Test Steam Deck OLED : est-il toujours le meilleur PC-console portable ?
Avec son interface exemplaire, son superbe écran, ses bonnes performances et sa belle autonomie, le Steam Deck OLED reste un excellent choix pour profiter de sa ludothèque PC, même en 2024 avec l'arrivée de nombreux concurrents.
Le marché du jeu vidéo sur PC a connu un changement intéressant ces deux dernières années, avec l'arrivée de nouvelles machines adoptant un format de console portable. Si elle n'était pas la première à se positionner sur ce secteur, l'entreprise Valve est sans aucun doute celle qui a réussi à démocratiser ce type d'appareil auprès du grand public, grâce à son PC-console portable maison, le Steam Deck.
Avec sa machine, le constructeur a non seulement prouvé que le formule était techniquement viable, mais aussi qu'elle était intéressante d'un point de vue ludique, en permettant aux joueuses et joueurs PC de profiter de leur ludothèque ailleurs qu'à leur bureau.
Un an et demi après la sortie de la première version, Valve a donc mis sur le marché une nouvelle mouture du Steam Deck, dotée d'un écran très légèrement plus grand et surtout de type Oled, mais également d'un processeur profitant d'une plus grande finesse de gravure, d'une mémoire vive un peu plus rapide et d'une batterie à la capacité revue à la hausse. Autant d'améliorations qui contribuent à rendre encore meilleure la formule déjà convaincante du Steam Deck, d'autant plus que son prix reste raisonnable pour ce type de produit.
Dans sa version de base avec un stockage de 512 Go, le Steam Deck OLED s'affiche à 569 € sur la boutique officielle de Valve, et à 679 € pour celle dotée d'un SSD de 1 To et d'un traitement anti-reflets pour l'écran, qui est le modèle que nous testons ici. À noter que le Steam Deck LCD est toujours disponible à la vente, avec 256 Go de stockage seulement, au prix de 419 €. Alors que vaut aujourd'hui la machine de Valve, deux ans et demi et plusieurs concurrents sérieux après sa sortie ? Est-elle toujours techniquement pertinente et offre-t-elle un plaisir de jeu à la hauteur ? Ce sont les questions auxquelles nous allons essayer de répondre dans ce test.
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Test Steam Deck OLED : une machine imposante mais légère et confortable en main
À sa sortie de la boite, le Steam Deck OLED semble un peu effrayant avec son gabarit imposant. La machine mesure en effet 298 mm de longueur pour 117 mm de largeur, et une épaisseur maximale de 49 mm au niveau du dos des poignées. Une sacrée bête, qui fait craindre une prise en main peu agréable de prime abord. Heureusement il n'en est rien, car le Steam Deck OLED se révèle étonnamment plus léger une fois en main que ses dimensions ne le laissent penser. Avec 640 grammes sur la balance, la machine se manipule aisément et se porte bien durant de longues sessions de jeu, sans avoir besoin de poser les coudes sur ses genoux ou sur une table.
Les poignées bombées, de part et d'autre de l'écran, offrent une préhension parfaite et l'on a jamais peur de voir la console nous glisser des mains, même pendant des parties de jeu un peu nerveuses. Le seul vrai problème que nous relevons en matière d'ergonomie matérielle est la hauteur de la machine, qui posera problème aux petites mains pour atteindre simultanément les boutons situés sur la tranche supérieure et sur le dos de l'appareil, et qui oblige à une petite contorsion des poignets pour utiliser les pavés tactiles en façade. C'est dommage, d'autant que les contrôles offerts par la console sont nombreux, bien pensés et de qualité.
Du côté des commandes, on trouve en façade les classiques sticks analogiques gauche et droit, une croix directionnelle et les quatre fameux boutons A/B/X/Y, mais également deux petits pavés tactiles donc. Ces derniers ont vocation à remplacer une souris, afin de contrôler le pointeur à l'écran dans les jeux ou sur le bureau par exemple, et il faut reconnaître qu'ils s'avèrent étonnamment efficaces en la matière. Moyennant un temps d'adaptation et d'apprentissage, on peut même les utiliser pour contrôler assez précisément la caméra dans les jeux en vue à la première personne. La prise en main est certes un peu déroutante au début, mais le résultat final nous a paru plus convaincant et ergonomique que la solution de la manette détachable devenant une souris verticale retenue par Lenovo sur sa Legion Go par exemple.
Sur la tranche supérieure, on retrouve là aussi les grands classiques, soit deux boutons et deux gâchettes à course progressive, accessibles avec les index et les majeurs. Au dos de la console enfin, quatre boutons supplémentaires, atteignables via les les annulaires et les auriculaires, qui peuvent être assignés librement à presque n'importe quelle fonction ou suite de commandes. Très pratiques pour les jeux disposant de nombreux contrôles ou nécessitant de multiples actions complexes, ces boutons sont néanmoins difficilement accessibles pour les petites mains, qui peineront à appuyer dessus du bout des doigts.
