Test Amazon Kindle Paperwhite 2024 : toujours une bonne liseuse, mais sans révolution

Test Amazon Kindle Paperwhite 2024 : toujours une bonne liseuse, mais sans révolution

La version 2024 de la Kindle Paperwhite apporte plusieurs petites nouveautés bienvenues à la célèbre liseuse d'Amazon. Mais elle intéressera surtout ceux qui utilisent encore un modèle de génération plus ancienne.

Depuis de nombreuses années maintenant, les liseuses électroniques occupent une place intermédiaire entre les livres papier et les tablettes genre iPad. Des premiers, les liseuses empruntent le confort de lecture grâce à leur écran à encre électronique au rendu très proche de celui des pages imprimées. Et des secondes, la capacité à stocker des bibliothèques entières de livres à emporter partout.

Les liseuses ont bien d'autres avantages. Elles sont par exemple plus légères que le poids combiné des livres papier que l'on emporterait en vacances, voire d'un seul de ces ouvrages d'ailleurs. Elles bénéficient aussi d'une bien meilleure autonomie que les tablettes: on peut facilement passer plusieurs semaines sans les recharger. Essayez donc ça avec un iPad ! Une sorte de compromis idéal pour les grands lecteurs, en tout cas pour ceux qui arrivent à se défaire du besoin de sentir le papier glisser sous le doigt tournant les pages. 

Amazon, dont le premier modèle de liseuse Kindle date de 2007, a profité du lancement en octobre dernier de sa toute première liseuse à encre électronique couleur, la Kindle ColorSoft, pour rafraîchir toute sa gamme. L'occasion de présenter sa nouvelle Kindle Paperwhite, traditionnel modèle de milieu de gamme, que nous avons pu tester pendant quelques semaines dans sa version améliorée dite Signature.

Kindle Paperwhite 2024 : l'avis de CCM
  • Écran e-ink toujours aussi confortable
  • Plus réactive
  • Plus fine (un peu)
  • Autonomie imbattable
  • Éclairage automatique qui fonctionne à l'envers
  • Trop peu de progrès logiciels
  • Quelques grammes en plus
  • Bouton Marche/Arrêt/Mise en veille en bas

Kindle Paperwhite 2024 : une évolution mineure

Autant le dire tout de suite, si vous possédez le précédent modèle de Kindle Paperwhite datant de 2021, vous aurez bien du mal à justifier son remplacement par celui de cette année. Le nouveau modèle propose un écran légèrement plus grand de 7 pouces (18 cm) de diagonale, contre 6,8 pouces (17 cm) pour celui de 2021. La nouvelle liseuse est également plus fine, passant de 8,1 à 7,8 mm d'épaisseur, mais aussi légèrement plus haute et plus large pour accueillir le plus grand écran. Selon les dires d'Amazon, le contraste de l'écran a été amélioré, mais cela ne nous a pas sauté aux yeux en comparant les deux modèles dans des conditions de lecture identiques. Nous avons eu même tendance à préférer l'écran de la Paperwhite de 2021 (à droite sur la photo) dont le fond nous a paru légèrement plus blanc.

© CCM

La Paperwhite de 2024 reprend en revanche l'avantage en termes de réactivité. Les pages s'affichent plus vite sous le doigt, tout comme la page d'accueil pour sélectionner un autre livre à lire ou encore pour accéder aux différents menus de réglages. Cela ajoute au confort, évidemment, mais on s'en rend surtout compte lorsque l'on a les deux modèles côte à côte. À l'usage, la Paperwhite de 2021 ne nous a jamais paru lente. Rappelons si besoin qu'une liseuse est conçue pour la lecture de texte et pas pour le visionnage de vidéo. Autrement dit, l'amélioration de la vitesse de défilement ou de rafraichissement d'une page n'est pas un point d'une si grande importance.

