Des millions de Français pourront travailler moins dès 60 ans avec ce nouveau dispositif de retraite

Des millions de Français pourront travailler moins dès 60 ans avec ce nouveau dispositif de retraite

Bonne nouvelle pour les personnes qui approchent la soixantaine : un changement dans le système de retraite va permettre bientôt à des millions de salariés et de fonctionnaires de lever le pied dès 60 ans.

À partir de septembre 2025, une nouvelle possibilité s'offre aux Français approchant de la soixantaine : continuer à travailler, mais à un rythme allégé. Ce changement majeur concerne la retraite progressive, un dispositif qui permet de passer à temps partiel tout en commençant à percevoir une partie de sa pension. Jusqu'ici réservé à certains salariés du privé, ce droit sera étendu à tous les actifs, y compris les fonctionnaires et les indépendants. Une avancée discrète, mais porteuse de changements importants dans la gestion de fin de carrière.

Concrètement, la retraite progressive permet de réduire son activité entre 40 % et 80 % d'un temps complet, tout en touchant une fraction de sa retraite. Cette transition douce est accessible dès 60 ans, à condition d'avoir validé au moins 150 trimestres. Le salarié perçoit alors son salaire à temps partiel, complété par une portion de sa pension. Ce système, en plus de garantir un revenu décent, offre l'avantage de continuer à cotiser normalement, améliorant ainsi la pension finale une fois la retraite complète atteinte.

Cette réforme corrige aussi une inégalité de traitement longtemps pointée du doigt : jusqu'à présent, les fonctionnaires territoriaux et hospitaliers étaient exclus du dispositif. Avec la publication de deux décrets attendus en juin, tous les agents publics – qu'ils relèvent de l'État, des collectivités ou des hôpitaux – pourront y prétendre. Pour ces professions souvent marquées par une pénibilité importante, cette souplesse représente une réponse concrète aux difficultés rencontrées en fin de carrière.

https://stock.adobe.com/fr/search/images?filters%5Bcontent_type%3Aphoto%5D=1&filters%5Bcontent_type%3Aillustration%5D=1&filters%5Bcontent_type%3Azip_vector%5D=1&filters%5Bcontent_type%3Aimage%5D=1&k=retrait%C3%A9s+heureux&order=relevance&price%5B%24%5D=1&limit=100&search_page=1&search_type=usertyped&acp=&aco=retrait%C3%A9s+heureux&get_facets=1&asset_id=229217999 © fizkes - ADobe Stock

Toutefois, ce droit reste conditionné à l'accord de l'employeur. Dans le secteur privé comme dans la fonction publique, il faut obtenir une autorisation de temps partiel, que l'employeur peut refuser en justifiant son choix. C'est aujourd'hui l'un des points faibles du dispositif, souligné par les syndicats qui espéraient rendre ce droit opposable. Ce frein pourrait expliquer pourquoi, fin 2024, à peine 31 000 personnes en bénéficiaient, soit une infime minorité des retraités.

Pourtant, la retraite progressive pourrait s'avérer être une clé précieuse pour équilibrer travail et repos en fin de carrière. Elle permet d'éviter un départ brutal, tout en sécurisant l'avenir grâce à la poursuite des cotisations. Elle offre également un soulagement progressif pour ceux qui subissent l'usure d'années de travail. Dans un contexte où l'âge légal de départ est repoussé, cette alternative vient répondre à une attente croissante de flexibilité.

 

Reste à espérer que les employeurs joueront le jeu. Car si cette mesure a le potentiel de transformer la fin de carrière de millions de Français, encore faut-il qu'elle soit connue, acceptée et soutenue dans les faits. Une chose est sûre : à partir de 2025, partir doucement à la retraite ne sera plus un luxe, mais une option ouverte à tous.