L'originalité du Steam Deck par rapport aux autres machines du même genre tient à la disposition des contrôles. La machine de Valve n'adopte ni la configuration des manettes PlayStation, ni celle des manettes Xbox et leurs fameux sticks asymétriques. Ici, la croix directionnelle, les boutons A/B/X/Y et les sticks analogiques sont tous alignés horizontalement, sur le haut de la console, de part et d'autre de l'écran. Un choix étonnant, auquel on s'habitue très rapidement et qui ne nous a pas posé de problèmes particuliers. Nous n'avons par exemple jamais actionné par inadvertance les sticks analogiques lors du passage de ces derniers aux boutons A/B/X/Y ou à la croix directionnelle, et vice-versa.
La tranche supérieure accueille enfin les boutons de contrôle du volume sonore, ainsi que le bouton de mise sous tension et la grille d'évacuation de l'air chaud. C'est également là qu'on trouve la prise casque au format Jack 3,5 mm ainsi qu'un port USB-C gérant le PowerDelivery pour la recharge et le DisplayPort pour le branchement d'un écran externe. La tranche inférieure quant à elle accueille un lecteur de carte au format microSD UHS-I, compatible avec les normes SD, SDXC et SDHC. Côté connectivité sans-fil, le Steam Deck OLED gère le WiFi jusqu'à la norme 6E, avec les bandes de fréquence 2,4 GHz, 5 GHz et 6 GHz, et le Bluetooth en version 5.3. Pour ce dernier en revanche, la latence est clairement perceptible, et nous ne saurions que trop vous conseiller d'utiliser un bon vieux casque filaire plutôt qu'une paire d'écouteurs sans-fil.
Test Steam Deck OLED : un écran OLED splendide et sans reflets
La principale évolution du Steam Deck OLED par rapport à son prédécesseur est donc, comme son nom l'indique, la présence d'une dalle Oled pour l'affichage, qui gagne au passage 0,4 pouces de diagonale. C'est une amélioration bienvenue et le résultat est à la hauteur des attentes. Le constructeur annonce une luminosité maximale de 600 cd/m² en SDR et de 1000 cd/m² en HDR, ainsi qu'une couverture de 110 % de l'espace colorimétrique DCI-P3 pour son écran. À l’œil, le rendu est particulièrement réussi et agréable, avec une reproduction fidèle des couleurs sans dérive perceptible vers le jaune ou le bleu, des noirs extrêmement profonds et un contraste vraiment marqué.
Le résultat est tout à fait saisissant dans les jeux qui font un usage intensif des effets de lumière, de réflexion et de particules, d'autant plus que la machine de Valve parvient à éviter les deux écueils majeurs souvent rencontrés sur les dalles Oled : la saturation exagérée des couleurs et les reflets gênants sur l'écran. Rien de tout ça ici, les couleurs sont vives et très flatteuses mais ne tombent jamais dans la surenchère, signe que la calibration colorimétrique est de qualité, et le revêtement mat se montre très efficace pour atténuer la plupart des reflets disgracieux. La luminosité maximale se montre de son côté tout à fait suffisante pour garder l'écran lisible en intérieur, même dans une pièce fortement éclairée. Elle ne fera toutefois pas de miracles en plein soleil à l'extérieur, et il faudra alors trouver un coin d'ombre pour parvenir à voir quelque chose dans cette configuration.
La définition de la dalle est quant à elle restée la même, soit 1280 x 800 pixels. Avec une diagonale d'écran de 7,4 pouces, on obtient donc une résolution de 204 pixels par pouce, amplement suffisante pour garder les petits éléments et les textes lisibles. Les plus petits détails souffriront parfois d'un léger effet de crénelage, qui reste cependant vraiment minime. La passage à une définition Full HD de 1920 x 1080 pixels aurait sans aucun doute été préférable, surtout que les machines concurrentes l'ont toutes adoptée, mais le choix de maintenir une définition inférieure a certainement été guidé par des considérations relatives aux performances et à l'autonomie.
Enfin, la fréquence d'affichage maximale à elle été augmentée de 60 à 90 Hz, pour notre plus grand bonheur. Cette augmentation drastique de 50 % du taux de rafraîchissement de l'écran offre un gain de fluidité spectaculaire dans les jeux qui peuvent être exécutés à ce niveau d'images par seconde. Le confort et la qualité apportés par ce bond en avant sont immédiatement perceptibles, notamment dans les jeux en 3D peu gourmands où les mouvements de caméra changent littéralement de dimension, et dans les titres d'action, de plateforme ou de course nécessitant une grande réactivité. Le taux de rafraîchissement maximale de l'écran peut bien entendu être modifié manuellement, afin d'économiser des ressources de calcul ou de ménager l'autonomie de la batterie, selon les besoins de chacun.