 

Kindle Paperwhite 2021

Kindle Paperwhite 2024

Écran

6,8 pouces

7 pouces

Résolution

1236 x 1648 pixels (300 ppp)

1680 x 1264 pixels (300 ppp)

Éclairage

17 LED

19 LED

Processeur

MT8113 1 GHz (simple cœur)

MediaTek 1 GHz (double cœur)

Stockage

8 Go

16 Go (32 Go version Signature)

Batterie

Jusqu'à 10 semaines

Jusqu'à 12 semaines

Charge

USB-C (2,5h)

USB-C (2,5h)

Étanchéité

IPX8

IPX8

Dimensions

174,2 x 124,6 x 8,1 mm

176,7 x 127,6 x 7,8 mm

Poids

205g

211g

Comme le montre le tableau ci-dessus, la Kindle Paperwhite de 2024 est également plus lourde de 6 grammes. Ce n'est pas grand chose naturellement, mais c'est une tendance à l'embonpoint que l'on peut regretter car une liseuse est un objet destiné à être tenu à la main pendant de longues périodes de lecture. Et la Kindle Paperwhite de 2018, elle, ne pesait que 182 grammes. Cela pourrait donner à certains l'envie de se tourner vers la liseuse Kindle d'entrée de gamme, qui s'appelle tout simplement Kindle, qui ne pèse que 158 grammes. Elle n'est munie, certes, que d'un écran de 6 pouces (15 cm) de diagonale, mais qui était justement la taille de l'écran de la Paperwhite de 2018.

On aurait préféré que la nouvelle Kindle Paperwhite soit vraiment plus fine et plus légère pour justifier son prix plus élevé, par rapport à la Kindle. Le parallèle est peut-être osé, mais Apple est aujourd'hui capable de produire un iPad Pro, dont la versatilité n'est plus à démontrer, et dont l'épaisseur pourtant dépasse à peine les 5 mm. À côté, la Paperwhite paraît bien épaisse avec ses 7,8 mm, pour un appareil uniquement dédié à la lecture.

Kindle Paperwhite 2024 : un très grand confort de lecture

Une liseuse c'est avant tout conçu… pour lire. Sur ce plan, la Kindle Paperwhite de 2024 est évidemment excellente. Les coins légèrement plus arrondis que le modèle qu'elle remplace sont très confortables dans la paume de la main. L'écran à encre électronique d'une définition de 300 points par pouce est d'un grande finesse et permet d'afficher confortablement aussi bien des caractères de très petite taille que de grande taille en fonction de sa vision.

Kindle Paperwhite 2024 à gauche et 2021 à droite © CCM

Pour ajouter des livres à sa bibliothèques, on peut bien sûr tout simplement lancer une recherche dans la boutique Kindle en appuyant sur la zone de recherche en haut de l'écran. Ce qui implique bien entendu que l'on ait au préalable connecté sa liseuse à son compte Amazon. Un clavier apparaît en bas et il suffit de taper les premières lettres d'un titre ou du nom d'un auteur pour faire apparaître une liste de résultats. Un appui sur l'un d'eux et on obtient un fiche de présentation de l'œuvre depuis laquelle on peut directement acheter demander de recevoir un extrait.

© CCM

Mais on peut également très facilement envoyer ses propres fichiers vers un Kindle, soit en le branchant directement à son ordi via un simple câble USB-C (qui en plus chargera sa batterie) ou via Internet par l'intermédiaire du site www.amazon.fr/sendtokindle. À condition d'être connecté là aussi à son compte Amazon, il suffit de faire glisser un ou plusieurs fichier dans la fenêtre, qui de choisir le Kindle concerné si on en a plusieurs, pour voir apparaître le fichier dans sa bibliothèque de contenus sur sa liseuse. On peut aussi choisir d'envoyer directement le fichier dans la bibliothèque global lié à son compte pour le rendre disponible sur toutes ses liseuses. On peut ainsi envoyer des fichiers au format ePub par exemple, mais aussi des PDF.

© CCM

Attention, les PDF sont des fichiers conçus pour conserver la mise en page et le format physique. Si vous envoyez le PDF d'un document au format A4 sur le relativement petit écran du Paperwhite, il risque d'être difficilement lisible. Heureusement, on peut aussi cocher l'option Rendre la mise en page ajustable : le PDF est alors converti en livre électronique classique, qui permet notamment de changer la taille des caractères. Autant dit qu'un Kindle sert à lire n'importe quel type de documents et pas seulement des livres !

