Cette tique géante se répand en France : elle porte un virus dangereux

Les autorités sanitaires s'inquiètent : une tique géante venue d'Afrique et d'Asie gagne du terrain en France avec le réchauffement climatique. Le problème, c'est qu'elle peut transmettre un virus très dangereux.
Une créature discrète mais redoutable s'installe peu à peu sur le territoire français. Observée initialement dans le Sud, dans des départements comme le Gard, l'Hérault ou les Alpes-Maritimes, elle remonte désormais la vallée du Rhône, gagnant du terrain à mesure que le climat se réchauffe. L'arrivée de cette espèce venue d'ailleurs ne passe pas inaperçue : sa taille inhabituelle et son comportement agressif inquiètent les autorités sanitaires .
Cette créature, c'est une tique. Mais pas une tique ordinaire : il s'agit l s'agit de Hyalomma marginatum, son nom scientifique, surnommée "la tique géante. Et pour cause : elle est pratiquement deux fois plus grosses que les tiques classiques – jusqu'à 8 millimètres contre 1 à 5 mm ! Reconnaissable par ses pattes rayées et son dos foncé, elle est vraiment impressionnante. Mais sa taille n'est pas sa seule caractéristique : elle inquiète par ses déplacements et, surtout, par le danger qu'elle représente.
Contrairement aux tiques classiques, souvent discrètes et forestières, Hyalomma marginatum préfère les milieux ouverts comme la garrigue. Venue d'Afrique et d'Asie, cette espèce s'est installée dans les régions chaudes du pourtour méditerranéen, son expansion étant facilitée par les hivers doux et les étés secs. Désormais, elle progresse vers le Nord, portée par des oiseaux migrateurs ou accrochée à des animaux d'élevage. Cette année, elle a été repérée pour la première fois en Ardèche, au début du printemps, par une vétérinaire qui a aussitôt donné l'alerte après en avoir trouvé dans son propre jardin.

Et il y a lieu de s'inquiéter : non seulement cette tique peut suivre une personne jusqu'à 100 mètres pour la piquer, mais, surtout, elle peut être porteuse du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC), une maladie rare mais redoutable, dont les symptômes initiaux ressemblent à ceux d'une grippe. Fièvre, frissons, douleurs musculaires… avant que n'apparaissent, dans certains cas, des troubles beaucoup plus graves : saignements internes, défaillances des organes, et dans les situations les plus sévères, la mort.
Le virus, qui n'a pas encore infecté d'humains en France, a cependant été identifié chez des tiques collectées dans des élevages bovins des Pyrénées-Orientales. En Espagne, un premier décès a été rapporté en 2024. Ce sont des signes inquiétants, même si les spécialistes rappellent que le risque reste très faible. Contrairement à d'autres espèces comme la tique Ixodes ricinus, porteuse de la maladie de Lyme et largement répandue en France, la tique géante semble s'accrocher plus rarement à l'homme, surtout quand il reste immobile.
Même si le risque d'infection reste très faible en France, les autorités sanitaires conseillent de redoubler de vigilance. Aucun vaccin n'existe et le seul traitement actuellement utilisé contre la la FHCC (la Ribavirine, un antiviral) n'est vraiment efficace qu'au tout début de la maladie. Face à cette menace discrète, la prévention reste la meilleure protection : éviter les hautes herbes, porter des vêtements couvrants, utiliser des répulsifs et inspecter soigneusement son corps après une sortie. La tique géante n'est pas encore partout en France, mais elle avance.