La Banque de France alerte : il ne faut plus utiliser ce service bancaire, il est trop risqué
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La Banque de France alerte : il ne faut plus utiliser ce service bancaire, il est trop risqué

Face aux escroqueries, la Banque de France recommande d'abandonner un service bancaire très pratique, encore utilisé par une grande partie de la population, en privilégiant d'autres solutions moins risquées.

Chaque année, l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement de la Banque de France analyse les tendances de la fraude en France. Dans son dernier rapport, il constate une situation paradoxale : les moyens de paiement numériques progressent partout, les systèmes techniques s'améliorent, et pourtant le montant global annuel de la fraude reste proche de 1,2 milliard d'euros. Un chiffre qui ne baisse pas franchement malgré les progrès réalisés, notamment sur le paiement par carte, dont le taux de fraude atteint un niveau historiquement bas. Les virements, eux, restent très sûrs. Reste un point noir, pointé du doigt avec insistance par l'institution monétaire depuis plusieurs années.

Car si les banques ont renforcé leur arsenal technologique pour lutter contre les nouvelles menaces numériques, en utilisant notamment des algorithmes capables de repérer des transactions douteuses ou des connexions inhabituelles, certaines pratiques échappent encore largement à ces protections. On songe évidemment aux escroqueries par manipulation psychologique, où un faux conseiller pousse une victime à valider une opération : une technique en vogue qui représente déjà plus de 30 % des montants frauduleux. Mais un autre canal plus traditionnel entraîne toujours des pertes importantes.

Depuis plusieurs années, la Banque de France souligne ainsi la vulnérabilité d'un service utilisé par une grande partie de la population, en particulier dans les zones rurales. Un service dont l'usage diminue, mais qui reste encore bien ancré dans les habitudes, notamment depuis la pandémie de Covid : l'envoi de chéquiers à domicile, par courrier. Une facilité appréciée, mais considérée comme obsolète et dangereuse. Certes, l'emploi du chèque est en baisse constante, mais ce moyen de paiement reste encore pratique voire incontournable dans certaines situations.

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Or l'envoi de chéquier expose à des vols qui ne se font pas en ligne, mais bien physiquement. Dans les boîtes aux lettres ou dans les centres de tri postal, des malfaiteurs interceptent ces documents pour les détourner. Selon la Banque de France, le préjudice total lié à ces fraudes approcherait les 400 millions d'euros par an. Des montants qui s'accumulent, alors que les banques continuent de proposer ce mode de délivrance sans toujours offrir d'alternative simple.

Face à l'ampleur du phénomène, l'institution recommande désormais aux établissements bancaires de privilégier la remise en agence plutôt que l'envoi postal. Certaines banques l'ont déjà anticipé, d'autres traînent encore. Pour les clients, cela pourrait signifier un déplacement supplémentaire, mais avec un avantage : réduire le risque de se faire subtiliser un outil sensible avant même de l'avoir utilisé. La transition pourrait se faire progressivement, au rythme du recul du chèque lui-même, déjà en net déclin depuis plusieurs années. En attendant, ceux qui ont encore recours à l'envoi de chéquier doivent surveiller leur boîte aux lettres et signaler immédiatement tout document manquant.