En définitive, l'écran du Steam Deck OLED est une réussite de bout en bout et un véritable plaisir de chaque instant pour les yeux. Avec son rendu fidèle des couleurs, sa bonne luminosité, son contraste marqué et maîtrisé, son traitement anti-reflets efficace et sa fréquence d'affichage élevée, jouer est toujours un plaisir et l'on se prend même à redécouvrir certaines scènes de nos jeux préférés sous un nouveau jour, lorsqu'on ne les avait jamais vu sur une dalle Oled auparavant. Seule sa définition reste en deçà des standards actuels du marché, mais la diagonale réduite de ce type d'appareil limite les effets gênants de l'absence de Full HD.
Test Steam Deck OLED : une interface exemplaire
L'aspect sur lequel brille particulièrement le Steam Deck est sans conteste son interface logicielle. Bien que le monde du jeu vidéo sur PC soit très largement dominé par Microsoft et son système d'exploitation, Valve a fait un choix audacieux et radical pour animer son appareil, celui de s'appuyer sur Linux plutôt que sur Windows. Et grand bien lui en a fait, car le résultat est proprement impressionnant. Là où les autres PC-consoles portables doivent composer avec Windows 11 pour fonctionner, le Steam Deck s'appuie sur une distribution Linux développée spécialement pour l'occasion, SteamOS.
Et si cette décision impose quelques contraintes, comme nous le verrons plus loin, elle permet au constructeur de proposer une interface logicielle sur-mesure pour sa machine de jeu portable, parfaitement adaptée à la navigation sans clavier ni souris sur un petit écran. Il faut dire que Valve a eu le temps de peaufiner sa formule avec le mode Big Picture de Steam, une interface de son lanceur conçue pour être utilisée facilement avec une manette, et dont SteamOS reprend les lignes directrices en matière d'ergonomie et d'esthétique. Résultat, de l'allumage du Steam Deck au lancement d'un jeu, tout est parfaitement fluide, lisible et intuitif.
Les actions les plus courantes, comme explorer le magasin, installer un jeu, naviguer dans sa ludothèque ou échanger avec ses contacts s'effectuent toutes facilement et naturellement, sans qu'on ait jamais l'impression de revenir sur un bon vieux PC de bureau. Et même les opérations plus complexes, comme la configuration de la machine, du système ou des jeux, sont parfaitement intégrées à l'ergonomie générale de SteamOS et peuvent être réalisées aisément à l'aide des quelques boutons de l'appareil. Malgré la richesse des paramètres et des options disponibles, on n'est jamais perdu et on accède toujours rapidement aux fonctions recherchées.
L'interface du Steam Deck se décompose en différentes sections thématiques (Accueil, Bibliothèque, Magasin, Paramètres, etc.) entre lesquelles on navigue à l'aide d'un panneau latéral, qui s'ouvre d'une pression sur le bouton "Steam" situé en bas à gauche à côté de l'écran. Toutes les sections sont parfaitement organisées, bien traduites en français, et on y navigue sans aucun problème à l'aide de la croix directionnelle, des joysticks ou de l'écran tactile selon ses préférences. Notons au passage que l'ensemble fonctionne de façon parfaitement fluide et que nous n'avons relevé ni ralentissement ni saccade lors de notre utilisation prolongée.
Pour les manipulations qui nécessitent d'entrer du texte, comme la recherche de jeux dans le magasin, la saisie d'un code, d'un mot de passe ou de paramètres de lancement pour certains titres, un clavier virtuel est bien entendu disponible. Il apparaît automatiquement lorsqu'un champ de saisie de texte est sélectionné à l'écran mais peut aussi être affiché manuellement en appuyant simultanément sur les boutons Steam et X. Et comme avec le clavier d'un smartphone, il est possible de personnaliser la disposition des touches ainsi que les retours sonores ou haptiques lors de la frappe. Pour les plus exigeants, il est également possible de connecter un clavier physique, ce qui pourra servir en cas de paramétrage ou de bidouillage un peu complexe.
Comme sur tous les PC-consoles portables, le Steam Deck propose par ailleurs un panneau d'accès rapide à différents réglages et fonctions, qui s'ouvre en appuyant sur le bouton "...", situé cette fois-ci en bas à droite à côté de l'écran. Ce menu s'affiche en superposition à droite de l'écran, et permet d'ajuster à la volée divers paramètres tels que la luminosité, le niveau des hauts-parleurs ou du micro, l'activation du Wi-Fi ou du Bluetooth, et surtout de gérer les différentes options de performance, notamment la limite d'images par seconde et les algorithmes de mise à l'échelle disponibles, dont nous parlerons un peu plus loin.
