Coup dur pour l'IPTV illégale : la justice ordonne le blocage des VPN et DNS utilisés pour pirater la Ligue 1

Coup dur pour l'IPTV illégale : la justice ordonne le blocage des VPN et DNS utilisés pour pirater la Ligue 1

Pour lutter contre l'IPTV pirate, la justice française autorise désormais le blocage des outils de contournement, comme les fournisseurs de DNS alternatifs et les services VPN, utilisés pour regarder illégalement la Ligue 1.

Le streaming illégal des événements sportifs, et notamment du football, a pris une ampleur considérable ces dernières années. Face à la flambée des tarifs des plateformes et chaînes spécialisées – DAZN en tête – de plus en plus de supporters se tournent vers des offres IPTV (Internet Protocol Television) pirates. Celles-ci promettent un accès quasi illimité aux contenus payants pour une cinquantaine d'euros par an. En France, le visionnage de matchs via des flux illégaux s'est ainsi installé comme une pratique de masse, en dépit des efforts répétés des diffuseurs pour contenir un phénomène qui entame lourdement leurs revenus. 

Dernièrement, les ayants droits ont changé de stratégie. Il ne s'agit plus seulement de poursuivre les plateformes illégales –qui sont souvent hébergées hors d'Europe ou qui changent d'adresse en permanence –, mais de s'attaquer aux outils permettant à ces sites de rester accessibles malgré les blocages : les VPN et les DNS. Ainsi, le tribunal judiciaire de Paris a rendu, le 18 décembre dernier, deux décisions ordonnant le blocage de VPN et DNS utilisés pour retransmettre, depuis des sites pirates, des matchs de Ligue 1 et Ligue 2 sans autorisation, comme se réjouit la LFP dans un communiqué.

IPTV illégale : une victoire de plus pour la LFP

L'Arcom, le régulateur du numérique et de l'audiovisuel, estime que 66 % des utilisateurs de streaming illégal exploitent ces solutions pour contourner les blocages imposés aux fournisseurs d'accès. C'est pourquoi les ayants droits ont décidé de changer leur fusil d'épaule. Ils sont donc parvenus à obtenir le blocage de sites et services IPTV diffusant illégalement la Ligue 1 McDonald's et la Ligue 2 BKT, et ciblant les VPN et les DNS alternatifs. 

"Ces mesures viennent compléter celles déjà obtenues auprès des fournisseurs d'accès, de certains DNS alternatifs et de moteurs de recherche", se réjouit la LFP. Et, pour la première fois, DNS4EU, le service européen de résolution de noms de domaine sécurisé et respectueux de la vie privée, devra appliquer ces mesures de blocage. Un précédent qui pourrait faire jurisprudence et contribuer à élargir le filet anti-piratage au-delà des acteurs habituellement sollicités. 

Désormais, c'est toute la chaîne d'accès aux contenus qui est mobilisée, qu'il s'agisse des fournisseurs d'accès à Internet, des moteurs de recherche, des résolveurs DNS ou des VPN : les décisions récentes montrent que la responsabilité est progressivement élargie à tous les intermédiaires techniques.

Car ce n'est pas la première décision de ce genre. En juillet dernier, le président du tribunal judiciaire de Paris avait déjà ordonné à plusieurs fournisseurs de DNS alternatifs de bloquer l'accès à des sites illégaux diffusant des matchs de Ligue 1 et Ligue 2, puis avait contraint plusieurs fournisseurs de réseaux privés virtuels, à savoir NordVPN, Proton, Surfshark, ExpressVPN et Cyberghost, à bloquer l'accès aux retransmissions sportives piratées. Idem en octobre dernier, où l'Arcom a demandé aux principaux VPN de bloquer pas moins de 295 sites de streaming illégaux.