Attention à ces "néobanques" : vous pourriez perdre tout votre argent en cas de crise

Attention à ces "néobanques" : vous pourriez perdre tout votre argent en cas de crise

Ouverture de compte rapide, services de paiement innovants, taux d'intérêts alléchants... Si les "néobanques" en ligne ne manquent pas d'atouts pour séduire, elles n'offrent pas toutes la même protection pour votre argent.

Les « néobanques » en ligne ont le vent en poupe depuis quelques années. Il faut dire qu'elles offrent de nombreux services bien pratiques au quotidien et des applications mobiles agréables et faciles à utiliser. Et elles permettent souvent d'ouvrir un compte rapidement et à des conditions avantageuses, là où les banques traditionnelles sont souvent plus rigides et tatillonnes.

Cependant, le terme « néobanques » est parfois galvaudé et recouvre des réalités très différentes. Car comme le rappelle l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) dans un communiqué du 4 avril 2024, les termes « banques » et « établissements de crédit » sont précisément définis par la loi. Ainsi le terme « néobanques » est normalement réservé aux seules entreprises bancaires légalement agréées.

Loin d'être une simple règle sémantique, cette qualification de « banques » a des implications très concrètes. En cas de faillite ou de crise financière, en France votre argent est en partie protégé par le Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution (FGDR). Or, certains de ces établissements financiers en ligne, dont certains sont très connus, ne sont pas de véritables entreprises bancaires, et ne sont donc pas couverts par ce système.

Le FGDR a d'ailleurs publié, en septembre 2024, une liste détaillée des établissements bénéficiant de sa garantie, qui permet de distinguer plusieurs cas. Tout d'abord, les vraies banques en ligne agréées, qu'on peut donc légalement désigner par le terme « néobanques », comme Fortuneo, BoursoBank ou BforBank, et qui sont de ce fait couvertes par la garantie des dépôts.

Ensuite, les établissements de paiement ou de monnaie électronique, comme ceux mentionnés dans la liste du FGDR. Ces nouveaux acteurs financiers, qui jouissent d'une grande couverture médiatique, ne sont pas directement couverts par le fonds de garantie français. Toutefois, la plupart nouent des partenariats avec des banques classiques comme BNP Paribas ou Société Générale, ce qui met les fonds de leurs clients à l'abri dans des conditions équivalentes, dans la limite des 100 000 euros.

Enfin, les établissements de crédit agréés, mais non couverts par le système de Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution français, comme Revolut, N26 ou Trade Republic. Ces établissements bénéficient uniquement du Système de Garantie des Dépôts (SGD) du pays de leur agrément bancaire, comme la Lituanie pour Revolut ou l'Allemagne pour Trade Republic. La protection du FGDR ne s'applique donc pas.

 

Avant de céder aux sirènes du marketing et de transférer tous vos comptes vers l'un de ces nouveaux établissements, soyez donc prudent et étudiez attentivement le statut juridique réel de chacun. Car bien qu'ils offrent parfois des services pratiques et des produits financiers intéressants, tous ne proposent pas le même niveau de garantie pour votre argent. Le FGDR recommande ainsi aux clients de ces services numériques bancaires ou de paiement de "consulter les mentions légales et notamment la forme juridique de l'établissement proposant ces services avant de conclure éventuellement une transaction".