Les cartes de réduction SNCF sont moins avantageuses avec ces changements discrets

Les cartes de réduction SNCF sont moins avantageuses avec ces changements discrets

Avec ses cartes Avantage, la SNCF promet de belles réductions sur les trajets en train. Mais suite à des changements récents et discrets, les réductions s'avèrent moins intéressantes que prévu.

Le train est le moyen de transport à privilégier par rapport à l'environnement et à la crise écologique que nous traversons. Le problème, c'est que les prix sont de plus en plus élevés – à tel point qu'il revient parfois moins cher de partir en avion, un comble ! Heureusement, les voyageurs en herbe peuvent profiter de la carte Avantage. 

Moyennant 49 euros par an, elle offre des prix plafonnés en seconde classe et des réductions de 30 % sur des billets TGV Inoui et Intercités. En cas de forte fréquentation sur un trajet, le tarif augmente mais ne peut malgré tout pas dépasser un certain plafond. Cette carte a vu le jour comme une réponse aux critiques récurrentes sur le prix élevé et l'augmentation constante des tarifs sur les lignes TGV. Le succès a été au rendez-vous puisque, trois ans plus tard, 4,5 millions de clients se sont laissés séduire. 

À l'origine des formules Avantage, les tarifs étaient particulièrement intéressants, avec des prix plafonnés selon la durée du voyage : 39 euros maximum pour les trajets de moins de 1 heure 30,  59 euros pour les trajets entre 1 heure 30 et 3 heures et 79 euros pour les trajets plus longs, y compris en cas de réservation de dernière minute. Mais en 2023, la SNCF a revu ces plafonds à la hausse en les passant respectivement à 49 euros, 69 euros et 89 euros. Des hausses sensibles, qui amenuisaient déjà l'intérêt des réductions.

Et en 2024, la SNCF a encore augmenté discrètement les plafonds tarifaires de certaines lignes pour les porteurs de la carte Avantage en changeant ses règles de calcul. Désormais, le groupe prend en compte la durée moyenne des trajets, et non plus la durée du trajet la plus courte, ce qui a eu pour conséquence d'augmenter le prix plafond sur une dizaine de lignes. Ainsi, sur un Paris-Angers par exemple, le trajet le plus court est de 1h27, mais la durée moyenne de trajet dépasse les 90 minutes. Et le prix plafond est ainsi passé de 49 euros à 69 euros !

Ces ajustements avaient déjà été appliqués en février 2023 pour cinq liaisons, à savoir Paris-Rennes, Paris-Lorient, Paris-Poitiers, Lille-Strasbourg et Lille-Lyon, qui ont vu leurs plafonds augmenter d'un palier. La SNCF a récidivé en juillet dernier – toujours sans prévenir les usagers. Ce sont au total près d'une dizaine de trajets qui sont concernés et qui ont vu leur prix maximum augmenter considérablement, dont les itinéraires Paris-Angers, Paris-Morlaix, Paris-Mâcon, Paris-Chambéry et Marne-la-Vallée-Chambéry.

Outre une méthode de calcul douteuse et une communication absente, la pilule a d'autant plus de mal à passer que ce changement des prix est significatif. 20 euros, ce n'est pas rien ! Pour certains trajets, les prix dépassent désormais la barre symbolique des 50 euros, ce qui est difficile à avaler pour les usagers. 

Face à l'ire des usagers, la SNCF se veut rassurante. L'entreprise a ainsi précisé à BFMTV que ces hausses "ne concernent que les paliers de prix les plus élevés de 2nde classe. La majorité des voyageurs avec la Carte Avantage voyagent à un prix inférieur au prix plafonné". Selon le transporteur, la majorité des détenteurs de la carte Avantage vont continuer de payer un tarif inférieur au plafond nouvellement fixé tout en bénéficiant de réductions pour les enfants ou de tarifs préférentiels sur d'autres lignes non concernées par ces augmentations. Elle maintient que la carte Avantage reste le meilleur moyen pour "voyager à prix maîtrisés". Reste que ces augmentations et, surtout, l'absence de communication risquent de mal passer, d'autant plus que la SNCF est à nouveau sous le feu des critiques après l'ouverture de la billetterie de Noël.