Ces robots humanoides vont patrouiller dans les villes pour aider la police

Ces robots humanoides vont patrouiller dans les villes pour aider la police

Ces nouveaux robots humanoïdes dopés à l'IA vont rejoindre les forces de police pour patrouiller dans les rues et assurer la sécurité et analyser le visage des passants. De quoi craindre des dérives autoritaires…

Plus le temps passe, plus nous nous rapprochons des films de science-fiction tels que I, Robot. Petit à petit, des êtres robotiques s'installent dans notre quotidien sous couvert d'une société plus sûre, plus organisée, plus juste et plus efficace. Nous avions jusqu'ici l'habitude des robots industriels, des robots de guerre et des robots domestiques, voici maintenant les robots de surveillance !

À l'occasion du festival de Songkran, la Thaïlande a dévoilé son tout premier robot de police alimenté par l'intelligence artificielle : le AI Police Cyborg 1.0. Développé grâce à la collaboration entre la police locale et les autorités municipales, il est conçu pour renforcer la sécurité lors de grands événements publics. Monté sur une plateforme roulante, il est équipé de caméras à 360° et est connecté en temps réel à la base de données de la police thaïlandaise, dont les caméras de vidéosurveillance et les drones locaux.

Il peut compter sur l'intelligence artificielle pour procéder à une reconnaissance faciale en temps réel – qui fait correspondre un visage humain à une image numérique grâce à des scans et des caméras de vidéosurveillance –, ce qui lui permet d'identifier des personnes signalées comme étant à haut risque ou recherchées, mais aussi suivre les personnes jugées comme étant suspectes dans une manifestation publique, détecter des incivilités et repérer des objets pouvant être utilisés comme des armes.

© Police royale thaïlandaise/Facebook

Mais cette innovation soulève des questions majeures. Dans un contexte où les limites de l'intelligence artificielle sont encore floues et où la protection des données personnelles constitue un enjeu important, la question de la fiabilité des décisions prises par ces robots est cruciale. Qui programme ces robots ? À quelles données ont-ils accès ? Qu'en font-ils ? Peut-on faire confiance à une IA pour interpréter nos comportements et intervenir sans préjugés ? Quels sont les critères pour évaluer ce qui peut conduire, ou non, à suspecter une personne ? Comment s'assurer que leur usage ne dérive pas vers une surveillance généralisée ? Si ces machines promettent une sécurité renforcée, elles pourraient aussi ouvrir la voie à une société sous algorithme, voire à des dérives totalitaires, en criminalisant des comportements jusqu'alors anodins.

Ce n'est pas la première fois que les autorités font appel à des robots. En Chine, des robots humanoïdes – les PM01 – ont récemment rejoint les rangs des patrouilles de police afin de parader dans les rues et d'épauler les agents dans leurs rondes. En décembre dernier, le pays du Soleil levant présentait également le robot RT-G, une machine sphérique capable de rouler à plus de 35 km/h sur terre comme sur l'eau, et de résister à des impacts extrêmes. Équipé de caméras, il peut patrouiller aux côtés des forces policières, mais aussi intervenir en projetant du gaz lacrymogène, des fumigènes, ou encore un filet pour neutraliser des individus. RoboCop n'a qu'à bien se tenir !