Mico : Microsoft réinvente son fameux assistant Clippy à la sauce IA

Mico : Microsoft réinvente son fameux assistant Clippy à la sauce IA

On le croyait disparu à jamais. Et pourtant, la mascotte la plus controversée de Microsoft refait surface sous un nouveau nom : Mico. Un assistant virtuel que la firme présente comme intelligent, mais qui réveille bien des souvenirs mitigés.

Il y a vingt ans, il s'invitait sans prévenir sur les écrans d'Office, surgissant au moindre courrier tapé pour proposer son aide : "On dirait que vous écrivez une lettre !" Clippy, le petit trombone animé de Microsoft, est resté célèbre pour sa manie d'interrompre les utilisateurs au mauvais moment. Adoré par certains, exaspérant pour la majorité, il a fini par disparaître dans les années 2000, victime de son zèle et d'un humour un peu trop intrusif.

Mais voilà qu'en 2025, Microsoft décide de ressusciter son fantôme : Mico. Son nom, contraction à la fois de Microsoft Companion ou de Microsoft Copilot, évoque à la fois la compagnie, la complicité et, bien sûr, l'IA que Microsoft veut désormais intégrer au cœur même de Windows (voir notre article). L'entreprise présente ce compagnon virtuel comme une aide "douce et contextuelle", conçue pour moderniser l'idée de l'assistant personnel, cette fois grâce à l'intelligence artificielle. Une manière d'assumer l'héritage de Clippy tout en promettant qu'on ne le reverra plus jamais bondir sans prévenir.

Mico : un visage humanisé pour Copilot

Bien évidemment, Mico n'a pas repris les traits de son ancêtre. Dans une démarche d'anthropomorphisation, Microsoft a choisi cette fois un personnage au visage rond et rassurant au x couleurs changeantes, qui évoque un blob selon certains. Mais l'éditeur a caché une petite surprise qui devrait faire plaisir aux nostalgiques du trombone bavard : en cliquant à de multiples reprises sur Mico, on fait faire apparaître Clippy avec ses yeux gigantesques.

Mico s'intègre à Windows 11 et aux applications Microsoft 365. Il peut répondre à des questions, corriger un document, trier des fichiers, ou encore lancer une application. Il fonctionne main dans la main avec Copilot, le moteur d'IA déjà présent dans le système. Sur le papier, le concept semble simple : rendre l'aide informatique plus fluide et plus humaine, comme si le PC redevenait un interlocuteur familier.

Mais l'idée n'est pas sans risque. Car si Clippy agaçait, c'était moins pour ce qu'il disait que pour sa tendance à parler trop. Microsoft promet cette fois un comportement mesuré : Mico ne s'affichera que sur demande, restera en retrait tant qu'on ne l'appelle pas, et pourra être désactivé en un clic. Pourtant, les premières démonstrations laissent déjà deviner un compagnon parfois un peu trop bavard, glissant des commentaires là où un simple raccourci clavier suffirait.

Et malgré les progrès de l'intelligence artificielle, Mico reste perfectible. Il comprend mieux le langage naturel, mais ses réponses dépendent du contexte, de Copilot et des données disponibles. Dans certains cas, il propose des suggestions absurdes ou redondantes, un peu comme son ancêtre maladroit des années 2000. Ce qui pose la même question : jusqu'où veut-on que notre ordinateur anticipe nos besoins ?

Mico : nouveau gadget ou véritable assistant ?

Les réactions, pour l'instant, sont partagées. Certains utilisateurs saluent le clin d'œil et apprécient cette touche de légèreté dans un univers numérique devenu très sobre. D'autres craignent un retour en arrière, entre gadget et distraction. Microsoft jure que Mico saura s'effacer lorsque la concentration l'exige, mais sur les forums, les débats rappellent ceux qu'avait provoqués Clippy il y a vingt ans : faut-il vraiment humaniser les machines ?

Pour les curieux lassés d'avance, bonne nouvelle : Mico peut être désactivé facilement. Dans les paramètres de Windows, il suffit d'ouvrir la section Personnalisation > Assistant et de décocher l'option "Activer Mico sur le bureau". Le compagnon virtuel se fera alors discret, sans pour autant supprimer les fonctions de Copilot. Une solution qui permettra à chacun de choisir entre nostalgie et sobriété.

Microsoft, de son côté, revendique un objectif : redonner un visage à la technologie. Un visage souriant, certes, mais qui rappelle qu'entre assistance et intrusion, la frontière reste fragile. Et que même après vingt ans, Clippy continue de planer sur les bureaux –sous une autre forme, mais avec la même question en suspens : faut-il vraiment qu'un trombone numérique nous tienne compagnie ?