© CCM

Kindle Paperwhite 2024 : des défauts qui ont la vie dure

On l'aura compris, la version 2024 de la liseuse Kindle Paperwhite n'est qu'une évolution mineure. Ce qui fait d'autant plus regretter que certains défauts, autant matériels que logiciels n'aient toujours pas été corrigés. Côté matériel tout d'abord, on a du mal à comprendre pourquoi le bouton Marche/Arrêt/Mise en veille soit toujours situé en bas, sur la tranche inférieure de l'appareil, juste à côté du port USB-C. Il n'est pas rare que l'on soutienne le Kindle avec son petit doigt, comme on peut le faire avec un smartphone. Et les droitiers placeront assez naturellement le doigt sur ledit bouton, au risque d'éteindre l'écran. De même, si vous posez le Kindle devant vous sur une table pour pouvoir lire sans le tenir, il arrive assez souvent que l'on éteigne l'écran en posant la liseuse en équilibre sur sa tranche. Pour remédier à ce problème, Amazon semble avoir choisi de rendre le bouton plus ferme, ce qui le rend donc plus difficile à enfoncer. Pourquoi diable le bouton n'a-t-il pas été placé au sommet, ou sur le côté comme sur le modèle Scribe ?

Côté logiciel aussi, la Kindle Paperwhite ne progresse que (trop) lentement. La version 5.17.0 de son système disponible au moment de ce test, n'est qu'une évolution très mineure également. On regrette par exemple qu'il y ait toujours deux menus différents auxquels on accède depuis le sommet de l'écran pendant que l'on est en train de lire. D'une tape on fait apparaître une barre d'outils pour accéder, par exemple, aux réglages de mise en page ou au sommaire du livre. Mais si on effectue un glissement du doigt vers le bas, on fait alors apparaître un autre volet d'options, ressemblant au Centre de contrôle d'un iPad et qui permet d'activer le mode Avion ou de régler la luminosité. On aurait préféré que ces deux menus soient réunis en un pour ne nécessiter qu'une seule manipulation.

Test Kindle Paperwhite 2024 : rétro-éclairage automatique à l'envers

Parmi les fonctions supplémentaires dont dispose la version haut de gamme, dite Édition Signature, de la nouvelle Kindle Paperwhite que nous avons testée, le réglage automatique de l'éclairage continue de nous rendre perplexe. Cette fonction n'est pas nouvelle, cela fait plusieurs années qu'elle est incluse dans les modèles haut de gamme. Le principe est le même que celui du réglage automatique de la luminosité sur nos smartphones. Et c'est bien là le problème. Car, justement, l'encre électronique des écrans de liseuse fonctionne bien différemment des écrans LCD ou OLED de nos smartphones ou tablettes. L'un des principaux intérêts des écrans à encre électronique des liseuses est justement de ne pas avoir besoin de rétro-éclairage lorsque l'on est dans des conditions normales de luminosité, voire en plein soleil. Exactement, donc, comme quand on lit sur papier. C'est ce que montre par exemple l'image ci-dessous. En plein soleil, un iPad (ici à gauche) dont l'écran est pourtant réglé sur sa luminosité maximale est illisible. Alors qu'une liseuse à encre électronique, ici à droite le Kindle Scribe de 2021 sans aucun rétro-éclairage, est parfaitement lisible en tout confort.

© CCM

Pourtant, la fonction d'éclairage automatique des Kindle continue à vouloir fonctionner plus ou moins comme celle d'un smartphone : en augmentant la luminosité avec la lumière extérieure et en la baissant lorsqu'on se retrouve dans une pièce sombre. Voire même jusqu'à totalement désactiver l'éclairage de l'écran lorsque l'on est dans le noir. Et là, c'est le drame : quand il n'y a plus ni lumière dans la pièce ni éclairage de l'écran on ne voit plus rien sur celui-ci. Et on ne voit donc plus non plus le menu qui permettrait de rallumer l'éclairage. Résultat, cette fonction d'éclairage automatique nous semble inutile. Mieux vaut la désactiver pour régler la luminosité que l'on préfère " à la main ", en prenant soin de ne jamais la régler sur zéro mais sur un minimum de 1 (sur 24 réglages possibles du plus sombre au plus lumineux) afin de n'être jamais pros au dépourvu lorsque l'on reprend sa liseuse en main le soir, par exemple. On espère vraiment qu'Amazon va se pencher sur ce problème. Au passage, on remarque que l'éclairage de la Paperwhite 2024 (à gauche) est plus "chaud" que celui de la Paperwhite de 2021 (à droite).

