Beaucoup de parents font cette erreur en voulant protéger leurs enfants sur les réseaux sociaux

Beaucoup de parents font cette erreur en voulant protéger leurs enfants sur les réseaux sociaux

Beaucoup de parents ont l'habitude de publier des photos de leurs enfants sur les réseaux sociaux, en prenant soin de cacher leur visage par un émoji pour protéger leur anonymat. Mais, à l'ère de l'IA, cette pratique ne sert à rien...

De nombreux parents – mais aussi des proches – ont pris l'habitude de publier des photos de leurs enfants sur les réseaux sociaux, que ce soit pour partager leurs premiers pas, leurs anniversaires ou encore les vacances passées ensemble. Et pas qu'un peu ! En moyenne, 1 300 photos d'un enfant circulent en ligne avant ses treize ans. Ce phénomène porte un nom : le "sharenting", contraction des mots "share" (partager) et "parenting" (parentalité). À première vue, cela semble inoffensif, voire attendrissant. Mais derrière ces publications se cachent des dangers insoupçonnés, que beaucoup de parents sous-estiment. 

En effet, bien que la plupart des publications soient réalisées dans un cadre familial ou amical, elles échappent rapidement au contrôle de leurs auteurs, comme tout ce qui est posté sur Internet. Or, il faut bien être conscient du fait que chaque image mise en ligne peut être récupérée, copiée ou détournée. Aussi, pour protéger l'anonymat de leurs progénitures, certains parents masquent leur visage à l'aide d'un émoji. Une tête de bébé, un cœur ou encore un petit démon sont alors censés protéger l'identité de l'enfant et éviter un usage mal intentionné de la photo publiée.

Sauf qu'aujourd'hui, cette méthode n'offre pratiquement aucune protection réelle de la vie privée. Le premier risque, c'est l'utilisation de la photo elle-même à des fins sexuelles. Par exemple, un cliché d'une petite fille en train de jouer en maillot de bain sur la plage peut rapidement se retrouver sur un forum avec des prédateurs sexuels qui vont échanger et fantasmer dessus.

Pire : ils peuvent en détourner le contenu grâce à l'intelligence artificielle, en demandant à l'IA de la déshabiller ou en modifiant la scène. Et ce n'est pas un émoji en forme de soleil sur son visage qui va la protéger, car les outils de générations d'images sont capables de retirer un camouflage aussi basique et de reconstituer un visage dissimulé. 

Sans compter que la photo n'est qu'un élément parmi d'autres. Tous ensembles, ils fournissent des informations comme l'âge, l'école, la localisation ou encore les passe-temps, qui peuvent exploitées par des personnes malveillantes ou des algorithmes, même sans visage apparent. Et cela peut permettre à des prédateurs de choisir un enfant à partir d'une photo et de le traquer. D'après les chiffres de l'association Caméléon, 40 % des personnes ayant consulté des contenus pédocriminels ont par la suite cherché à contacter un enfant.

C'est pourquoi les associations de protection de l'enfance recommandent aux parents et aux proches de privilégier au maximum l'envoi de photos par messagerie privée, courriels ou encore MMS, et de restreindre la visibilité des photos à un cercle proche en passant leur compte sur les réseaux sociaux en privé. Enfin, il faut absolument limiter les informations personnelles (noms complets, école, lieux fréquentés) qui pourraient permettre à des inconnus de retrouver un enfant dans la vie réelle.