Si cette organisation de l'interface logicielle est tout à fait classique pour un PC-console portable, le Steam Deck propose sans aucun doute la version la plus aboutie de la formule à ce jour. Contrairement à ses concurrentes, on peut utiliser la machine de Valve de bout-en-bout, de l'installation des jeux à leur lancement en passant par leur configuration, sans jamais devoir sortir du "Mode Jeu" ni afficher un bureau de PC. La sensation d'avoir une véritable console de jeu portable entre les mains, plutôt qu'un PC déguisé, n'a jamais été aussi forte qu'avec le Steam Deck. Tout du moins tant qu'on reste dans l'écosystème de Valve.
Test Steam Deck OLED : les limites du modèle de Steam
Les choses se compliquent en effet quelque peu dès lors qu'on cherche à installer et lancer des jeux achetés sur d'autres plateformes, comme Epic Games Store ou GOG. L'opération n'est pas impossible en soi, mais implique des étapes supplémentaires qui nécessitent de basculer vers le "Mode Bureau" du Steam Deck, ce qui brise le beau sentiment d'immersion et de continuité décrit précédemment, le tout pour des résultats parfois hasardeux et peu convaincants. C'est là une limite de la machine de Valve face à ses concurrentes sous Windows, qui acceptent sans trop de problèmes les jeux provenant de différents magasins et lanceurs.
Pour lancer des titres non acquis sur Steam, il faut donc passer sur le "Mode Bureau" du Steam Deck afin d'installer les autres lanceurs et se connecter à ses comptes. Rien de compliqué en soi, la bascule s'effectue simplement via un menu accessible en appuyant quelques secondes sur le bouton d'allumage de la machine, et l'interface proposée alors n'a rien d'ésotérique ni d'obscure. On se retrouve sur KDE Plasma, l'un des environnements de bureau les plus célèbres du monde Linux, qui propose une ergonomie très semblable à celle de Windows et se paie même le luxe d'être plus pratique que l'OS de Microsoft dans bien des cas.
Toute personne ayant déjà utilisé un PC Windows dans sa vie retrouvera rapidement ses marques, et le contrôle de la souris à l'aide des deux petits pavés tactiles du Steam Deck s'avère étonnamment intuitif. En réalité, la difficulté ne se situe pas au niveau de l'ergonomie du Mode Bureau, mais de la compatibilité des autres plateformes de jeu avec Linux. Par exemple, le mastodonte Epic Games Store n'a pas jugé nécessaire de proposer un client natif de son magasin/lanceur de jeu pour le système d'exploitation libre, et il faut donc en passer par des solutions développées par la communauté.
En l'espèce, on peut se tourner vers Heroic Games Launcher, un gestionnaire et un lanceur de jeu open source, qui permet d'accéder à ses bibliothèques Epic Games, GOG et Amazon Prime Gaming sur Linux. L'application est gratuite, dispose d'une interface élégante et s'installe en quelques clics seulement. Il suffit d'ouvrir Discover (l'équivalent du Microsoft Store), de chercher l'application et de l'installer, puis de se connecter à ses différents comptes. Il faut ensuite effectuer quelques réglages dans l'application, notamment l'installation de différentes versions de Wine et de Proton, des couches de compatibilité pour permettre aux jeux Windows de fonctionner sous Linux, et enfin retourner sur le Mode Jeu du Steam Deck pour ajouter les jeux "non Steam" à sa bibliothèque.
Aucune de ces opérations n'est insurmontable, d'autant que le Web regorge de pages d'aide et de vidéos dédiées à ce sujet, mais comme cette longue liste d'étapes le fait pressentir, le processus est fastidieux et vient quelque peu gâcher le fonctionnement clé-en-main qu'offre par ailleurs le Steam Deck. Surtout, le résultat n'est pas toujours satisfaisant. Dans notre cas, nous avons installé deux jeux provenant de notre compte Epic Games Store, Outer Wilds et Kena: Bridge Of Spirits. Pour le premier, aucun problème, le titre s'est lancé directement après les étapes décrites précédemment et a fonctionné avec le niveau de performance attendu. Seul bémol, sa vignette dans la bibliothèque du Steam Deck n'affiche pas d'image, seulement son nom, un problème somme toute anecdotique.
Pour Kena: Bridge Of Spirits en revanche, dans sa version Epic Games Store donc, le jeu n'a tout simplement pas réussi à démarrer. Il existe bien des fils de discussion sur Reddit ou les forums de Steam qui expliquent comment faire fonctionner le titre dans cette version, mais le résultat final ne semble pas parfait, avec des bugs sur les cinématiques et des performances en jeu tout juste passables. Et l'on est d'autant moins motivé à se lancer dans ces bidouillages que le jeu existe également sur Steam, dans une version qui s'installe cette fois-ci directement et délivre des performances bien supérieures. On est donc presque tenté de racheter un jeu qu'on possède déjà sur une autre plateforme, simplement pour en profiter facilement sur le Steam Deck.
