Voiture en leasing : ces pièges de la LOA et de la LLD peuvent vous coûter très cher
De plus en plus d'automobilistes choisissent de louer leur véhicule plutôt que de l'acheter. Mais derrière les promesses de simplicité et de budget maîtrisé, les formules de leasing peuvent réserver de mauvaises surprises…
Vous l'aurez sans doute remarqué, les constructeurs automobiles ne donnent désormais plus le prix de vente de leurs véhicules, préférant mettre en avant des formules de location. Et force est de constater qu'à une époque où l'usage devient plus important que la propriété, le leasing séduit de plus en plus de consommateurs. Avec un loyer mensuel attractif et la perspective de changer de voiture régulièrement, la formule paraît idéale.
La mécanique leasing est à la fois simple et attractif. Dans le cas de la location longue durée (LLD), on loue un véhicule pour une durée de deux à cinq ans, puis on le restitue. La location avec option d'achat (LOA) reprend ce principe, mais ajoute la possibilité d'acheter la voiture à un prix fixé dès le départ. Et ces formules sont généralement proposées avec l'entretien inclus. Elles attirent ainsi beaucoup de clients, en donnant une impression de souplesse et de liberté, avec la promesse d'un budget maîtrisé.
Mais les deux formules restent avant tout des contrats de location, avec des contraintes financières souvent sous-estimées. Et de nombreux conducteurs découvrent à leurs dépens que cette tranquillité affichée est loin d'être garantie. L'association 60 Millions de consommateurs a recueilli des témoignages édifiants : immobilisations prolongées sans voiture de remplacement, factures salées pour de simples rayures ou dépassements de kilomètres, et conditions de sortie quasi impossibles.
L'un des pièges les plus fréquents concerne le kilométrage. Pour rendre les loyers plus séduisants, les vendeurs proposent des forfaits bas, souvent 30 000 ou 40 000 kilomètres au total. Or, le moindre dépassement est facturé au prix fort. Une automobiliste a ainsi vu la note grimper de plus de 600 euros pour seulement 2000 kilomètres supplémentaires. Ce type de frais peut rapidement alourdir la facture si l'usage quotidien du véhicule a été mal évalué au départ.
Autre point sensible : la restitution. Comme pour un logement, l'état des lieux de sortie peut tourner à la mauvaise surprise. Des rayures minimes, une housse décolorée ou une jante frottée suffisent à déclencher une facturation de plusieurs centaines d'euros. Certains loueurs délèguent l'expertise à des sociétés rémunérées en fonction du montant facturé, ce qui accentue le sentiment d'injustice. L'association de consommateurs recommande de photographier son véhicule sous tous les angles avant de le rendre, et même de faire effectuer de petites réparations dans un garage indépendant pour limiter les coûts.
Les contrats regorgent aussi de clauses qui contraignent fortement les conducteurs. Beaucoup découvrent que seules les révisions annuelles sont incluses, tandis que pneus et pièces d'usure restent à leur charge, sauf garantie complémentaire payante. D'autres se heurtent à l'obligation de passer par un garage de la marque pour entretenir leur voiture, alors que cette pratique est jugée illégale. Quant aux voitures de remplacement, elles ne sont jamais garanties : sans option spécifique, il est tout à fait possible de continuer à payer un loyer pendant des mois sans avoir de véhicule.
La sortie du contrat est une autre épreuve. Chômage, maladie ou décès d'un proche ne suffisent pas toujours à résilier sans pénalités. Plusieurs familles se sont vu réclamer le paiement de loyers restants malgré des situations dramatiques. Dans certains cas, les tribunaux pourraient considérer ces clauses comme abusives, mais les démarches sont longues et coûteuses. La seule solution préventive reste la souscription d'assurances supplémentaires, qui font grimper la mensualité à un niveau proche, voire supérieur, à un crédit classique.
Car c'est bien là le paradoxe du leasing : séduit par des loyers affichés comme abordables, l'automobiliste finit souvent par payer plus cher que s'il avait acheté son véhicule à crédit. La LOA garde l'avantage de l'option d'achat et d'un droit de rétractation de 14 jours, mais les deux formules imposent de rester vigilant et d'exiger une transparence totale avant la signature. À défaut, la belle promesse d'une voiture " sans souci " risque de se transformer en source d'ennuis.