Les automobilistes vont avoir une mauvaise surprise à la pompe dès le 1er janvier

Les automobilistes vont avoir une mauvaise surprise à la pompe dès le 1er janvier

Les prix des carburants ont nettement reculé ces dernières semaines, juste à temps pour le fêtes et les vacances de fin d'année. Mais cette accalmie ne durera pas : une hausse programmée viendra alourdir la facture dès janvier.

Depuis plusieurs semaines, les automobilistes respirent un peu au moment de faire le plein. Le litre de sans-plomb comme celui de gazole affichent des niveaux qu'on n'avait plus vus depuis près de trois ans. Cette baisse s'explique d'abord par le reflux des cours du pétrole sur les marchés internationaux. Le baril de Brent s'est éloigné des sommets atteints lors des tensions géopolitiques de 2022 et 2023, sous l'effet d'une demande mondiale moins dynamique et d'une production mieux maîtrisée par les grands pays exportateurs.

À cela s'ajoute un facteur monétaire souvent oublié. L'euro s'est globalement maintenu face au dollar, devise dans laquelle s'achète le pétrole. Quand la monnaie européenne résiste, les importations coûtent moins cher aux pays de la zone euro, ce qui se répercute mécaniquement sur les prix à la pompe. Enfin, la concurrence entre distributeurs joue aussi son rôle. Les stations de la grande distribution n'hésitent pas à rogner sur leurs marges pour attirer les clients, accentuant la tendance à la baisse observée ces derniers mois.

Mais cette embellie a un revers, et il est déjà inscrit dans le calendrier. À partir du 1er janvier 2026, une hausse de la fiscalité sur les carburants doit entrer en vigueur. Elle concerne la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, la TICPE, qui pèse lourdement dans le prix final payé par les automobilistes. En France, plus de la moitié du prix d'un litre de carburant correspond déjà à des taxes. Leur augmentation, même limitée en apparence, se fait sentir immédiatement sur le ticket de caisse.

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Concrètement, cette revalorisation fiscale pourrait se traduire par des hausses de 4 à 6 centimes par litre, soit entre 2 et 3 euros pour un plein de 50 litres. Pour un conducteur parcourant 15 000 kilomètres par an avec une voiture consommant 6 litres aux 100 kilomètres, la note annuelle pourrait grimper de 40 à 60 euros selon le carburant utilisé. Pour les ménages contraints d'utiliser leur véhicule au quotidien, notamment en zone rurale, l'impact est loin d'être anodin.

Cette hausse s'inscrit dans une trajectoire plus large, pensée sur plusieurs années. Les pouvoirs publics cherchent à réduire progressivement l'avantage fiscal accordé aux énergies fossiles, afin d'encourager des modes de transport moins polluants. Le gazole, longtemps favorisé, reste particulièrement visé par ce rééquilibrage. Même si les prix du pétrole restaient stables, la fiscalité continuerait donc à tirer les tarifs vers le haut.

En regardant vers 2026, les perspectives restent contrastées. Les marchés pétroliers pourraient connaître de nouvelles fluctuations, liées à la conjoncture économique mondiale ou à des événements géopolitiques imprévisibles. En parallèle, de nouvelles étapes fiscales sont à l'étude, avec une pression croissante pour verdir la taxation des transports. Pour les automobilistes, la période actuelle ressemble donc davantage à une parenthèse qu'à un tournant durable.