C'est la nouvelle ruse des marques et des industriels pour gonfler les prix en douce
Après la shrinkflation et la cheapflation, les marques et les industriels de l'agroalimentaire ont développé une nouvelle technique insidieuse pour faire grimper les prix de leurs produits. Soyez vigilants !
Si vous faites régulièrement des courses, que ce soit en supermarché ou dans une petite épicerie de proximité, vous avez sans doute remarqué des petits changements sur vos articles préférés ces derniers temps, en particuliers sur les produits alimentaires. Bien sûr, avec l'inflation généralisée depuis deux ans, tous les prix ou presque ont grimpé dans de grandes proportions, y compris sur des produits de base (pâtes, huiles, farine, lait, café, chocolat, etc.). Mais au-delà de cette valse des étiquettes bien visible, des changements subtils, quasiment imperceptibles, vous font dire que "ce n'est plus comme avant".
Ce n'est pas une illusion. Car, pour atténuer et masquer les effets apparents de l'inflation, les marques et les industriels ont développé plusieurs techniques assez insidieuses , déjà dénoncées par les associations de consommateurs. La première, connue sous le nom de "shrinkflation", consiste à réduire la quantité de produit sans baisser son prix : tout semble inchangé sur l'emballage, mais le prix au kilo ou au litre est mécaniquement plus élevé.
Autre astuce répandue, la "cheapflation". Cette fois, c'est la composition du produit qui change. Les industriels modifient la recette originale, en utilisant des ingrédients moins coûteux ou en diluant les composants nobles pour réduire les les coûts de production, mais toujours sans toucher au prix. Le produit reste le même en apparence, mais sa qualité a été abaissée alors que son prix est inchangé.
Mais une nouvelle technique, encore plus insidieuse, gagne du terrain. Elle porte un nom tout aussi évocateur : la "stretchflation". Cette fois, il s'agit d'augmenter la quantité du produit contenue dans une emballage, tout en augmentant son prix. L'ennui, c'est que cette hausse de prix n'est pas proportionnelle à l'augmentation de quantité.
Plusieurs exemples de cette nouvelle pratique ont été relevés par Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution. Des biscuits de apéritifs de la marque Belin sont passés de 1 euro pour 100 g (soit 10 euros le kilo) à 1,29 euro les 110 g (soit 11,73 euros le kilo),. De la même façon, le paquet de quatre Bun's McCain vendu 2,93 euros les 400 g (soit 7,33 euros le kilo) a grimpé à 3,99 euros pour 460 g (soit 8,67 euros le kilo).
Et ce ne sont que quelques exemples. Vous l'aurez compris, dans tous les cas, c'est le prix au litre ou au kilo qui augmente en douce, de façon disproportionnée. Cette tactique repose sur l'idée que l'augmentation apparente de la quantité désamorce la vigilance des acheteurs, qui ont l'impression de faire une bonne affaire.
Si toutes ces techniques sont parfaitement légales, il convient de rester vigilant pour les déjouer, notamment quand on arpente els rayons de supermarchés. Ainsi, même s'ils semblent inchangés, il faut examiner attentivement les emballages, pour relever le poids ou le volume net du produit mais aussi sa composition. Surtout, il faut toujours regarder le prix d'un produit au kilo ou au litre, même s'il est affiché en plus petit que le prix de l'article – et pour cause ! Et si vous souhaitez que les marques cessent ces pratiques détestables, n'achetez plus leurs produits et tournez-vous vers des MDD (marques de distributeur), souvent équivalentes et bien moins chères.