Test Samsung Galaxy Ring : la bague connectée qui se prend pour un bijou de luxe

Test Samsung Galaxy Ring : la bague connectée qui se prend pour un bijou de luxe

Attendue depuis plusieurs mois, la première bague connectée de Samsung est enfin disponible. Mais si la Galaxy Ring tient bien ses promesses techniques, elle ne surpasse la concurrence que par son prix, beaucoup trop élevé.

Les bagues connectées, on en parle déjà depuis plusieurs années. Quelques marques ont initié le mouvement comme Oura ou Ultra Human ou encore Ice Watch mais ce type d'appareil restait encore assez confidentiel. Pour donner un vrai coup de projecteur sur cet accessoire, il fallait qu'un grand acteur de la tech se prête à l'exercice. Et c'est Samsung qui s'y colle ! 

On était donc naturellement en droit d'attendre beaucoup de l'expertise du géant coréen et de sa maîtrise pour pouvoir séduire un plus large public. Autant dire que sa Galaxy Ring était attendue au tournant.

Et sur de nombreux points, la bague de Samsung ne déçoit pas. Le constructeur l'a conçue avec soin comme il a l'habitude de procéder avec tous ses produits. Ce que l'on n'avait pas vu venir en revanche, c'est le tarif. Et l'enthousiasme de retomber comme un soufflé face à une concurrence qui fait aussi bien et parfois mieux pour moins cher. Nous avons porté la Galaxy Ring au doigt pendant un mois. Voici notre verdict.

Samsung Galaxy Ring
  • Design soigné
  • Autonomie
  • Précision des données recueillies
  • Boîtier de recharge bien conçu
  • Prix bien trop élevé
  • Confort pas toujours au rendez-vous
  • Incompatible avec iOS

Test Samsung Galaxy Ring : un design soigné mais pas toujours confortable

Une bague, même connectée, est avant tout un bijou. Un principe que n'a pas omis Samsung lors de la conception de sa Galaxy Ring. Elle se présente sous la forme d'un anneau de titane de 7 mm de large pour une épaisseur de 2,6 mm — soit un peu plus que les bagues de joaillerie — pour un poids de 2,3 g à 3 g pour les modèles les plus grands. En outre, elle adopte en surface une forme légèrement convexe soit un peu plus creuse vers le centre. L'effet est réussi et discret. La Galaxy Ring se décline en trois coloris (gris, noir et or) et neuf tailles. La marque fourni (pour 10 € remboursable après l'achat) un baguier pour déterminer le diamètre qui convient le mieux.

Samsung a eu la bonne idée d'apposer une petite marque en relief à un endroit précis de la surface de l'anneau. Celui-ci permet de l'orienter convenablement sur le doigt afin que les capteurs situés sur le pourtour intérieur restent bien positionnés afin d'effectuer leur mesure. Ce poinçon doit systématiquement être orienté vers la paume de la main. Une attention pratique puisque l'anneau peut avoir tendance à tourner autour du doigt tout au long de la journée.

Nous avons porté la Galaxy Ring à l'index pendant plus d'un mois et apprécié ainsi le ressenti sur le long terme. Résultat, il nous apparaît que la bague n'est pas confortable dans toutes les situations. Son épaisseur joue ainsi parfois en sa défaveur lorsqu'il s'agit de prendre à pleine main un objet (un manche de tournevis, la poignée d'un guidon de vélo, etc.). Sa présence se fait remarquer et sentir.

Enfin, pas de souci quant à l'étanchéité. La Galaxy Ring affiche un indice IP68 comme de nombreux smartphones et peut descendre à 100 m de profondeur. Vous pouvez donc prendre votre douche, nager en piscine (et même en mer) en la conservant au doigt. Nous n'avons rencontré aucun dysfonctionnement dans tous ces cas de figure.

Test Samsung Galaxy Ring : deux applications pour un anneau

Pour fonctionner la bague de Samsung a besoin de deux applis. La première, Galaxy Wear, permet d'appairer la bague avec le smartphone, d'afficher son niveau de batterie et de gérer les paramètres. On note au passage qu'il est aussi possible de mettre la bague à contribution pour arrêter une alarme ou prendre un photo en tapotant deux fois l'index (sur lequel elle est glissée) contre le pouce. Des options disponibles sur les smartphones Samsung animés par OneUI 6.1.1 comme sur le S24 Ultra que nous avons utilisé pour ce test.

L'appli permet également de paramétrer la bague pour qu'elle détecte automatiquement des activités (marche et course), prévoir les cycles menstruels, mesurer l'oxygène dans le sang pendant le sommeil et la température de la peau mais aussi… les ronflements. Une fonction un peu trompeuse puisque dans ce cas précis, c'est le smartphone, placé sur la table de chevet, qui se charge de rester à l'écoute.

Galaxy Wear présente également des raccourcis vers les données collectées. Ceux-ci ouvrent alors la seconde appli que les propriétaires de smartphones de la marque connaissent bien : Samsung Health. C'est ici que s'affiche l'ensemble des données collectées par la bague et leur analyse par Samsung et Galaxy AI, l'intelligence artificielle maison.

