C'est le plus grand lac du monde : il dépasse la superficie de l'Allemagne

C'est le plus grand lac du monde : il dépasse la superficie de l'Allemagne

La Terre regorge de merveilles. Parmi elles, ce lac gigantesque, le plus grand du monde, à tel point qu'il dépasse la superficie de l'Allemagne. Pourtant, malgré son immensité, il est aujourd'hui menacé de disparition.

Dans l'immensité de la nature, certains lacs défient l'imagination par leur taille et leur beauté. On pense au lac Supérieur, à cheval entre le Canada et les États-Unis, qui s'étend sur plus de 82 414 km² – soit plus que notre Bretagne entière ! – offrant des rivages majestueux et regorge de nombreuses épaves de bateau. En Afrique, le lac Victoria, partagé entre le Kenya, l'Ouganda et la Tanzanie, est le plus grand lac tropical du monde, avec 69 485 km². Le lac Baïkal (31 500 km²), en Sibérie, détient le record de profondeur et d'ancienneté, et n'est autre que la plus grande réserve d'eau douce liquide sur Terre. Mais ces géants aquatiques sont minuscules comparés au plus grand lac du monde : la mer Caspienne.

Avec une superficie d'environ 371 000 km², la mer Caspienne dépasse largement celle de l'Allemagne (357 592 km²). Bien qu'elle soit appelée "mer", il s'agit en réalité d'un immense lac fermé, sans connexion directe avec les océans. Ses eaux salées bordent cinq pays – la Russie, le Kazakhstan, le Turkménistan, l'Iran et l'Azerbaïdjan – et intrigue autant qu'elle impressionne. Cette étendue d'eau, héritage d'une ancienne mer préhistorique, est un écosystème unique, abritant des espèces endémiques telles que le phoque de la Caspienne, seul représentant de son espèce à vivre dans un lac, et l'esturgeon, célèbre pour son caviar.

Cependant, la mer Caspienne est aujourd'hui confrontée à une crise environnementale majeure, à cause de la pollution et de l'ensablement. Depuis le début des années 2000, son niveau a diminué de plus de deux mètres. Cette régression a entraîné une perte de 31 000 km² de surface en 18 ans, soit autant que la superficie de la Belgique. La pollution industrielle, notamment due à l'extraction pétrolière, aggrave encore la situation. 

Mer Caspienne en 2004 © NASA

Les causes sont multiples : une hausse des températures, qui accélère l'évaporation, la diminution du débit des fleuves alimentant la mer, notamment la Volga, et des mouvements tectoniques. Les conséquences sont dramatiques : destruction de la biodiversité, désertification côtière, chute de 90 % de la population de phoques depuis 1930, augmentation de la fréquence des tempêtes de sable et menaces sur les communautés locales dépendantes de la pêche et du tourisme.À terme, les scientifiques craignent que la mer Caspienne finisse par disparaître.

 

Face à cette situation alarmante, les initiatives restent limitées. Bien que des alertes aient été lancées par les autorités et les scientifiques, les mesures concrètes tardent à se mettre en place. La création d'un institut de recherche sur la mer Caspienne est prévue au Kazakhstan, mais son ouverture se fait attendre et, surtout, il reste peu de temps. Sans une coopération régionale efficace et des actions environnementales déterminées, la mer Caspienne risque de suivre le triste destin de la mer d'Aral, autrefois florissante et qui n'est aujourd'hui que l'ombre d'elle-même.