Les experts préviennent : ces petites bêtes qui font peur vont envahir nos maisons cette année

Les experts préviennent : ces petites bêtes qui font peur vont envahir nos maisons cette année

Elles se faufilent dans les recoins, grimpent aux murs et semblent surgir de nulle part. Selon les spécialistes, ces petites bêtes que beaucoup redoutent seront particulièrement nombreuses cet automne dans nos foyers.

Quand les températures baissent et que les journées raccourcissent, certains sortent les plaids, d'autres les mouchoirs… et quelques-uns, les aspirateurs. Chaque automne, un étrange ballet recommence dans nos foyers : celui de petits êtres silencieux qui s'invitent sans prévenir dans les chambres, les salons ou les salles de bain. Ce phénomène n'a rien de nouveau, mais il risque de s'intensifier cette année, préviennent les experts, à cause d'un cocktail climatique particulièrement favorable.

Car contrairement à une idée répandue, ces créatures ne cherchent pas la chaleur. Elles ne franchissent pas nos fenêtres pour fuir le froid, puisqu'elles vivent déjà parmi nous depuis des mois. Selon Christine Rollard, enseignante-chercheuse au Muséum national d'Histoire naturelle, "elles pondent dans des coins discrets, puis restent cachées jusqu'à la fin de l'été". C'est seulement quand elles atteignent leur taille adulte qu'elles deviennent visibles. Autrement dit, elles n'apparaissent pas soudainement : elles se révèlent.

Ces petites bêtes qui effraient tant avec leurs huit pattes et leurs poils, ce sont les araignées – qui ne sont pas des insectes, contrairement à la croyance populaire. Et cette année, elles seront plus nombreuses que d'habitude. Le printemps chaud et l'été long ont multiplié les insectes dont elles se nourrissent, favorisant ainsi leur reproduction. Les mâles, devenus adultes plus tôt que prévu, se lancent à la recherche d'une partenaire. Cette quête les pousse à parcourir davantage de terrain — y compris nos maisons —, au point que certains chercheurs parlent de "rivalités territoriales" entre individus. "Il y a comme une guerre de territoire à l'intérieur", observe David Gee, maître de conférences à l'Université de Derby, interrogé par la BBC.

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Pour les habitants, la conséquence est claire : davantage de rencontres impromptues dans les salles de bain, les couloirs ou les chambres. Pourtant, la majorité de ces intruses sont parfaitement inoffensives. Sur les quelque 50 000 espèces recensées dans le monde, seules une poignée peut réellement provoquer une réaction chez l'humain. Et même les plus grandes, souvent du genre Eratigena ou Tegenaria, préfèrent fuir plutôt qu'attaquer. "Elles ne nous calculent pas", rappelle avec humour Christine Rollard.

Reste la question qui fâche : comment les faire fuir sans les écraser ? Les répulsifs naturels, comme la menthe poivrée, le citron ou les marrons d'Inde, ont montré des effets très limités. Les méthodes les plus efficaces restent les plus simples : éviter de laisser les fenêtres ouvertes le soir, passer régulièrement l'aspirateur dans les coins et relâcher dehors celles qu'on capture intactes. Car, malgré leur mauvaise réputation, ces petits arachnides discrets jouent un rôle essentiel, en éliminant les moustiques, mouches et autres véritables nuisibles de nos foyers.

Si elles effraient toujours autant, c'est sans doute parce qu'elles apparaissent sans prévenir. Mais leur présence rappelle aussi que nos maisons ne sont jamais totalement hermétiques à la nature. Et que, dans cette cohabitation forcée, elles sont bien plus utiles qu'on ne l'imagine.