© CCM

Test Kindle Paperwhite 2024 : dictionnaire intégré pratique mais pas toujours confortable

L'un des grands avantages des liseuses électroniques face aux livres papier, c'est qu'en tant qu'objet connecté on a à tout moment accès à un dictionnaire pour vérifier la signification d'un mot, voire pour consulter la page Wikipédia qui correspond au nom d'un personnage historique par exemple. Il suffit pour cela d'effectuer un appui prolongé sur le mot concerné pour qu'un triple panneau s'affiche en haut ou en bas de l'écran, en fonction de l'endroit où le mot se trouve sur la page. C'est très pratique aussi lorsqu'on lit un livre dans une autre langue que sa langue natale, car on obtient alors la traduction du mot.

Autre avantage certain, c'est que l'on peut à loisir changer la taille des caractères. Et notamment pour les grossir lorsqu'avec l'âge on commence à avoir un peu moins bien et que l'on souhaite pourtant pouvoir lire sans lunettes par exemple.

© CCM

Le problème c'est que la taille de la police de caractères des dictionnaires qui s'affichent, elle, ne change pas. Résultats, il faut remettre ses lunettes pour pouvoir lire la définition dont on attend besoin. Pourvu, là aussi, qu'Amazon nous propose bientôt une mise à jour du logiciel interne.

Kindle Paperwhite 2024 : quel modèle choisir ?

La Kindle Paperwhite 2024 est disponible en deux versions. Elles partagent un grand nombre de points communs : le même écran de 7 pouces avec éclairage intégré pour pouvoir lire dans le noir dans lumière extérieure, le même logiciel interne, la même résistance à l'eau à la norme IPX8 qui signifie que vous pouvez les faire tomber dans l'eau sans dommage. 

Au chapitre des différences, la version standard est équipée de 16 Go de mémoire de stockage (contre 8 pour la version 2021) et est disponible en noir, en rose framboise et en vert jade, le tout pour 170 euros. La version améliorée, dite Édition Signature, inclut 32 Go de mémoire, le fonction d'éclairage automatique que nous avons évoqué et peut être chargée sans fil en la posant sur n'importe quel chargeur au standard Qi. Celle-ci coûte 200 euros et est disponible dans les mêmes couleurs mais avec une finition métallisée.

© CCM

Attention, les 170 euros de la Paperwhite standard correspondent à la version sponsorisée, ce qui signifie que des messages publicitaires peuvent s'afficher sur l'écran de veille de l'appareil lorsque l'on ne l'utilise pas. Il faut débourser 10 euros supplémentaires pour une version sans pub (on peut même décider après l'achat). Sachant que l'édition Signature, elle, n'existe qu'en version sans publicités. Reste à déterminer si les fonctions supplémentaires de l'édition Signature valent la différence. Et on serait plutôt tenté de dire non. Les 16 Go de stockage de la version standard sont plus qu'amplement suffisants pour stoker des centaines de livres. Quant au chargement sans-fil, on charge sa liseuse suffisamment rarement pour que ce ne soit pas un avantage qui, au passage ajoute 3 grammes supplémentaires. Et on a vu que la fonction d'éclairage automatique nous est apparue bien peu convaincante. Et on ne sait pas quand elle sera corrigée dans le logiciel.

Et n'oubliez pas que si vous cherchez une liseuse vraiment compacte et légère, la Kindle standard ne coûte que 110 euros dans sa version avec pub (et 120 en version sans pub), et parfois beaucoup moins, lors des promotions très régulières d'Amazon. Attention, elle n'est pas aussi résistante à l'eau.

Notons enfin que la présentation de la gamme 2024 des Kindle a été l'occasion pour Amazon de passer au tout tactile : la Kindle Oasis, la dernière liseuse munie de boutons physiques permettant de tourner les pages a en effet disparu du catalogue.