Un désagrément certes un peu crispant mais qui, soyons honnêtes, ne s'est produit qu'avec un seul jeu, peut être résolu avec un peu de patience et n'est pas vraiment imputable au Steam Deck, mais plutôt aux problèmes de compatibilité de certains jeux et plateformes avec Linux. En la matière, difficile de blâmer Valve pour le manque d'investissement des autres acteurs dans l'écosystème Linux, quant l'entreprise a elle-même énormément contribué à l'amélioration du jeu vidéo sur ce système d'exploitation.
Par ailleurs, le Steam Deck se montre aussi capable de quelques petits miracles, et peut faire tourner des titres PC un peu obscures que nous n'avions pas réussi à lancer sur d'autres machines concurrentes, qui elles fonctionnent pourtant sous Windows, comme nous le verrons juste après.
Test Steam Deck OLED : des performances très satisfaisantes
Depuis la sortie du modèle OLED, le Steam Deck se décline en trois versions officiellement vendues sur le magasin en ligne de Valve : une itération du précédent modèle LCD, et deux déclinaisons du modèle OLED, qui se différencient par l'espace stockage supplémentaire et le traitement anti-reflets de l'écran pour le plus cher.
Modèle | Steam Deck OLED 1 To | Steam Deck OLED 512 Go | Steam Deck LCD 256 Go |
CPU (Processeur central) | APU AMD 6 nm Zen 2 4 c/8 t ; 2,4 à 3,5 GHz |
APU AMD 6 nm Zen 2 4 c/8 t ; 2,4 à 3,5 GHz |
APU AMD 7 nm Zen 2 4 c/8 t ; 2,4 à 3,5 GHz |
GPU (Processeur graphique) | Radeon 680M 8 UC RDNA 2 ; 1,6 GHz |
Radeon 680M 8 UC RDNA 2 ; 1,6 GHz |
Radeon 680M 8 UC RDNA 2 ; 1,6 GHz |
Système d'exploitation | SteamOS (Arch Linux) | SteamOS (Arch Linux) | SteamOS (Arch Linux) |
Écran | 7,4 pouces, 1280 x 800 pixels, 90 Hz, OLED | 7,4 pouces, 1280 x 800 pixels, 90 Hz, OLED | 7 pouces, 1280 x 800 pixels, 60 Hz, LCD |
Mémoire vive | 16 Go LPDDR5 (quatre canaux de 32 bits, 6400 MT/s) |
16 Go LPDDR5 (quatre canaux de 32 bits, 6400 MT/s) |
16 Go LPDDR5 (quatre canaux de 32 bits, 5500 MT/s) |
Stockage | SSD 1 To | SSD 512 Go | SSD 256 Go |
Connectique |
1 port USB-C (PowerDelivry et DisplayPort) |
1 port USB-C (PowerDelivry et DisplayPort) 1 port carte microSD UHS-I 1 port micro-casque Jack 3,5 mm |
1 port USB-C (PowerDelivry et DisplayPort) 1 port carte microSD UHS-I 1 port micro-casque Jack 3,5 mm |
Batterie | 50 Wh | 50 Wh | 40 Wh |
Dimensions | 29,8 x 11,7 x 4,9 cm (L x H x P) | 29,8 x 11,7 x 4,9 cm (L x H x P) | 29,8 x 11,7 x 4,9 cm (L x H x P) |
Poids | 640 grammes | 640 grammes | 669 grammes |
Prix | 679 euros | 569 euros | 419 euros |
Dans les entrailles de la machine, on retrouve donc la puce d'AMD qui permis l'émergence des PC-consoles portables, le fameux "APU" composé d'un processeur central sous architecture Zen 2, doté de 4 cœurs physiques et 8 cœurs logiques cadencés entre 2,4 et 3,5 Ghz, et d'un processeur graphique intégré Radeon 680M sous architecture RDNA2, comportant 8 unité de traitement à 1,6 Ghz. Ce circuit, qui a clairement révolutionné le monde du jeu vidéo sur console portable en son temps, n'est pas le plus puissant disponible à l'heure actuelle. En la matière, les ROG Ally d'Asus et Legion Go de Lenovo embarquent toutes les deux une version plus récente et plus véloce de cette puce, en la présence de l'AMD Ryzen Z1 Extreme.
Pour autant, ce "retard" technologique (les guillemets sont importants) rend-il le Steam Deck OLED obsolète en 2024, et dénué de tout intérêt ludique ? Absolument pas, bien au contraire. Lors de la révision de sa machine de jeu, Valve aurait pu faire le choix de doter son appareil d'un Ryzen Z1 Extreme, comme ses concurrentes. Mais l'entreprise a préféré conserver la même puce, ce qui a pu étonner mais présente au moins deux avantages. D'une part, Valve évite ainsi de segmenter son parc matériel, ce qui impliquerait une maintenance logicielle plus difficile et lèserait les acheteurs de la première heure du Steam Deck originel. D'autre part, la puce utilisée est certes moins puissante que le Ryzen Z1 Extreme, mais consomme également moins d'énergie, ce qui est bénéfique pour l'autonomie.
