L'IA s'invite dans l'électroménager pour envahir nos maisons (et nos vies)

L'IA s'invite dans l'électroménager pour envahir nos maisons (et nos vies)

C'est la nouvelle tendance : de plus en plus d'appareils électroménagers embarquent désormais de l'intelligence artificielle. Une technologie censée nous simplifier la vie, même si certaines fonctions frisent le ridicule !

De l'intelligence artificielle dans tous les objets du quotidien. C'est ainsi que les grands acteurs de l'électronique et de la maison comme Samsung, LG, HiSense ou encore Haier pour n'en citer que quelques-uns, imaginent notre futur à court terme. Une intrusion qu'ils estiment bénéfique aussi bien pour notre confort que pour notre portefeuille et l'environnement.

Car si l'IA s'est déjà installée dans nos poches au sein de nos smartphones, dans les téléviseurs et dans les PC, c'est maintenant au tour des appareils électroménagers qui se nichent dans nos cuisines, nos salles de bain, nos salons ou nos placards de franchir le pas, comme nous avons pu le constater en parcourant les allées de l'iFA 2025, le célèbre salon de l'électronique grand public qui s'est tenu début septembre à Berlin.

L'IA dans l'électroménager : du four savant au lave-linge qui parle

Elles se nomment AI Home et LG ThinkQ On chez LG, BeSpoke Ai et Vision AI chez Samsung ou encore hOn chez Haier. Ces intelligences artificielles ont pour but de prendre en charge une bonne partie des décisions dont vous étiez responsables jusqu'à présent. Et c'est pour votre bien.

À l'IFA, nous nous sommes ainsi arrêtés sur le stand du Chinois HiSense pour discuter… avec une machine à laver. Dotée d'un écran, d'un micro et d'un haut-parleur, nous avons ainsi pu demander à l'engin (en anglais) comment venir à bout d'une tache de sang incrustée sur un jeans. Après quelques secondes de réflexion, la machine a fourni, à l'oral et à l'écrit, la meilleure méthode pour retrouver un pantalon propre. Conseils pour préparer le linge avant le lavage et présélection automatique du programme le mieux adapté selon la nature du textile. Elle adapte ensuite la température de l'eau, la quantité de lessive nécessaire comme la durée du cycle de lavage.

Pour parvenir à ce degré d'interaction la machine de HiSense issue de la gamme 7i se dote évidemment d'une connexion à Internet mais embarque aussi une version dédiée de ChatGPT, l'IA conversationnelle d'OpenAI. Inutile cependant de lui demander quelle sera la météo du lendemain ou un résumé du règne de Louis XIV. Sur cette machine à laver l'IA ne peut répondre qu'aux questions visant l'entretien du linge. Mais c'est déjà pas mal.

Et cette IA, on la retrouve également dans d'autres appareils de gros électroménager de la marque comme le four qui grâce à sa caméra intérieure identifie les aliments introduits et propose des recettes avec tous les réglages de cuisson programmés. L'IA monte aussi à bord des réfrigérateurs (RQ9P600 et RF9P602) avec comme objectif de reconnaître les aliments qui y sont rangés et proposer des idées de recettes pour les utiliser. Elle peut aussi tenir compte des préférences alimentaires des membres de la famille (pour éviter de proposer un steak à un végétarien par exemple).

Le grand écran sur la porte du réfrigérateur de HiSense © HiSense

Dans l'ombre, l'IA est aussi mise à contribution pour abaisser les coûts de fonctionnement des appareils. Sur le frigo, elle minimise le déclenchement du compresseur. Une technologie que l'on retrouve aussi chez Samsung avec sa gamme BeSpoke à laquelle le Coréen a ajouté un module Peltier à l'intérieur de l'appareil.

La technique n'est pas nouvelle. Elle permet grâce à un dispositif semi-conducteur de produire du froid en exploitant le changement de température du flux de courant électrique. Elle évite ainsi de déclencher le compresseur à tout bout de champ et donc de consommer de l'énergie. Elle est ici épaulée par de l'IA qui repère les habitudes de l'utilisateur (nombre d'ouvertures de la porte, durée, horaires, perte de froid, etc.) pour optimiser le passage de relais entre le compresseur et le module Peltier. 

