Fin de Coco.gg : le réseau social trash qui abrite des pédophiles ferme ses portes

Fin de Coco.gg : le réseau social trash qui abrite des pédophiles ferme ses portes

Clap de fin pour le service de chat anonyme qui mettait en relation des inconnus ! Connu pour être le terrain de chasse de pédophiles, Coco.gg était impliqué dans de nombreuses affaires judiciaires, y compris des viols et des meurtres.

Coco.gg, également appelé Cocoland, ferme ses portes ce 25 juin après plus de vingt ans de "bons et loyaux services", sur décision de la gendarmerie nationale. Créé en 2003, ce chat anonyme se présente comme un réseau social permettant de faire et de multiplier les rencontres, de développer un réseau de connaissances, et même de retrouver des amis. Il permet de discuter avec les autres utilisateurs soit dans des salons publics, soit dans des "rooms privées", soit par message privé. Il est possible d'activer sa webcam pour s'envoyer des photos ou discuter en live, toujours en public ou en privé, de partager d'autres fichiers, comme des vidéos ou de la musique, et de discuter via son micro dans des salons vocaux.

Le problème, c'est que Coco.gg est mis en cause dans plusieurs affaires judiciaires, dont certaines portent sur des dérives homophobes et pédophiles. De plus, de nombreux adolescents se sont retrouvés, malgré eux, exposés à des contenus pour adultes et à des échanges problématiques. Le site doit sa popularité à sa simplicité et son anonymat, puisqu'aucune inscription, e-mail ou téléphone ne sont nécessaires pour l'utiliser. Désormais, la page d'accueil affiche le message suivant : "Ce site a été fermé par la direction générale des douanes et droits indirects et la gendarmerie nationale, sous l'autorité de la section Junalco du Parquet de Paris". Sur X (ex Twitter), le parquet de Paris a confirmé cette fermeture, qui a été possible grâce à l'aide de l'Unité Nationale Cyber de la Gendarmerie et l'Unité de coopération judiciaire de l'Union européenne. Espérons que ce soit définitif…

Coco.gg : la plateforme parfaite pour les crimes en tous genres

Coco.gg était au cœur de nombreuses affaires judiciaires, impliquant parfois la prostitution de mineurs et de la pédophilie (voir notre article). Par exemple, en 2019, Ouest France rapportait qu'un Brestois était parvenu à télécharger 3 000 images et 160 vidéos d'enfants sur le site de chat entre 2013 et 2016. Pour ce faire, il se connectait quotidiennement sur le site, allant même jusqu'à y rester 8 heures par jour quand il ne travaillait pas. De même, Le Parisien relatait en 2019 que deux hommes avaient été condamnés pour corruption de mineurs – il s'agissait en réalité d'une cyberpatrouille composée de gendarmes, qui se faisaient passer pour une adolescente de 13 ans. Début mai 2024 encore, douze hommes de 25 ans à 60 ans étaient jugés pour avoir agressé sexuellement une adolescente de 14 ans, rencontrée sur le site Coco.

La plateforme était également liée à de nombreuses affaires de guet-apens extrêmement violents, notamment contre les personnes homosexuelles. En 2018, un homme avait même été assassiné après un faux rendez-vous pris sur le site, comme le rapportait BFMTV. De même, en avril dernier, deux mineurs avaient utilisé Coco.gg pour appâter un jeune homme de 22 ans et le tuer.

Arrêt de Coco.gg : une fermeture définitive ?

Des affaires sordides, il y en a à la pelle ! C'est aussi sur Cocoland qu'un homme de 67 ans proposait aux membres du forum de violer son épouse, qu'il prenait soin de droguer. Au total, plus d'une cinquantaine d'individus sont concernés...

D'abord installé en France, Coco.fr avait ensuite été immatriculé sur l'île anglo-normande de Guernesey pour échapper aux autorités françaises. Aussi, sa fermeture ne résulte pas d'une mesure franco-française qui empêche les internautes d'accéder au site Coco depuis l'Hexagone – et qui pourrait être contournée par un VPN – mais d'une véritable suppression du site. Impossible pour celui-ci de refaire surface à la même adresse, y compris en étant hébergé ailleurs. En revanche, Cocoland pourrait bien revenir sous une autre URL. Selon l'AFP, le propriétaire du site a été interpellé à l'étranger.