Ces quelques considérations en tête, voyons comment se comporte la puce du Steam Deck OLED en jeu et le niveau de performances qu'elle est capable de délivrer.
Sur les titres en 2D tout d'abord, soyons clairs, les résultats sont parfaits. Le Steam Deck fait tourner sans broncher ces jeux entre 80 et 90 images par secondes (i/s) en moyenne, dans la définition native de l'écran (1280 x 800 pixels), sans recourir à un algorithme de mise à l'échelle et avec les options graphiques poussées au maximum. Et sur des jeux en 3D légers ou anciens, comme Tunic ou Yooka-Laylee, les performances sont également au rendez-vous, avec un nombre d'i/s moyen dans la même fourchette des 80-90, avec les réglages graphiques toujours poussés à fond.
Dans les jeux en 3D plus récents ou plus gourmands, les choses se compliquent évidemment, et les résultats sont très variables d'un titre à l'autre. Sur des jeux comme Elden Ring (2022) ou Lords Of The Fallen (2023), il sera difficile de monter au-dessus des 45-50 i/s de moyenne, avec les options graphiques au minimum, et ces titres deviendront même injouables dans de bonnes conditions avec leurs paramètres visuels poussés au maximum.
Pour des œuvres moins récentes et moins exigeantes sur le versant technique (mais non moins somptueuses sur le plan ludique), telles que Doom (2016), Subnautica (2018) ou Outer Wilds (2019), les performances peuvent alors grimper en flèche et il est possible de dépasser allègrement le seuil des 60 i/s de moyenne, avec la bonne combinaison de paramètres graphiques. De façon générale, le Steam Deck OLED offre donc des performances tout à satisfaisantes sur un grand nombre de jeux 3D et se montrera à la peine sur les titres AAA les plus récents et les plus gourmands en ressources.
Pour améliorer un peu la situation, on peut compter sur plusieurs algorithmes de mise à l'échelle (upscaling), qui permettent de grappiller quelques images par seconde supplémentaires, mais au prix d'une détérioration graphique et d'artefacts visuels souvent disgracieux. Sans rentrer ici dans le débat sur les mérites comparés du rendu natif contre le rendu mis à l'échelle, notons que nous avons généralement obtenu de meilleurs résultats, en termes de plaisir de jeu et de perception du rendu visuel, en n'activant pas les différentes options d'upscaling.
Plusieurs algorithmes de mise à l'échelle sont disponibles et activables via le menu des réglages rapides, les plus notables étant le FSR d'AMD et le NIS de Nvidia. Plusieurs paramètres sont ajustables pour chacun d'entre eux, et permettent d'expérimenter pour tenter d'obtenir le meilleur équilibre possible entre gain de performances et qualité visuelle. Leur activation permet généralement de gagner entre 5 et 10 % d'i/s en moyenne, mais l'impact sur le rendu visuel final n'en vaut pas la chandelle selon nous, et l'on a souvent meilleur compte d'abaisser quelques options graphiques tout en restant dans la définition native de l'écran.
Test Steam Deck OLED : un catalogue de jeux compatibles en expansion constante
Au-delà du volet des performances délivrées par le Steam Deck OLED, il faut évoquer le sujet de la comptabilité des différentes œuvres vidéoludiques. Dans le monde du jeu vidéo, l'écrasante majorité des titres est développée pour fonctionner sur Windows en premier lieu. Or le Steam Deck s'appuie sur Linux, et la plupart des studios de développement n'ont pas les moyens de réaliser des portages de leurs œuvres pour ce système d'exploitation, le processus étant coûteux et le marché très réduit. Ainsi, jouer sur Linux a longtemps relevé du chemin de croix et nécessité de longues heures de bidouillages complexes, voire de quelques rituels de magie noire.
Les choses ont cependant bien changé depuis 2018, avec la sortie de Proton (à ne pas confondre avec l'entreprise technologique suisse éponyme), une couche logicielle de transcription visant à faire fonctionner sur Linux les programmes développés pour Windows, le tout de façon transparente pour l'utilisateur. Cette interface de traduction, justement développée par Valve dans l'optique de la conception du Steam Deck, fait de véritables petits miracles et permet de faire fonctionner des milliers de jeux conçus pour Windows sous Linux, avec un excellent niveau de performances et sans paramétrage supplémentaire de la part du joueur.