Dans la machine à laver AI Wash de Samsung, l'IA s'appuie sur de très nombreux capteurs pour établir seule le programme le mieux adapté au lavage et réduire aussi la quantité d'eau, de détergent et d'électricité nécessaire au cycle. " Après analyse du textile et du degré de saleté, la machine utilise de l'eau froide dès que possible, nous précise une responsable sur le stand Samsung. Une technique qui peut permettre de consommer jusqu'à 70 % d'électricité en moins ". Notons au passage que le lave-linge de Samsung se pare aussi d'une fonction amusante. Si l'on reçoit un appel sur le smartphone laissé sur la table du salon, il est possible de décrocher et de mener la conversation … depuis la machine à laver. À vous de voir si vous souhaitez discuter assis en tête-à-tête avec votre lave-linge.

Le lave-linge Bespoke AI Wash de Samsung © CCM

Néanmoins, cette fonction traduit une volonté commune de tous les fabricants : faire communiquer tous les appareils entre eux et construire un véritable écosystème autour d'une même intelligence artificielle (et d'une même marque tant qu'à faire). Samsung a déjà bien avancé sur ce terrain, tout comme LG et son AI Home. Ici, les membres du foyer sont identifiés tout comme leurs habitudes pour diffuser la musique adaptée à leur goût, définir la quantité de lumière émise par les lampes connectées, recommander des menus personnalisés selon le contenu du réfrigérateur, ajuster la température ambiante, etc. Même si le smartphone reste la clé de voute pour contrôler le tout, chaque appareil peut devenir le hub de toute la maison et donner des ordres aux autres.

L'IA dans l'électroménager : des robots plus intelligents et plus agiles

À ce joli cortège de gros électroménager intelligent se joignent aussi d'autres appareils amenés à se déplacer à l'intérieur et à l'extérieur de la maison et pas moins bêtes pour autant. Les robots, véritables stars de cette édition 2025 de l'IFA, embarquent pratiquement tous aujourd'hui une bonne dose d'IA pour mener leur tâche. Qu'il s'agissent d'aspirateurs-laveurs, de tondeuses ou encore de nettoyeurs de piscine, l'IA reste au cœur du dispositif pour, une fois encore, soulager l'utilisateur des corvées fastidieuses.

Avec les robots aspirateurs-laveurs, elle permet par exemple de détecter les zones les plus sales pour effectuer un nettoyage minutieux, de repérer les liquides renversés pour laver le sol au premier passage, de détecter et identifier les animaux domestiques, etc. Et ce n'est pas fini. Roborock avait présenté au début d'année son Saros Z70, un robot doté d'un bras robotisé pour saisir et déplacer les petits objets sur son passage. Il est rejoint à présent par Dreame et Mova.

Robot Cyber 10 Ultra de Dreame © CCM

Le Cyber 10 Ultra signé Dreame, se dote lui aussi d'un bras robotique terminé par une pince. Mais il peut aussi l'utiliser pour aller chercher lui-même dans sa station un embout avec une tête suceuse pour venir aspirer les coins et les zones étroites. Bien vu. Chez Mova, le bras articulé du Sirius 60 est équipé d'une pince positionnée à l'horizontale. Elle permet, comme chez un crabe, de saisir des objets et de les maintenir le temps de faire son office.

Robot Sirius 60 de Mova © CCM

L'IA est aussi mise à contribution pour les déplacements de ces engins. À l'instar du Cyber X de Dreame, du Zeus 60 de Mova ou encore du MarsWalker de Eufy, ils peuvent à présent monter les escaliers (sans toutefois les nettoyer sur leur passage). Un véritable défi pour calculer la hauteur et la largeur des marches et assurer leur stabilité mais qui permet, une fois encore de faire gagner du temps à l'utilisateur qui n'a plus à déplacer lui-même le robot à l'étage souhaité.

Le robot Eufy MarsWalker en pleine ascension © CCM
Pas de chenilles pour le Zeus 60 de Mova mais plutôt la technique du monte-charge © CCM

En attendant de pouvoir faire des économies et gagner du temps grâce à l'intelligence artificielle embarquée, il faudra quand même investir lourdement. Les appareils évoqués ici, bardés de technologies, ne sont pas donnés. Comptez par exemple 4000 euros pour le réfrigérateur de HiSense et 2000 euros pour sa machine à laver intelligente. Du côté des robots, les modèles présentés par Dreame, Mova ou Eufy n'ont pas encore de tarifs officiels. Néanmoins, ils devraient allègrement s'approcher de la barre des 2000 euros.