On se demande toutefois pourquoi deux applis sont nécessaires. Tout aurait très bien pu prendre place au sein de Samsung Health. Par ailleurs, Samsung a décidé de laisser les utilisateurs d'iPhone sur le bord de la route. Sa Galaxy Ring ne fonctionne qu'avec les smartphones Android et s'il s'agit de mobiles de la marque, c'est encore mieux. Dommage.

Test Samsung Galaxy Ring : des données assez précises

C'est bien sûr sur ce terrain que l'on attend le plus la Galaxy Ring. À ce prix, la bague se doit de se montrer plus précise que les modèles concurrents. Pour conduire ses mesures, elle embarque trois capteurs : un premier pour analyser la fréquence cardiaque et l'oxygène dans le sang (SpO2), un second pour déterminer la température (pendant le sommeil uniquement) et un accéléromètre pour analyser les mouvements et calculer les nombres de pas.

© Samsung

En collectant ces données tout au long de la journée et de la nuit, et après analyse, l'appli Samsung Health présente quotidiennement un score d'énergie sur 100. Celui-ci tient compte de la qualité du sommeil, du niveau de stress (calculé avec la fréquence cardiaque) et de l'activité physique. Selon le score obtenu, l'appli livre des conseils pour diminuer le stress, augmenter ou diminuer les activités physiques, allonger ou réduire la durée du sommeil, etc. L'indicateur semble globalement fiable même si la nuance n'est pas toujours de rigueur.

Après une semaine intense, notre score était descendu à 20 sur 100. Presque toutes les métriques étaient dans le rouge (un début de grippe a aussi plombé les périodes de sommeil pour le limiter à 5 heures par nuit pendant 2 nuits). L'appli nous incitait très fortement à prendre du repos. D'accord. Après une longue nuit récupératrice (plus de 10 heures) l'appli nous a indiqué que trop de sommeil était néfaste. Elle n'a semble-t-il pas tenu compte des scores précédents.

L'analyse du sommeil justement. C'est l'un des points cruciaux des bagues connectées puisqu'elles permettent à tous ceux qui n'apprécient pas de dormir avec une montre de pouvoir suivre aisément leur sommeil de façon moins intrusive. Sur ce terrain, nous avons trouvé les mesures de la Galaxy Ring assez fiables. Aussi fiables que la Ice Ring que nous portons depuis plusieurs mois mais qui est facturée 200 euros. Conclusion : si vous êtes tentés par une bague connectée simplement pour surveiller vos nuits, une bague moins chère fera aussi bien l'affaire. Enfin on note que les leds présentes dans le corps de la bague restent allumées en permanence une bonne partie de la nuit. Elles demeurent visibles mais moins éblouissantes que sur la Ice Ring.

En revanche, pour le suivi des activités, la Galaxy Ring tire son épingle du jeu. Comparé aux résultats obtenus avec une Apple Watch Ultra, le rythme cardiaque se montre très précis comme les distances parcourues. C'est un sans-faute.

Test Samsung Galaxy Ring : une très bonne autonomie

L'avantage des bagues connectées telles que celles-ci, réside dans le fait qu'elles sont démunies d'écran. De fait, leur autonomie n'a rien à voir avec celle des montres. La Galaxy Ring présente ainsi une bonne endurance. Nous l'avons porté 7 jours et 6 nuits avant que sa batterie ne tombe à plat.

Pour la recharge, Samsung fourni un boîtier très élégant fait de plastique transparent et blanc. Un petit écrin muni lui-même d'une batterie, un peu comme pour les écouteurs Bluetooth. Il dispose d'un anneau Led qui indique son propre niveau de charge et celui de la bague une fois que celle-ci y est insérée. Ce boîtier permet de recharger la bague entre une et deux fois. Mais surtout, il permet de l'emporter sans devoir rechercher un câble et une prise électrique pour refaire le plein. Pratique.

Reste un détail important propre à toutes les bagues connectées et pas seulement à celle de Samsung. Leur conception même empêche toute réparation. Si bien qu'une fois que la batterie arrive en fin de vie, il n'est pas possible de la remplacer et de repartir pour un tour. La bague connectée ne devient plus qu'un simple anneau bijou. Si dans le cas des bagues peu chères (nous en avons croisé quelques-unes lors du salon IFA de Berlin) une durée de vie de 5 ou six ans est acceptable, avec une bague à 450 euros comme celle de Samsung, la longévité a plus qu'intérêt à être au rendez-vous.

Test Samsung Galaxy Ring : faut-il craquer pour ce bijou connecté ?

La Galaxy Ring ne s'adresse pas à tout le monde. Son prix assez élitiste élimine déjà une bonne partie des clients potentiels. Son fonctionnement exclusif avec les smartphones Android la prive également d'une bonne partie de la population. Enfin, si vous utilisez déjà une montre ou un bracelet connecté, elle ne vous apportera pas grand-chose de plus. Sauf si vous ne supportez pas de dormir avec un tel accessoire au poignet et que vous souhaitez absolument surveiller votre sommeil. Et encore, s'il ne s'agit que de cela, d'autres bagues connectées vous fourniront des analyses tout aussi fiables pour beaucoup moins cher. Ainsi, sauf à vouloir absolument demeurer dans l'écosystème Samsung, la Galaxy Ring n'est pas notre premier choix. Si Samsung consent à baisser son prix, elle pourrait cependant devenir une référence.