Proton et ses différentes versions sont donc installées par défaut sur le Steam Deck et permettent de lancer une très grande partie du catalogue Steam sans se poser de questions. Une grande partie oui, mais pas la totalité. Bien que Proton se montre redoutable et ne cesse de s'améliorer, en rendant régulièrement de nouveaux titres compatibles, il reste des trous dans la raquette et certains titres demeurent impossibles à lancer ou à jouer de manière satisfaisante sur Linux. C'est une contrainte logique, qu'on ne peut pas vraiment reprocher à Valve, mais qu'il faut avoir en tête avant de prendre la décision d'acheter un Steam Deck, pour éviter quelques déconvenues.
Le constructeur a heureusement bien fait les choses en intégrant, directement dans son magasin, un système de notation très clair et compréhensible pour vérifier la compatibilité des jeux avec le Steam Deck. Avant de craquer pour la machine de Valve, il est donc très facile de vérifier que ses jeux préférés fonctionneront correctement sur le Steam Deck, soit directement sur Steam, soit sur le site ProntonDB. Ce dernier est une plateforme qui collecte les retours de tous les joueurs sur Linux afin de constituer une base de données facilement explorable, et de réunir au même endroit les conseils de paramétrage et de configuration pour obtenir les meilleures performances possibles en jeu.
Que ce soit sur Steam ou sur ProtonDB, le niveau de compatibilité des jeux est indiqué par un système de notation utilisant des pastilles de couleur. Les vertes signalent une compatibilité vérifiée et optimale, les jaunes une compatibilité partielle, et enfin les grises une incompatibilité ou un statut inconnu. Notons que si la pastille jaune peut faire peur de prime abord, elle ne signifie pas forcément que le jeu sera bourré de bugs, loin de là. Dans notre cas, tous les jeux marqués comme partiellement compatibles que nous avons installés ont fonctionné à la perfection, sans que nous rencontrions aucun souci venant gâcher nos parties.
Comme évoqué un peu plus haut, même un jeu comme Antichamber, que nous avions été incapables de lancer sur des PC-consoles portables sous Windows, pour de sombres histoires de bibliothèques C++ manquantes et de pilotes incompatibles, s'est lancé instantanément sur le Steam Deck et a ensuite fonctionné comme un charme. Mieux encore, Little Big Adventure 2, un jeu français emblématique des années 90 qui a eu droit à un portage sur Steam il y a quelques années et qui arbore l'inquiétante pastille grise, a lui aussi démarré du premier coup et s'est montré parfaitement jouable (enfin, autant que peut l'être ce jeu avec une manette).
Ainsi, bien que la compatibilité des jeux sur le Steam Deck reste une question complexe qu'il faut étudier au cas par cas, force est de constater qu'une large partie du catalogue de Steam fonctionne sans coup férir. Même les titres marqués comme seulement partiellement compatibles ou au statut non vérifié peuvent réserver de belles surprises, et les problèmes rencontrés peuvent très souvent être résolus avec l'aide de la communauté en ligne. Par ailleurs, grâce au travail continue de Valve sur l'amélioration de Proton et les retours d'expérience des utilisateurs, de nouveaux titres obtiennent sans cesse la fameuse vignette verte, enrichissant toujours plus le catalogue des jeux vérifiés et optimisés pour le Steam Deck.
Test Steam Deck OLED : une autonomie étonnement généreuse
Un autre point central dans l'appréciation des qualités d'un système de jeu portable est évidemment son autonomie. En la matière, le Steam Deck originel comme ses concurrents directs souffraient de quelques lacunes, même si la machine de Valve s'en sortait un peu mieux avec sa puce moins puissante et moins énergivore. Avec la sortie du modèle OLED, l'entreprise en a profité pour augmenter sensiblement la capacité de la batterie embarquée, qui passait de 40 à 50 Wh. Et le résultat est là, avec des gains d'endurance nettement perceptibles et une autonomie tout à fait appréciable pour ce type d'appareil.
Dans les jeux en 2D ou en 3D peu gourmands, ceux dans lesquels il est possible d'atteindre les 90 images par seconde de moyenne, on obtient aisément une durée de vie de 6h30 lors de ses sessions de jeu, sans faire aucun effort d'optimisation. En procédant à quelques ajustements ciblés, comme maintenir la luminosité sous les 50 %, le taux de rafraîchissement à 60 Hz ou limiter l'enveloppe thermique du processeur, on peut encore gagner une heure d'autonomie supplémentaire, voire davantage dans les jeux les moins exigeants.
Sur les titres plus costauds qui sollicitent davantage le processeur, l'autonomie se réduit forcément mais reste convaincante. Avec des jeux comme Elden Ring ou Sekiro, nous avons pu profiter de parties de 2h30 sans difficulté avant de devoir passer par la case recharge. Un score tout à fait honorable pour une console portable capable de faire tourner correctement ce genre de jeux, et en tout cas suffisant pour profiter de sessions ludiques sans avoir l’œil rivé en permanence sur le niveau de batterie.
