Vera : cette IA vérifie les informations pour démonter les fake news

Vera : cette IA vérifie les informations pour démonter les fake news

Vous avez un doute sur une information vue en ligne ? Demandez à Vera, une IA capable de débusquer les fake news par téléphone et sur WhatsApp à partir de sources fiables et vérifiées, le tout gratuitement et en quelques secondes.

Les moteurs de recherche et les réseaux sociaux sont plébiscités par les internautes pour avoir en quelques secondes des informations de toutes sortes en provenance du monde entier, que ce soit pour connaître la météo du lendemain ou essayer de décrypter les tensions politiques qui secouent le pays.

Toutefois, face à la quantité de sources disponibles, on peut vite se retrouver perdu et avoir du mal à déterminer les données fiables et pertinentes – et ça ne va pas en s'améliorant avec l'IA générative ! Et certains en profitent pour diffuser de fausses informations et influencer l'opinion publique, en particulier lors des périodes électorales. Dans ce contexte, l'ONG française LaReponse.tech a développé un service gratuit, baptisé Vera, qui permet de démonter – ou "débunker" comme le disent les habitués –  les fake news en quelques secondes.

Vera : une IA pour lutter contre la désinformation

Vera – qui veut dire "vrai" ou "véritable" en latin – se présente sous la forme d'un chatbot qui permet de vérifier en temps réel l'exactitude d'une information. Il suffit d'enregistrer le numéro 09 74 99 12 95 dans ses contacts et de lui poser une question par WhatsApp, ou de l'appeler directement par téléphone, en commençant sa phrase par "Est-il vrai que..." pour savoir si quelque chose est exact ou non, source à l'appui. Notons que le service fonctionne également sur Instagram via le compte @askvera.org. 

L'outil repose sur le modèle GPT-4 et s'appuie, en temps réel, sur 450 sources certifiées par les organismes EFCSN, IFCN et JTI, chargés d'évaluer la fiabilité et l'indépendance des acteurs du fact-checking. Parmi ces références figurent notamment des plateformes de vérification comme Les Décodeurs du Monde, CheckNews de Libération, AFP Factuel ou encore Les Observateurs de France 24, ainsi que 250 médias reconnus pour leur rigueur. L'ensemble de ces sources, répertoriées de manière transparente, est consultable à tout moment sur le site de l'ONG. Et si l'IA repose sur le modèle de langage d'OpenAI, elle l'utilise d'une façon différente elle d'autres services, puisqu'elle n'a pas recours à la connaissance interne de ChatGPT, l'ONG lui impose ses sources !

© LaReponse.tech

S'il y a bien une chose qui distingue Vera des autres IA génératives, c'est qu'elle ne spécule jamais. Lorsqu'elle n'a pas l'information, elle le dit clairement et ne va pas inventer une réponse pour faire plaisir – le fameux phénomène d'hallucination qui frappe de nombreux chatbots. C'est noir ou blanc : soit le renseignement est présent dans les sources fiables sélectionnées, soit elle n'y est pas. Un comité d'experts indépendant veille par ailleurs à la qualité et à la pertinence des sources utilisées. Il faut néanmoins toujours être vigilant car, même si la source de l'information est fiable, son interprétation peut parfois être erronée : on n'est jamais trop prudent.

Reste à savoir si cette IA sera vraiment efficace pour lutter contre la désinformation. Un an après son lancement, elle a déjà répondu à 400 000 questions et vient d'obtenir une distinction Coup de cœur à l'occasion de la cérémonie Product Awards 2025. Mais il ne faut pas pour autant considérer Vera comme un remède miracle : si elle offre une aide précieuse, elle ne détecte pas directement les deepfakes ou les manipulations visuelles les plus sophistiquées. Elle oriente l'utilisateur vers des médias sérieux et vérifiés, mais c'est aussi par l'éducation aux médias et la vigilance individuelle que se consolide la résistance à la désinformation.