Beaucoup de gens font cette erreur avec la VMC en hiver : les conséquences sont graves
Dès que les températures chutent, la chasse aux courants d'air est ouverte dans tous les foyers. Pourtant, un geste qui semble logique pour garder la chaleur peut avoir de graves conséquences sur votre logement et votre santé.
L'hiver approche, les températures baissent et le chauffage tourne déjà à plein régime. Pourtant, malgré les fenêtres fermées, vous sentez un petit filet d'air frais désagréable passer dans certaines pièces, à travers des petites ouvertures en haut des huisseries. Pas de panique : c'est le signe que votre Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) fait correctement son travail, en renouvelant l'air intérieur.
Toutefois, face à la hausse constante des prix de l'énergie, de nombreux Français pensent faire une économie astucieuse en occultant ces entrées d'air avec du scotch ou, pire encore, en coupant l'alimentation électrique du système de ventilation. L'idée reçue est simple : si l'on empêche l'air chaud de sortir et l'air froid d'entrer, on consommera moins de chauffage.
Malheureusement, la physique du bâtiment est contre-intuitive. En calfeutrant votre maison comme un thermos hermétique, vous enfermez le véritable ennemi du confort thermique : l'humidité. Une famille de quatre personnes produit en moyenne 12 litres d'eau par jour, simplement en respirant, en cuisinant ou en prenant des douches. Sans renouvellement d'air constant, cette vapeur d'eau ne s'évacue plus. Elle sature l'atmosphère intérieure, créant une sensation de froid pénétrant que le chauffage peinera à combattre.
C'est là que le piège économique se referme. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, un air humide est beaucoup plus difficile et coûteux à chauffer qu'un air sec. Les molécules d'eau présentes dans l'air agissent comme un tampon thermique qui absorbe les calories de vos radiateurs. En coupant la ventilation pour "garder la chaleur", vous obtenez l'effet inverse : vous surchauffez un air lourd et moite, augmentant votre facture tout en grelottant. À l'inverse, même froid, l'air qui rentre par la VMC débarrasse l'air intérieur de son humidité en l'évacuant à travers les bouches situées dans les pièces d'eau – cuisine, salle de bain, etc. –, ce qui le fait monter en température très rapidement.
Au-delà de l'inconfort et de la dépense, les conséquences sanitaires sont rapides et souvent invisibles au début. Dans un logement non ventilé, la condensation finit inévitablement par se déposer sur les parois les plus froides, souvent derrière les meubles ou dans les angles des plafonds. C'est le terrain de jeu idéal pour les moisissures. Ces champignons microscopiques libèrent des spores allergènes et toxiques pour les voies respiratoires, aggravant l'asthme et les rhinites, particulièrement chez les enfants.
En parallèle, bloquer l'aération transforme votre intérieur en cocktail chimique. Les polluants domestiques, ou COV (Composés Organiques Volatils), émis par les meubles, les produits ménagers ou les bougies parfumées, ne sont plus évacués. La concentration de dioxyde de carbone augmente, provoquant maux de tête et fatigue chronique. Ce que vous gagnez en supprimant un petit courant d'air, vous le perdez cent fois en respirant un air vicié, jusqu'à cinq fois plus pollué que l'air extérieur.
La règle d'or en hiver est donc de laisser la VMC tourner 24 heures sur 24 et de ne jamais obstruer les entrées d'air, même si cela semble illogique. Si le flux d'air vous incommode vraiment, vérifiez plutôt que les bouches sont propres : la poussière accumulée peut créer des sifflements ou des turbulences désagréables. Mais laissez votre maison respirer, c'est la condition sine qua non pour qu'elle reste saine et chaleureuse.