "l'adresse" du site visible dans la barre de recherche – sont très différentes les unes des autres, ce qui augmente le risque de fraude. En effet, difficiles de s'y retrouver là-dedans, et des cybercriminels n'hésitent pas à créer de toute pièce des sites avec des URL comparables à celles des sites gouvernementaux, afin de dérober les données personnelles et bancaires des internautes, voir usurper leur identité. Ces adresses peuvent par exemple être intégrées dans des mails de phishing, afin de tromper la victime.

Aussi, le Gouvernement a décidé d'améliorer "la lisibilité des sites Internet de l'État et la qualité des démarches numériques". Pour cela, il compte harmoniser les URL de 75 sites officiels dits "prioritaires" d'ici 2026, comme en témoigne une circulaire envoyée par Elisabeth Borne. "L'extension de nom de domaine .gouv.fr devra s'opérer avant le 1ᵉʳ juillet 2025 pour les sites de communication et avant le 1ᵉʳ janvier 2026 pour les sites de démarches" indique le document. La Première ministre désire ainsi imposer l'usage du ".gouv.fr", ce qui n'est étonnant pas déjà le cas. Ainsi, si nombre d'entre eux se terminent déjà ainsi, il reste quelques récalcitrants, comme le site du gouvernement (gouvernement.fr) ou de Parcoursup (parcoursup.fr).

Gouv.fr : améliorer la lisibilité des sites gouvernementaux

Le Service d'information du gouvernement (SIG) et la Dinum précisent dans un communiqué que cette injonction, moins contraignante qu'une loi ou un décret, "doit permettre de lutter contre les arnaques en ligne ou la désinformation en offrant un caractère distinctif dans l'URL du site consulté par les usagers, et garantir le caractère officiel et authentique des services publics." 

Pour atteindre cet objectif, la moitié des 21 000 agents civils de l'État spécialisés dans le numérique devront par ailleurs être formés au design et à l'accessibilité des services publics numériques d'ici à la fin 2023, et la totalité d'ici à 2027. Le but est de rendre ces sites plus accessibles, y compris pour les personnes handicapées ou qui ne sont pas à l'aise avec le numérique, sécurisés, identifiables, mais surtout le plus simple possible. Pour ça, chaque ministère a également dû nommer, avant le 1ᵉʳ septembre 2023, un "responsable du design" chargé d'exécuter la circulaire.

Malgré les engagements des gouvernements successifs, l'accessibilité des sites gouvernementaux demeure inégale, en particulier pour les personnes en situation de handicap. En novembre 2022, le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini avait affirmé vouloir rendre accessible à ces derniers 80 % des 250 démarches administratives numériques les plus courantes d'ici à la fin 2023, et 100 % d'ici à 2027. Et c'est sans compter sur la fracture numérique, des personnes – notamment celles qui sont âgées – ne sont pas du tout à l'aise avec les ordinateurs, les tablettes, les smartphones et Internet.