Vous ne pourrez plus quitter la route des yeux avec ce nouveau dispositif obligatoire

Vous ne pourrez plus quitter la route des yeux avec ce nouveau dispositif obligatoire

Pour limiter les risques d'accidents sur les routes, l'Union européenne fait évoluer la législation. Dès le 1er juillet 2024, un nouveau dispositif de sécurité très particulier sera obligatoire dans les véhicules.

Vous roulez sur la route depuis des heures et la fatigue commence à vous gagner, lentement mais sûrement. Vous luttez, alors que vous approchez enfin de votre destination. Vos paupières se font lourdes et vous somnolez malgré vous. Peut-être n'en avez-vous pas conscience, mais vous courez alors un grave danger. Les premiers signes de somnolence multiplient à eux seuls par trois ou quatre les risques d'avoir un accident. D'ailleurs, sur l'autoroute, un accident mortel sur trois est lié à la somnolence. Aussi, pour atteindre son objectif de zéro mort sur les routes d'ici à 2050, l'Union européenne a décidé de rendre obligatoires certains équipements de sécurité, dont les caméras de surveillance.

À partir du 7 juillet 2024, toutes les nouvelles voitures commercialisées sur le marché européen devront être équipées d'un système de détection directe de l'état de distraction et de fatigue du conducteur, selon une réglementation européenne baptisée GSR2 (General Safety Regulation 2). Il devra être capable de détecter si le conducteur somnole, regarde trop le GPS, son téléphone ou le paysage aux alentours. Bref, il devra contrôler le moindre écart de concentration lors de la conduite et devra alerter le conducteur s'il n'a pas les yeux rivés sur la route pendant plus de 3,5 secondes, alors qu'il roule à une vitesse de 50 km/h ou plus. Entre 20 et 50 km/h, ce délai passe à 6 secondes d'inattention, soit le seuil maximal de distraction fixé par la réglementation. La détection doit être possible de jour comme de nuit, même si le conducteur porte une casquette, des lunettes de soleil ou encore des faux cils. Le moyen le plus efficace serait la caméra à infrarouge.

Détecteur de fatigue au volant professionnel + alertes anti-distractions © G-média

Si elles détectent une anomalie, les caméras avertiront le conducteur à l'aide d'un message sur le tableau de bord ou sur l'écran central du véhicule ou bien d'un avertisseur sonore. Toutefois, la Commission ne précise pas quel message d'alerte le véhicule devra afficher. On peut imaginer des systèmes similaires à ceux déjà existants, qui invitent à prendre une pause sur son trajet – certains se montrent même assez insistants lorsque l'alerte s'affiche plusieurs fois dans un court laps de temps.

Cette nouvelle législation pousse donc un cran plus loin les systèmes de détection de la somnolence – aussi appelés DMS pour Driver Monitoring System, ou système de surveillance du conducteur – déjà présents dans certains véhicules depuis juillet 2022, notamment à travers une panoplie de capteurs installés au niveau du volant. Ces derniers sont capables d'estimer, en fonction des mouvements du volant, de la manière de maintenir la direction du véhicule, si le conducteur semblait distrait ou inattentif.

La norme GSR 2 impose toute une liste d'équipements de sécurité active obligatoires sur tous les véhicules neufs vendus au sein de l'Union européenne. Parmi ceux à venir, on peut citer l'adaptateur intelligent de la vitesse, mais aussi de quoi enregistrer des données numériques avant, pendant et après un accident, renforcer les crash tests, et assurer la protection renforcée des véhicules en cas de cyberattaque. À cela s'ajouteront ultérieurement la détection des piétons et des cyclistes – obligatoire sur tous les véhicules neufs à partir du 7 juillet 2026 –, ainsi que l'installation d'un éthylomètre antidémarrage.

Deux problèmes se pose toutefois. D'abord, l'installation de ces nouveaux détecteurs, jusque là réservés aux véhicules haut de gamme,  risque fort de faire grimper les prix des voitures. Ensuite, la multiplication des dispositifs connectés qui envoient des données, en particulier des caméras qui filment ce qui se passe dans l'habitacle, laisse craindre des problèmes sur la protection de la vie privée. Souhaitons que els autorités prennent toutes les précautions nécessaires pour garantir la confidentialité des données personnelles.