Ces nouveaux parfums d'intérieur à la mode dégagent des substances nocives

Attention à ce que vous respirez ! Ces nouveaux parfums d'intérieur, très à la mode en ce moment, dégagent des substances qui pourraient être nocives pour la santé. Au point d'être aussi toxiques que des gaz d'échappement...
Il y a quelque chose de réconfortant dans l'idée d'une maison qui sent bon. Cela donne une impression de propreté, d'assainissement, de chaleur. Alors on parfume, à coups d'aérosols ou de sprays. On allume des bougies, on branche des diffuseurs, on glisse des sachets dans les tiroirs, on applique de l'huile essentielle. Une odeur de lavande pour se détendre, de fleur d'oranger pour les souvenirs d'enfance, ou encore de vanille pour un brin de gourmandise... Les possibilités sont multiples.
Pourtant, contrairement à ce qu'on pourrait croire, ces produits sont loin de purifier l'air ! En effet, on sait depuis plusieurs années maintenant que les encens, les désodorisants (vaporisateurs, bâtonnets imbibés de parfums…), les bougies et autres produits parfumants d'intérieur libèrent dans l'air des composés organiques volatils (COV), des substances chimiques qui se dispersent rapidement et pénètrent profondément dans nos poumons. Formaldéhyde, benzène, toluène… Autant de noms peu engageants qui, à long terme, sont associés à des troubles respiratoires, des allergies, voire des cancers. Il est donc conseillé de les éviter ou, tout du moins, de les utiliser avec parcimonie et de faire attention à leurs ingrédients.
Mais un nouveau produit de désodorisation de l'intérieur se révèle plus vicieux et dangereux encore : les fondants parfumés. Ces petits galets de cire colorée, que l'on fait fondre dans des brûles-parfums, séduisent par leur côté artisanal, leur diversité de senteurs et leur esthétique instagrammable. Ils envahissent les marchés, les boutiques de décoration et les réseaux sociaux. Faciles à utiliser, ils sont souvent présentés comme une alternative plus naturelle aux bougies classiques et à l'encens. Surtout, ils s'éteignent seuls et diffusent pendant de longues heures l'essence choisie. Bref, ils ont, a priori, tout pour plaire.
Mais derrière cette douce émanation de coton frais, de framboise ou de musc blanc, une réalité bien moins idyllique se dessine. Dans une étude publiée dans la revue Environmental Science & Technology Letters, les chercheurs de l'Université Purdue (États-Unis) expliquent avoir découvert que les fondants parfumés battent tous les records d'émission de substances potentiellement toxiques lors de leur utilisation.
Le principe même du fondant – une cire chauffée sans combustion – donne une illusion de sécurité. Et pourtant : en chauffant, ces produits libèrent dans l'air ambiant un cocktail de nanoparticules potentiellement dangereuses pour la santé, et ce, en quantité parfois supérieure à celle des bougies parfumées classiques.
En effet, ces fondants dégagent des terpènes, des composés organiques que l'on retrouve principalement dans certains végétaux comme le pin ou les agrumes. Or, ces derniers interagissent avec l'ozone contenu dans l'air intérieur pour produire de nombreuses particules nanométriques néfastes, suffisamment petites pour entrer dans nos différents organes, dont nos poumons. Si leur impact sur la santé n'est pas encore évalué avec précision, plusieurs études antérieures suggèrent qu'elles pourraient causer de sérieux problèmes, notamment des maladies cardiorespiratoires.
Pour donner un ordre d'idée, les chercheurs ont estimé qu'une exposition de 20 minutes à la fumée d'un fondant pouvait entraîner l'inhalation de plusieurs milliards de nanoparticules. De plus, les fondants à brûler ont une concentration plus élevée de composants parfumés par rapport aux bougies. Or, ces derniers, couplés à une surface de diffusion étendue, rendent l'air encore plus pollué. Moralité : une maison qui sent bon est une maison qui ne sent rien !