Ces bons résultats sont encore renforcés par la recharge qui, sans être foudroyante, se montre relativement véloce, avec un point de batterie récupéré par minute environ, soit une charge complète obtenue en 1h40. Le chargeur fournit avec le Steam Deck, offrant une puissance de 45 W, est par ailleurs très compacte et profite d'un câble de 2 mètres de long, ce qui permet d'utiliser facilement la machine lorsqu'elle est branchée, et ce peu importe la position de la prise électrique dans la pièce.
Notons enfin que Valve a le bon goût de fournir un étui de transport avec toutes les versions du Steam Deck, même pour le modèle LCD le moins cher. Composé d'une coque rigide et d'un revêtement en tissu du plus bel effet, il permet d'emmener la console partout en la protégeant, et offre même un renfoncement à l'arrière pour y loger le chargeur et divers câbles dans une petite pochette en tissu. Une attention bienvenue qu'on aimerait retrouver par défaut sur toutes les machines de jeu portables, qu'il s'agissent des concurrents du Steam Deck ou de la Nintendo Switch.
Test Steam Deck OLED : ce PC-console portable est-il fait pour vous ?
Disons le sans détours, la proposition technologique et ludique du Steam Deck reste totalement pertinente en 2024. Si la machine de Valve n'est certes pas la plus puissante en termes de performances brutes, son confort, sa simplicité d'utilisation et le soin que lui porte son constructeur offrent un plaisir de jeu rarement égalé. C'est bien simple, dans le petit monde des PC-consoles portables, le Steam Deck est la machine qui se rapproche le plus d'une Nintendo Switch en termes de convivialité et d'ergonomie, ce qui n'est pas un maigre compliment.
Et même sur le volet des performances en jeu, l'appareil de Valve ne démérite pas. En dépit de son processeur moins puissant que celui de ses concurrents sortis après, le Steam Deck délivre une qualité d'image et une fluidité d'exécution tout à fait satisfaisants sur un large panel de titres, même assez exigeants. Et ces bonnes performances connaissent des améliorations constantes, grâce au travail d'optimisation continue de Valve et aux évolutions régulières des algorithmes de mise à l'échelle, comme le FSR d'AMD ou le NIS de Nvidia.
Le Steam Deck OLED peut même sortir la tête haute de sa confrontation dans d'autres domaines avec ses concurrents directs. Son écran notamment, même s'il propose une définition et un taux de rafraîchissement limité, profite d'une dalle OLED sublime, très bien calibrée et peu réfléchissante dans la version la plus cher de la machine. Sa prise en main est agréable et son poids comme son autonomie en fond un dispositif de jeu réellement portable, qu'on hésite pas à sortir lors d'un déplacement ou d'un voyage, même loin d'une prise de courant.
Sur bien des aspects, le Steam Deck est pour le moment le PC-console portable qui propose la version la plus aboutie et raffinée de cette formule. Le choix de Linux comme système d'exploitation sous-jacent a permis à Valve de créer une interface logicielle sur-mesure pour sa machine, qui offre une ergonomie tout simplement parfaite sur ce type de support et fait totalement oublier qu'on se trouve sur un PC. On s'assoit dans son canapé, on explore sa ludothèque et on lance un jeu sans se poser aucune question pénible de pilotes ou de mise à jour.
Le Steam Deck est-il toujours pertinent deux ans et plusieurs concurrents après sa sortie ? Oui et mille fois oui. Est-il le meilleur PC-console portable ? Cette question, un brin provocatrice, est mal posée. Tous les produits technologiques sont des affaires de compromis et chaque constructeur fait des choix pour mettre l'accent sur certains aspects plutôt que d'autres. Si le Steam Deck excelle véritablement et surpasse ses rivales dans certains domaines, il affiche des faiblesses dans d'autres.
C'est normal et c'est même une bonne chose, car l'offre de PC-consoles portables est aujourd'hui assez mature et diversifiée pour permettre à chacun de trouver la machine qui lui convient le mieux, en fonction de ses attentes et de ses priorités. Si vous ne jurez que par les derniers jeux triple A et êtes toujours à la recherche de la moindre petite image par seconde supplémentaire, alors la machine de Valve n'est sans doute pas la plus adaptée à votre profil, et vous aurez meilleur compte d'étudier les offres de la concurrence.
En revanche, si vous avez une pratique vidéoludique plus diversifiée, composée de jeux double A, indépendants, rétro et même de quelques blockbusters, que vous préférez vous concentrez sur votre partie plutôt que sur le compteur d'images par seconde, et qu'une majorité de votre ludothèque se trouve sur Steam, alors il n'y a aucune hésitation à avoir. Le Steam Deck OLED vous apportera sans aucun doute un immense confort et un plaisir de jeu inégalé. D'autant que le sérieux avec lequel Valve suit et améliore son produit depuis sa sortie vous garantira d'en profiter encore longtemps.